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Short-cuts (36)

entaille les images parfaites puis épuise-les en douceur zareži savršene slike te ih iscrpi s nježnošću


au bout de chaque semaine, ce(ux) que je retiens dans la réalité subjective du monde qui nous entoure

krajem svakog tjedna, ko/čega se sjećam u subjektivnoj stvarnosti svijeta oko nas


semaine du 26 / 9 / 16

"Make yourself important. Make yourself important."

 

frappe, frappe avec ta sérénité bleue liquide, avec tes certitudes et incertitudes, frappe avec tes ouvertures, toutes tes ouvertures, casse avec tes dents tes lèvres tes sourcils, détruis frappe ne laisse rien derrière. l’odeur du sable sur l’autre hémisphère, le linge qui sèche sur le balcon c’est fini, fini, maintenant griffe avec ta complaisance avec ta vie tranquille avec tes angoisses et tes illusions, entaille les images parfaites puis épuise-les en douceur et écrase les orties sur ton chemin. mords avec tes mots (tes mots se dissolvent dans les reflets des arbres), défigure avec tes phrases, noie, noie tout avec l’attente et les fugues, fugues imaginaires et épuisantes, déchire avec ton insécurité posée et dépeuplée, brise le verre en cas d’urgence, cas d’urgence, cas d’urgence… remue avec la lame de tout ce qui t’est familier, étrangle avec tes ongles et tes ailleurs, écorche avec ta peur intouchable, secoue fort les regards immobiles les rêves dont tu ne te rappelles jamais les silences que tu adores, secoue, secoue avec tes entrailles et broie avec les sons les sens le sens que tu te refuses. tu es calme ton âme est opaque c’est insupportable

*

Ha sido golpeado con algo duro, probablemente redondeado


 
 

novi tjedan : 26 / 9 / 16

"Make yourself important. Make yourself important."

 

udari, udari svojim tekućim plavim spokojem, svojim sigurnostima i nesigurnostima, udari svojim otvorima, svim svojim otvorima, slomi svojim zubima svojim usnama svojim obrvama, uništi lupi ne ostavi ništa za sobom. miris pijeska na drugoj hemisferi, rublje koje se suši na balkonu gotovo je, gotovo, sad grebi svojim samozadovoljstvom svojim mirnim životom svojom anksiozošću i svojim iluzijama, zareži savršene slike te ih iscrpi s nježnošću i zdrobi koprive na svom putu. grizi svojim riječima (tvoje se riječi tope u odrazima drveća), izobliči svojim rečenicama, utopi, utopi sve s čekanjem i bjegovima, imaginarnim i iscrpljujućim bjegovima, raspori svojom staloženom i pustom nesigurnošću, razbij staklo u slučaju opasnosti, slučaju opasnosti, slučaju opasnosti... utrljaj sol svega što ti je blisko, uguši svojim noktima i svojim odsutnostima, oderi svojim nedodirljivim strahom, jako protresi nepomične poglede snove kojih se nikad ne sjećaš tišine koje obožavaš, protresi, protresi svojom nutrinom i samelji zvukovima osjetima značenjima koje si odbijaš. tvoje tijelo je mirno tvoja duša je neprovidna to je nepodnošljivo.

*

Ha sido golpeado con algo duro, probablemente redondeado

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Short-cuts (30)

Le mouvement cylindrique peut, dans de bonnes conditions, faire remonter de l’eau à la surface. / Cilindrični pokret može, u dobrim uvjetima, podići vodu na površinu.


au bout de chaque semaine, ce(ux) que je retiens dans la réalité subjective du monde qui nous entoure

krajem svakog tjedna, ko/čega se sjećam u subjektivnoj stvarnosti svijeta oko nas


semaine du 15 / 8 / 16

"L’unique se façonne difficilement. Le simple est difficile à apercevoir."

La lune a fait un nouveau tour. En avant dans l’espace. En arrière dans le temps. Le temps qui vous sépare de qui vous sépare qui vous… Le mouvement cylindrique peut, dans de bonnes conditions, faire remonter de l’eau à la surface. Le présent explosera dans les pensées du futur. Les images dans la tête grandissent avec la lune : vous les observez, analysez, effleurez, regrettez, chassez. Le changement est inévitable. Enchevêtrer / tisser les fils de ses regrets dans la mémoire nouvelle. Vous avez traîné vos ombres dans la nuit des tunnels souterrains. Vous avez ri et l’écho de vos rires multiplie désormais la peine. Vos ombres sont lourdes. L’été est. Le mouvement cylindrique peut… Sur ses représentations l’été est déjà mort. A été. Mais votre peau est poreuse plus que vos pensées. (C’est un caillou qui vous réveille sous l’oreiller, pas des cauchemars.) La vision de votre prochaine indifférence vous insupporte. ...dans de bonnes conditions… L’odeur de la lavande (la la van de voix très douce mais très lente très monotone) dans les narines dans une ville sans odeurs. Indications pour la couleur des lumières. La cadence de vos pas. Vos bouches qui mâchent des syllabes oubliées. Et l’écho. Et l’écho. Et l’écho. Est là ce qui n’est plus. …faire remonter de l’eau à la surface. Ce n’est pas la première fois. Ce n’est pas la deuxième fois. Ce n’est pas la… L’été a été. L’été est. L’été n’est plus. L’été sera. Mais avant, vous l’oublierez. Sauf… Les cigales et l’immortelle, peut-être.

Dans un mouvement cylindrique l’écho remonte à la surface la mémoire oubliée du corps. D’abord, les voix. Puis, les photographies. L’unique n’existe pas. Le simple file...comme de l'écho.


 
 

novi tjedan : 15 / 8 / 16

"Jedinstveno se teško uobličuje. Jednostavno je teško uočiti."

Mjesec je napravio novi krug. Unaprijed u prostoru. Unazad u vremenu. Vrijeme koje vas odvaja od koje vas odvaja koje vas... Cilindrični pokret može, u dobrim uvjetima, podići vodu na površinu. Sadašnjost će eksplodirati u mislima budućnosti. Slike u glavi rastu s mjesecom : promatrate ih, analizirate, dotičete, žalite, tjerate. Promjena je neizbježna. Ispreplesti / plesti niti svog žaljenja u novom sjećanju. Vi ste vukli svoje sjene u noći podzemnih tunela. Smijali ste se a jeka vašeg smijeha otad udvostručuje tugu. Vaše su sjene teške. Ljeto jest. Cilindrični pokret može... Na slikama ljeto je već mrtvo. Bilo je. No vaša je koža poroznija od vaših misli. (Ne bude vas noćne more nego kamenčić pod jastukom.) Ne podnosite viziju svoje buduće ravnodušnosti. ...u dobrim uvjetima... Miris lavande (la van da nježnim no jako sporim jako monotonim glasom) u nosnicama u gradu bez mirisa. Upute za boju svjetla. Ritam vaših koraka. Vaša usta koja žvaču zaboravljene slogove. I jeka. I jeka. I jeka. Tu je što više nije. ...podići vodu na površinu. Nije prvi put. Nije drugi put. Nije... Ljeto je bilo. Ljeto jest. Ljeto više nije. Ljeto će biti. No prvo ćete ga zaboraviti. Osim... Cvrčaka i smilja, možda.

Cilindričnim pokretom jeka podiže na površinu zaboravljena sjećanja tijela. Prvo, glasove. Onda, fotografije. Jedinstveno ne postoji. Jednostavno bježi... kao jeka.

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Short-cuts (28)

Ce n’est que lorsqu’ils ont très chaud, et qu’ils sont ensemble, qu’ils frottent leurs ailes en cadence. / Trljaju svoja krila u ritmu samo kad je jako vruće i kad su zajedno.


au bout de chaque semaine, ce(ux) que je retiens dans la réalité subjective du monde qui nous entoure

krajem svakog tjedna, ko/čega se sjećam u subjektivnoj stvarnosti svijeta oko nas


semaine du 1 / 8 / 16

(jap. shishōsetsu : a narrative that is essentially autobiographical but contains invented episodes)

 

"Nothing is invented. Everything is invented."

Par exemple : la nuit est longue le vent est chaud et les rues et le stade sont déserts. Sous une lumière bleue la ville s’offre à des inconnus au goût du thé vert à la menthe et du chocolat noir. Les araignées déploient les réseaux de leurs dentelles derrière les balançoires rouillées. Echo. Sous les voûtes en ciment goutte l’eau et se mélange à la boue grise. On entend les pas dans le tunnel (mes pas ?).

Sais-je qui je suis ?

Sais-je qui je suis ?

On s’éloigne vers le bleu infini et les rails et les nuages. Bientôt sur la table il ne restera plus que le chaos de nos langues étrangères et une mouche morte. 

 

"He is a creator of illusions that know that they are illusions."

Son feu intérieur atteint la barrière de sa peau et se propage vers le contexte en métal et en plastique noir. Elle brûle sans s’en apercevoir. / La nuit, les cigales se taisent. La baisse des températures les paralyse. Ce n’est que lorsqu’ils ont très chaud, et qu’ils sont ensemble, qu’ils frottent leurs ailes en cadence. / Deux jours en une. Refaire le même chemin en sens inverse. La lune serait vide. / En apnée, tu ne peux toucher le fond. Tu te retournes. La lumière perce les vagues à l’arrière de la membrane. Tu contemples la fluidité du monde.

 

"On ne tardera d’ailleurs pas à s’endormir ou à se réveiller auprès de quelques personnages improbables dont la rencontre sera nécessairement fragile mais possible."

Annie le Brun porte un boa turquoise, une robe en dentelle noire et deux traces de khôl. Sa voix monte. Aiguë. Saccadée. Œil vif. Annie le Brun tend les pièges pour les mots et les en extirpe par ses doigts ridés aux ongles fuchsia vertigineux. Elle porte ces mots à ses lèvres et les mâche en silence. Annie le Brun pose une feuille de papier sur sa bouche entrouverte. Elle l’embrasse, et les mots sortent. Ses mots ont un goût des fraises de bois. Ses phrases sont fragiles (dentelle blanche, fin 19e). 


 
 

novi tjedan : 1 / 8 / 16

(jap. shishōsetsu : a narrative that is essentially autobiographical but contains invented episodes)

 

"Nothing is invented. Everything is invented."

Na primjer : noć je duga vjetar je topao a ulice i stadion su pusti. Pod plavim svjetlom grad okusa zelenog čaja s mentom i crne čokolade podaje se neznancima. Pauci šire mreže svojih čipki iza zahrđalih ljuljačaka. Jeka. Pod cementnim svodovima kaplje voda i miješa se sa sivim blatom. Čuju se koraci u tunelu (moji koraci?).

Znam li tko sam?

Znam li tko sam?

Udaljujemo se prema plavom i tračnicama i oblacima. Uskoro će na stolu ostati samo kaos naših stranih jezika i jedna mrtva muha.

 

"He is a creator of illusions that know that they are illusions."

Njena unutarnja vatra doseže granice njene kože i širi se u kontekst metala i crne plastike. Ne vidi da gori. / Noću cvrčci šute. Pad temperature ih paralizira. Trljaju svoja krila u ritmu samo kad je jako vruće i kad su zajedno. / Dva dana u jednom. Ponoviti isti put u suprotnom smjeru. Mjesec bi bio prazan. / Ne možeš u jednom dahu doseći dno. Okrećeš se. Svjetlost para valove sa stražnje strane opne. Promišljaš protok svijeta.

 

"Uostalom, nećemo dugo čekati da zaspimo ili da se probudimo pokraj nekih nevjerojatnih osoba s kojima će susret nužno biti krhak ali moguć."

Annie le Brun nosi tirkiznu bou, haljinu od crne čipke i dvije linije tuša. Glas joj je visok. Ritmičan. Ćudljiv. Pogled živ. Annie le Brun postavlja zamke za riječi iz kojih ih vadi naboranim prstima s vrtoglavim noktima boje ciklame. Približava riječi usnama i žvače ih u tišini. Annie le Brun prinosi list papira svojim poluotvorenim ustima. Ljubi ga, a riječi izlaze. Njene riječi imaju okus šumskih jagoda. Njene su rečenice krhke (bijela čipka, kraj 19. stoljeća).

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Short-cuts (24)

Il faut savoir bien s’occuper des fleurs mortes. Beaucoup caresser les pétales. Beaucoup. / Treba se znati brinuti o mrtvom cvijeću. Puno gladiti latice. Puno.


au bout de chaque semaine, ce(ux) que je retiens dans la réalité subjective du monde qui nous entoure

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semaine du 27 / 6 / 16

Il faut avoir beaucoup d’amour dans les temps morts. Gris. Délavés. Il faut beaucoup aimer. Beaucoup. Il faut beaucoup vouloir agir ou rire ou crier sous les ponts ou casser les objets déjà cassés. Il faut avoir beaucoup de sagesse. Non. Beaucoup de folie. Beaucoup. Il faut pouvoir oser. Il faut écouter. Suivre la foule qui danse. Inconsciente et forte. Il faut tous les matins tuer ses rêves et vivre sa vie rêvée. Etre dur avec soi-même. Etre dur avec soi-même. Etre dur avec soi-même. Il faut parfois manger des framboises surgelées. Supporter que le froid brûle la gorge. Il faut écrire beaucoup de lettres d’amour. Chasser les monstres. Il faut laisser tomber. Savoir laisser. Beaucoup de lassitude… Il faut beaucoup regarder dans les yeux et derrière le cœur / derrière la gorge. Il faut savoir se faire prendre la paume gauche et se faire lire l’avenir des lignes de la main. Puis, l’oublier. Puis, partir. Oui, partir. Il faut beaucoup écouter des requiems. Il faut s’habituer à l’inconfort. Froid. Dur. Solide. Poignant. Malheureux. Il faut continuer à écouter. Et ne pas s’écouter. Pas toujours. Il faut répondre à des questions par des mots et non pas des regards. Pas toujours. Il faut beaucoup vouloir changer et beaucoup vouloir rester pareil. Faire des listes. Il faut penser à tout. Beaucoup penser. Il faut beaucoup aborder la dureté du monde par l’imagination et les étoiles dans les yeux. Il faut lire les poèmes. Ne pas traduire. Ne jamais traduire. Il faut savoir bien s’occuper des fleurs mortes. Beaucoup caresser les pétales. Beaucoup.

Un nouvel été tue une nouvelle fois. Et l’eau bouge dans la mer.


 
 

novi tjedan : 27 / 6 / 16

Treba se imati puno ljubavi u mrtvim točkama. U sivim, ispranim vremenima. Treba se puno voljeti. Puno. Treba se puno htjeti djelovati ili smijati se ili vikati pod mostovima ili slamati već slomljene predmete. Treba se imati puno mudrosti. Ne. Puno ludosti. Puno. Treba se moći usuditi. Treba se slušati. Slijediti mnoštvo koje pleše. Nesvjesno i jako. Treba se svako jutro ubiti svoje snove i živjeti svoj snoviti život. Biti strog prema sebi. Biti strog prema sebi. Biti strog prema sebi. Treba se ponekad jesti smrznute maline. Podnositi hladnoću koja gori u grlu. Treba se pisati puno ljubavnih pisama. Tjerati čudovišta. Treba se prestati. Znati pustiti. Puno umora... Treba se puno gledati u oči i iza srca / iza grla. Treba se znati pružiti lijevu ruku i dati na čitanje linije na dlanu. I onda, zaboraviti budućnost. I onda, otići. Da, otići. Treba se puno slušati rekvijeme. Treba se naučiti na neudobnost. Hladno. Tvrdo. Čvrsto. Dirljivo. Nesretno. Treba se nastaviti slušati. I ne slušati se. Ne uvijek. Treba se odgovarati na pitanja riječima, a ne pogledima. Ne uvijek. Treba se puno željeti promijeniti i puno željeti ostati isti. Pisati popise. Treba se misliti na sve. Puno misliti. Treba se puno pristupiti grubosti svijeta s maštom i sjajem u očima. Treba se čitati pjesme. Ne prevoditi. Nikad ne prevoditi. Treba se znati brinuti o mrtvom cvijeću. Puno gladiti latice. Puno.

Još jedno ljeto još jednom ubija. I voda se miče u moru.

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Short-cuts (20)

Quand elle est triste, elle s’achète des fleurs. Trois bottes de pivoines pour le prix de deux. / Kad je tužna, kupuje si cvijeće. Tri kitice božura za cijenu dvije. 


au bout de chaque semaine, ce(ux) que je retiens dans la réalité subjective du monde qui nous entoure

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semaine du 30 / 5 / 16

Mrs. Dalloway said she would buy the flowers herself.

Quand elle est triste, elle s’achète des fleurs. Trois bottes de pivoines pour le prix de deux. Détrempées par la pluie qui coule sans cesse depuis dimanche midi. Des pourpres, des blanches et des roses. Il est 18h50. Le mouvement du soleil est invisible. Le ciel existe-t-il encore ? Elle a oublié le ticket du nettoyage. La tristesse n’est pas une option. La tristesse ne devrait jamais être une option. Car le temps passe. Les saisons changent. Les gens changent. Les carpes dansent sur les trottoirs et les chats hurlent de terreur. Le changement de perception est le pire. Elle a acheté 250 grammes de framboises pour 4 euros. Non, le pire ça sera toujours l’injustice. Non, le pire ça sera toujours de ne pas pouvoir faire ce que tu penses pouvoir faire. Non, le pire ça sera toujours… Elle a mal au ventre. Elle a mangé un paquet entier de bonbons Haribo. Afin de concevoir l’être humain dans l’espace-temps, quelle est la taille du contexte optimal ? Où se situe la frontière, mathématiquement mesurable, au-delà de laquelle la conceptualisation de l’ensemble devient impossible ? Ses paupières sont lourdes et sur les façades luit l’humidité urbaine. La nature casse les ponts. Mardi, elle a oublié un mot de sa langue. Sa langue qui retourne du vin rouge et en fait des vagues dans la bouche. Les pivoines seront belles en images. Elle a pris goût aux fleurs mortes. Ne pas avoir peur de monstres dans le noir. Immobiliser son esprit. Dans l’air flotte une odeur de bois pourri. Elle marche d’un pas décidé. Les voyous la dévisagent. Elle ne se retourne jamais, jamais. Six jours sans soleil. Sans soleil. Cent soleils. Le temps météorologique pèse sur le temps chronologique.

Un homme de 74 ans a tenté de traverser un champ inondé à cheval. Il s’est noyé.


 
 

novi tjedan : 30 / 5 / 16

Mrs. Dalloway said she would buy the flowers herself.

Kad je tužna, kupuje si cvijeće. Tri kitice božura za cijenu dvije. Promočeni od kiše koja teče bes prestaka od nedjelje u podne. Grimizni, bijeli i ružičasti. Točno je 18h50. Pokret sunca je nevidljiv. Postoji li još nebo? Zaboravila je potvrdu za kemijsko čišćenje. Tuga ne dolazi u obzir. Tuga nikad ne bi trebala dolaziti u obzir. Jer vrijeme ide. Godišnja doba se mijenjaju. Ljudi se mijenjaju. Šarani plešu na kolnicima a mačke urlaju od užasa. Najgora je promjena svjetonazora. Kupila je 250 grama malina za 4 eura. Ne, najgora će uvijek ostati nepravda. Ne, najgora će uvijek ostati nemogućnost ostvarenja onog što misliš moći ostvariti. Ne, najgora će uvijek ostati... Boli ju trbuh. Pojela je cijeli paketić gumenih bonbona. Koja je veličina optimalog konteksta za poimanje ljudskog bića u prostoru i vremenu? Gdje se nalazi matematički mjerljiva granica mogućnosti konceptualizacije svijeta? Kapci su joj teški a na fasadama se sjaji urbana vlaga. Priroda ruši mostove. U utorak je zaboravila jednu riječ svoga jezika. Svoga jezika koji od crnog vina u ustima radi valove. Božuri će biti lijepi na slikama. Ona ima ono nešto za mrtvo cvijeće. Ne zazirati od čudovišta u mraku. Učiniti svoj duh nepokretnim. U zraku lebdi miris trulog drveta. Ona hoda odlučnim korakom. Propalice ju gledaju kradomice. Ne okreće se, nikad, nikad. Šest dana bez sunca. Bez sunca. Meteorološko vrijeme prijeti kronološkom vremenu.

Muškarac od 74 godine htio je na konju prijeći potopljeno polje. Utopio se.

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Short-cuts (19)

Il est où, le centre ? / Gdje je centar ?


au bout de chaque semaine, ce(ux) que je retiens dans la réalité subjective du monde qui nous entoure

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semaine du 23 / 5 / 16

Il est où, le centre ?

La surface blanche de l’écran reflète ces mots en devenir. Un texte se construit. Il est 21h47. A droite, une fenêtre. Sale. Les pluies sont abondantes et l’air n’est pas pur. Derrière la fenêtre, à une vingtaine de mètres, un cèdre du Liban et un conifère inconnu. Le ciel a la couleur des poils de Matchka. La nuit n’est pas loin. C’est fascinant. Au-dessus de l’écran, dans la vitrine, des livres (mon autoportrait photomaton comme marque-page dans Freud), des colliers de perles translucides et deux polaroids. Son visage. Mes mains (ses mains ?). Sous la fenêtre, huit orchidées. Elles ne fleurissent jamais. Des papiers par terre, un trépied, les affaires du yoga, les copies à corriger (ils ont fait des efforts, c’est lisible). Une chaise en formica rouge ramassée dans la rue. Un tube de crème pour les mains à moitié vide. J’ai envie d’une cigarette. A gauche, la pile des livres à lire, Détruire dit-elle. Sur la fiche bristol un rappel, écrire à T., et les dates d’arrosage des orchidées. Pieds nus. Cheveux mouillés. Quelques douleurs musculaires. Il est 22h01. Le cèdre est en voie de disparition. Dans un album photo transparent, des autoportraits (je m’apprivoise). Un dessin du 3 avril 1996 scotché sur le mur. Un mot de ma grand-mère, des billets de théâtre, deux tulipes ratés en noir et blanc qui font un diptyque satisfaisant. Trop de détails épuiseront le détail. Fauré dans la tête. Dictionnaire des synonymes. Un tas de tickets de carte bleue (« carte bleue », c’est poétique). Le train partira à 7h59.

Il est où, le centre ?

Les fins mai sont mes préférés. Zagreb sent l’herbe coupée, le pop-corn et le bitume chaud. Les dernières semaines avant les vacances. Sur nos lèvres s’installe la torpeur du soleil et le goût des premières glaces. Zagreb vibre. Le festival des arts de la rue, Cest is d’best, fera déployer dans mes rues et sur mes places des cracheurs de feu, des acrobates, des illusionnistes, des one-man bands, une course des éboueurs, des nuits blanches, des promeneurs, des touristes, des aventures. Zagreb est un souvenir ouvert, un artifice, un feu d’artifice qui fait mal. Concentre-toi sur le centre. Il paraît que désormais on a le droit de passer du temps sur les pelouses en centre-ville. Qu’ils ont ouvert les pelouses au peuple. Moi, les pelouses, il n’y avait que des chiens et des tiques. Sur les contours de la ville haute, une guinguette. On boit du vin dans des verres en plastique, les pieds sur la rambarde les châtaigniers réduisant l’horizon. J’ai envie d’une cigarette. A un moment, les nuits deviendront subitement plus douces et on sortira pieds nus, cou dégagé. Fin mai, le temps n’est pas trompeur, et les pluies ne peuvent être que chaudes, brumeuses, moites. Le cycle annuel est doucement monotone et si la fin s’approche, elle est encore assez loin pour n’être qu’un mot. Tout est encore possible. Tout est encore possible. Attends-moi.

Il est où, le centre ?

Je plagie mon expérience d’exilée. Je suis comme tant d’autres exilés partis vers l’occident, pour l’amour, pour l’argent, pour la reconnaissance, pour rien, et je traîne avec moi ce Zagreb dans la brume du 9 septembre 2009. Ma langue maternelle est atrophiée, figée dans une pensée avant-gardiste qui ne connaît par l’exil. Elle peine à exprimer le changement. Ma langue adoptive manque d’élan que procurent les souvenirs d’un apprentissage de la vie. Elle m’objectivise. Elle me dédouble et je me parle désormais à la deuxième personne.

Il y a trop de je partout et le centre se déplace avec des clichés linguistiques.



novi tjedan : 23 / 5 / 16

Gdje je centar ?

Bijela površina ekrana sjaji nad riječima. Nastajanje teksta. Točno je 21h47. S desna, prozor. Prljav. Kiše su obilne a zrak nije čist. Iza stakla, na dvadesetak metara, libanonski cedar i nepoznato zimzeleno drvo. Nebo je boje Mačkinih dlaka. Noć nije daleko. To mi je fascinantno. Iznad ekrana, u vitrini, knjige (moj autoportret s fotoautomata kao bookmark u Freudu), ogrlice od prozirnih perli i dva polaroida. Njeno lice. Moje ruke (njene ruke?). Ispod prozora osam orhideja. Nikada ne cvatu. Na podu papiri, tronožac, stvari za jogu, ispiti za ispraviti (potrudili su se, čitko je). Crvena plastična stolica koju sam pokupila na cesti. Napola prazna krema za ruke. Pasala bi mi jedna cigareta. S lijeva, nepročitane knjige, Marguerite Duras. Karton A6 na kockice s podsjetnikom, pisati T., i datumima kupanja orhideja. Bose noge. Mokra kosa. Mjestimični bolovi u mišićima. Točno je 22h01. Cedar polako nestaje. U prozirnom fotoalbumu, autoportreti (pripitomljujem se). Crtež (3. travnja 1996.) priboden na zid. Par riječi od Nane, karte iz kazališta, dva loša crnobijela tulipana koji čine zadovoljavajući diptih. Previše detalja iscrpit će detalj. Gabriel Fauré u glavi. Rječnik sinonima. Hrpica računa (kreditna kartica je na francuskom « plava karta »). Vlak odlazi u 7h59.

Gdje je centar ?

Najviše volim krajeve svibnja. Zagreb miriše na pokošenu travu, kokice i topli asfalt. Zadnji tjedni prije praznika. Na usnama nam se sjaji toplina sunca i okusi prvih sladoleda. Zagreb uživa. Počet će Cest is d’best i na ulice i trgove izaći će gutači vatre, akrobati, mađioničari, one-man bendovi, utrka smetlara, budne noći, šetači, turisti, miris avanture. Zagreb je otvorena uspomena, vatromet koji boli. Koncentriraj se na centar. Čini se da odsad smijemo ležati na travi u centru. Da su trave dostupne ljudima. Prije su na travama bili samo psi i krpelji. Na zidinama Gornjeg grada koncerti. Pijemo vino u plastičnim čašama, noge na ogradi dok kesteni zaklanjaju pogled. Pasala bi mi jedna cigareta. U jednom će trenu noći naglo postati toplije, izaći ćemo bosih nogu i golih vratova. Krajem svibnja vrijeme se mijenja i kiše su tople, mirisne i vlažne. Godišnji ciklus ugodno je monoton i makar je kraj blizu, dovoljno je daleko da ostaje samo riječ. Sve je još moguće. Sve je još moguće. Čekaj me.

Gdje je centar ?

Plagiram svoje iskustvo egzila. Ja sam poput toliko drugih emigranata koji su se uputili prema zapadu, za ljubav, za novce, za uspjeh, za ništa, i vučem za sobom taj Zagreb u magli 9. rujna 2009. Moj prvi jezik je atrofiran, zamrznut u avangardnoj misli koja ne poznaje egzil. Muči se izraziti promjenu. Moj usvojeni jezik nema elana koji bi mu dale uspomene na vježbanje života. Čini me objektivnom. Udvostručuje me i odsad si govorim u drugom licu.

Previše je mene posvuda a centar se pomiče s jezičnim klišejima.

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Short-cuts (17)

Je mesure mes envies sur une échelle qui... / Mjerim svoje žudnje na skali koja...


au bout de chaque semaine, ce(ux) que je retiens dans la réalité subjective du monde qui nous entoure

krajem svakog tjedna, ko/čega se sjećam u subjektivnoj stvarnosti svijeta oko nas


semaine du 9 / 5 / 16

Je mesure mes envies sur une échelle qui traverse les lieux, réels et irréels, intérieurs et extérieurs, qui traverse les moments de la journée, qui traverse les époques et crée des rêves. Je mesure mes envies selon celui à qui je parle, à qui j’écris, qui est là, ou qui ne l’est pas. Je me range dans des boîtes aux dimensions fixes, un trou pour respirer, un trou pour poser le regard sur le monde. Je me positionne dans une réalité pleine de semblables à moi-même et je cherche à me définir par différence, selon des méthodes objectives et observables.

 

ESLO : Enquêtes Sociolinguistiques à Orléans

"Entre 1969 et 1974, des universitaires britanniques ont réalisé un premier portrait sonore de la ville en enregistrant plusieurs centaine d’Orléanais dans la vie de tous les jours. Il s’agit du plus important témoignage sur le français des années soixante-dix. En 2014, quarante ans après cette première étude, l’université d’Orléans (…) renouvelle l’expérience (…). Les enregistrements réalisés (…) forment un formidable témoignage sur la ville et sur le français (…). Ces enregistrements transcrits, rendus anonymes et informatisés constituent une très riche ressource pour les chercheurs en tout genre : historiens, sociologues, linguistes, etc."

(Quid des artistes ?)



C’est un enregistrement sonore du printemps 1969. La bande magnétique grésille mais les protagonistes semblent être dans la pièce juste à côté. Lui, universitaire britannique bilingue. Elle, issue de la vieille bourgeoisie orléanaise, étudiante en lettres modernes à Tours. Elle fume cigarette sur cigarette. Sa voix est froide et ses dernières syllabes longues. Elle va aux bals et fait du patinage. Elle n'a que 21 ans et la vie devant elle. Sa mère se promène en vison et boit oisivement du thé au 4e étage des Galeries Lafayette. Elle est riche, intelligente et libre. Elle a des opinions politiques arrêtées. Est-elle belle ? Je l’ignore. 


Enfin quelle est la différence, pensez-vous, entre la droite et la gauche ?

En France ?

Oui oui

Oh il y a une différence énorme je crois en France. Il y a tellement de de gradations qu’il finit par y avoir une différence assez énorme entre la droite et la gauche en France.


Où est-elle aujourd’hui ? Est-elle encore en vie ? …non, ma vie ne m’a pas emmenée vers des rives rêvées au printemps 1969, j’étais parfaitement libre, parfaitement insolente, j’avais une vie parfaitement rose, à l’arrière-goût sucré des couchers de soleil à l’aube de ma jeunesse, mais celle que j’entends, qui me parle du passé et du passé, elle est moi et je suis elle.


Que je me sois promenée pendant quinze jours à Orléans avec un barbu à cheveux longs, parfaitement maoïste et parfaitement intelligent aussi, et aussitôt je me suis fait traiter de bolcho. Alors ça c’est la petite histoire, pour bien dire qu’il n’y a pas de fumée sans feu et que derrière tout ça y a une différence énorme entre les classes sociales, et ce qui est pire la différence elle existe, c’est certain, seulement y a toujours moyen de, par exemple au niveau intellectuel au niveau de l’amour au niveau de…à bien des niveaux elle peut être effacée.


Son prénom ? Je l’ignore. Est-elle rousse, brune, blonde ? Aujourd'hui, couleur de cendres. Je lui donne une présence dans les plis de ma peau et je fige pour l’éternité sa jeunesse que je n’ai plus, qu’elle n’a plus, et ce bref instant de rencontre dans un autre temps, une autre vie, la rend désormais immortelle.



novi tjedan : 9 / 5 / 16

Mjerim svoje žudnje na skali koja prolazi kroz mjesta, stvarna i nestvarna, unutarnja i vanjska, koja prolazi kroz svakodnevne trenutke, koja prolazi kroz epohe i stvara snove. Mjerim svoje žudnje ovisno o onom s kim govorim, kome pišem, tko je ovdje, ili nije. Spremam se u kutije, jedan otvor za disanje, jedan za gledanje vanjskog svijeta. Mjesto mi je u stvarnosti pokraj mnoštva onih koji mi nalikuju i nastojim se definirati po principu različitosti, objektivnim i promatračkim metodama.

 

ESLO : Sociolingvističke ankete u Orléansu

"Između 1969. i 1974. britanski sveučilišni profesori napravili su prvi zvučni portret grada snimivši više stotina građana Orléansa u svakodnevnim situacijama. Radi se o najvećem svjedočanstvu francuskog jezika sedamdesetih. 2014., četrdeset godina nakon ove prve studije, sveučilište u Orléansu ponovit će projekt (…). Novi zvučni zapisi (…) tvore predivno svjedočanstvo o gradu i o jeziku (…). Ti su zapisi transkribirani, anonimizirani i informatički obrađeni, te su bogat izvor za znanstvenike iz različitih područja : povjesničare, sociologe, lingviste, itd."

(A što je s umjetnicima ?)



Ovaj zvučni zapis nastao je u proljeće 1969. Magnetska traka pucketa no protagonisti kao da su u susjednoj prostoriji. On, bilingvalan britanski profesor. Ona, pripadnica stare orleanske buržoazije, studentica komparativne književosti. Pali cigaretu za cigaretom. Glas joj je hladan a krajnji slogovi dugi. Posjećuje balove i bavi se klizanjem. Ima tek 21 godinu i čitav život pred sobom. Njena majka šeće svoju bundu od kune i dokono pije čaj na četvrtom katu starinske robne kuće. Bogata je, inteligentna i slobodna.  Njezina politička stajališta su odlučna. Je li lijepa? Ne znam.


Koja je, po vašem mišljenju, razlika između ljevice i desnice ?

U Francuskoj ?

Da da

Oh mislim da u Francuskoj postoji ogromna razlika. Toliko je toliko stupnjeva da je razlika između ljevice i desnice u Francuskoj naposljetku ogromna. 


Gdje je ona danas ? Je li još živa ? … ne, život me nije odveo na obale sanjane u proljeće 1969,, bila sam potpuno slobodna, potpuno drska, vodila sam potpuno ružičast život slatkog okusa zalazaka sunca u svitanje moje mladosti, no ona koju čujem, koja mi govori o prošlosti iz prošlosti, ona je ja a ja sam ona.


Onog puta kad sam dva tjedna šetala Orléansom ruku pod ruku s bradatim tipom duge kose, posve inteligentnim i pravim maoistom, i nazivali su me boljševikom. To je ta priča. No budući da nema vatre bez dima, mislim da iza sveg tog postoji ogromna razlika u socijalnim staležima i, što je najgore, ta razlika postoji, to je sigurno, no uvijek postoji način, na primjer na intelektualnom nivou ili u ljubavi, na mnogo razina ta se razlika može izbrisati.


Njeno ime ? Meni je nepoznato. Je li crvenokosa, brineta ili plava ? Danas je boje pepela. Dajem joj prisustvo u naborima svoje kože i za vječnost čuvam njenu mladost, koju više nemam, koju više nema, i taj kratki susret u nekom drugom vremenu, drugom životu, odsada je čini besmrtnom.

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