Short-cuts (52)
Ce que j’aime, ce que j’aime vraiment, ce sont les mots. / Ono što volim, ono što zaista volim su riječi.
semaine du 16 / 1 / 17
"The job of the writer is to make us see the world as it is, full of many different claims and parts and experiences."
(Susan Sontag)
Je anonymes,
Ce que j’aime, ce que j’aime vraiment, ce sont les mots. Je préfère les mots aux syntagmes. Aux phrases. Au texte. Je préfère les mots libres et sans contraintes, les mots aléatoires et incertains, les mots qui appellent d’autres mots, et qui disent, lorsqu’ils sont ensemble, ce qu’ils doivent dire. Ce qu’ils veulent dire. Et je les laisse faire. Je n’ai pas de programme. Mes mots ne parlent pas des idées. Mes mots ne critiquent pas le monde. Est-ce leur faiblesse ? Avons-nous vraiment besoin de l’art pour l’art ? Je refuse de croire que tout art se doit d’être engagé (Or le rejet de la catégorisation n’est-il qu’une forme d’engagement… ?) et que tout texte a besoin d’être politique. Je sais écrire autrement. Emmêler les mots autour des hypothèses, les situer par rapport à des théories, rédiger des textes sérieux et former des phrases complexes : je suis chercheuse, linguiste (un destin tragique, une insertion professionnelle impossible). Je sais mais je ne veux pas écrire autrement. Car derrière mes textes déstructurés et écrits en langue étrangère grouillent les images parfaites d’un inconscient heureux. Le désengagement critique en faveur du beau. Cela me suffit. Cela vous suffit-il ?
Cinquante-deux semaines. Cinquante-deux Short-cuts. Il est temps pour la clôture des mots. Un cercle complet. Voici ce que j’ai appris :
L’écriture se nourrit d’un excès d’émotions.
On n’écrit jamais à personne.
Le choix de la langue n’est pas anodin : certaines images sont intraduisibles.
D’abord, il faut observer. Puis, épuiser.
Les mots silencieux régulent des mouvements impulsifs.
Et à la fin des mots, que manque-t-il pour qu’on soit heureux ?
A suivre…
novi tjedan : 16 / 1 / 17
"The job of the writer is to make us see the world as it is, full of many different claims and parts and experiences."
(Susan Sontag)
Anonimni ja,
Ono što volim, ono što zaista volim su riječi. Više volim riječi od sintagmi. Od rečenica. Od teksta. Najviše volim slobodne i nevezane riječi, slučajne i nesigurne riječi, riječi koje pozivaju druge riječi i koje kažu, kada su zajedno, ono što trebaju reći. Ono što žele reći. I puštam ih. Nemam program. Moje riječi ne govore o idejama. Moje riječi nisu kritika svijeta. Je li to njihova slabost? Treba li nam zaista umjetnost radi umjetnosti? Odbijam vjerovati da sva umjetnost treba biti angažirana (No nije li odbacivanje kategorizacije samo jedna vrsta angažiranosti…?) i da svaki tekst treba biti političan. Znam pisati drugačije. Zaplitati riječi oko hipoteza, rasporediti ih u odnosu na teorije, pisati ozbiljne tekstove i stvarati složene rečenice : ja sam znanstvenica, lingvistkinja (tragična sudbina, nemoguće pronalaženje posla). Znam ali ne želim pisati drugačije. Jer iza mojih tekstova bez strukture napisanih na stranom jeziku roje se savršene slike sretno nesvjesnog uma. Protiv angažirane kritike u korist lijepoga. I to mi je dovoljno. Je li i vama to dovoljno ?
Pedeset dva tjedna. Pedeset dva Short-cutsa. Vrijeme je za zatvaranje riječi. Puni krug. Evo što sam naučila :
Pisanje se hrani viškom emocija.
Nikad ne pišemo nikome.
Izbor jezika nije trivijalan : neke su slike neprevodive.
Prvo se treba promatrati. Onda iscrpiti.
Tihe riječi reguliraju impulzivne pokrete.
A na kraju riječi, što nedostaje kako bismo bili sretni ?
Nastavit će se…
Short-cuts (51)
il ne reste que l’arôme âpre et doux d’une poignée de moments que l’on décide de ne pas oublier / ostaje samo slatkasto gorka aroma šačice trenutaka koje smo odlučili ne zaboraviti
semaine du 9 / 1 / 17
"Une grande loupe posée entre son corps et nos regards…"
David Bowie est mort et un silence pesant et blanc se niche parmi ces mots mortels. Un moment de grâce : le soleil éparpille des paillettes dorées sur des pavés luisants de la neige qui fond de la neige qui tarde de la neige imaginaire tandis que je lis une lettre d’amour d’un autre siècle écrite en langue étrangère.
David Bowie est mort et personne ne regarde les magnolias comme je les regarde en mars 2016 près du lac. Les arbres seront bientôt en fleurs mais plus jamais le même regard posé sur le mistral qui casse les pétales. On avance etc. (Que faire de son corps après un enterrement ?) C’est absurde, parfois.
David Bowie est mort et ce n’est qu’un détail parmi tous les détails du cœur qui se répand en cercles concentriques (ils sont ensemble mais jamais il ne se toucheront). Puis d’autres voix viendront : par exemple dans la poussière des souvenirs obliques et heureux de Berlin.
David Bowie est mort et il est à tous et il n’est à personne, peu importe le temps qui nous sépare de le temps qui nous sépare le temps qui nous… Le temps retire la pesanteur des strates d’une réalité réelle et il ne reste que l’arôme âpre et doux d’une poignée de moments que l’on décide de ne pas oublier.
David Bowie est mort.
Et vous, qui êtes soi-disant heureux dans vos vies soporifiques, êtes-vous vraiment heureux ?
novi tjedan : 9 / 1 / 17
"Veliko povećalo postavljeno između njegovog tijela i naših pogleda…"
David Bowie je mrtav i teška i bijela tišina gnijezdi se u ovim smrtnim riječima. Trenutak sreće : sunce raspršuje zlatne čestice po cestama koje svijetle od snijega koji se topi snijega koji kasni snijega kojeg nema dok ja čitam ljubavno pismo iz prošlog stoljeća napisano na stranom jeziku.
David Bowie je mrtav i nitko ne gleda magnolije kako ih ja gledam u ožujku 2016. kraj jezera. Drveće će uskoro procvjetati no nikad više isti pogled prema vjetru koji lomi latice. Idemo dalje itd. (Što raditi sa svojim tijelom nakon sprovoda ?) Ponekad je sve absurdno.
David Bowie je mrtav i to je samo detalj među svim detaljima srca koje se širi u koncentričnim krugovima (zajedno su no nikad se neće dotaknuti). Onda dolaze drugi glasovi : na primjer u prašini slučajnih i sretnih uspomena Berlina.
David Bowie je mrtav i pripada svima i ne pripada nikome, bez obzira na vrijeme koje nas razdvaja od na vrijeme koje nas razdvaja na vrijeme koje nas… Vrijeme miče težinu slojeva stvarne stvarnosti i ostaje samo slatkasto gorka aroma šačice trenutaka koje smo odlučili ne zaboraviti.
David Bowie je mrtav.
A vi, koji ste kao sretni u svojim jednoličnim životima, jeste li zaista sretni ?
Short-cuts (50)
Je voudrais maintenant écrire les mots les plus beaux et les plus simples. / Htjela bih sada pisati najljepše i najjednostavnije riječi.
semaine du 2 / 1 / 17
I have eaten / the plums / that were / in the icebox
and which / you were probably / saving / for breakfast
Forgive me / they were delicious / so sweet / and so cold
("This is just to say", W. C. Williams, 1934.)
Tu n’existes plus.
Pourquoi ?
J'ai vu les ailes d’un cygne jetées sur le bord de la route d’une journée ordinaire. Blanches. Un mirage, peut-être, et alors ? Laisse-moi rêver. Parmi les arbres depuis des jours dansent les cristaux de givre. Blancs. Et tout se meurt dans les débuts. Quel gâchis.
A présent la couleur rouge coule de ma paume et je la caresse avec un linge. Blanc. Puis rouge, oui. Et j’ai mal. (La trace de ton sang dans la neige) C’est presque la fin. Je voudrais maintenant écrire les mots les plus beaux et les plus simples. Que tu les comprennes. Qu’elles te fassent quelque chose.
Mais tu n'existes plus.
Autrement je le saurais.
novi tjedan : 2 / 1 / 17
I have eaten / the plums / that were / in the icebox
and which / you were probably / saving / for breakfast
Forgive me / they were delicious / so sweet / and so cold
("This is just to say", W. C. Williams, 1934.)
Više ne postojiš.
Zašto?
Vidjela sam labuđa krila bačena uz rub ceste jednog običnog dana. Bijela. Iluzija, možda, pa što ? Pusti me da sanjam. Među granama već danima plešu kristali mraza. Bijeli. I sve umire u začecima. Koja šteta.
Crvena boja sada teče iz mog dlana i gladim ga komadom tkanine. Bijele. Pa crvene, da. I boli me. (Trag tvoje krvi u snijegu) Skoro je vrijeme za kraj. Htjela bih sada pisati najljepše i najjednostavnije riječi. Da ih shvatiš. Da ti nešto učine.
No ti više ne postojiš.
Inače bih znala.
Short-cuts (49)
De la beauté et de l’oubli nous inventons une fin de cycle. / Od ljepote i od zaborava izmišljamo kraj ciklusa.
semaine du 26 / 12 / 16
"Mais il y a une chose, Boris : je n’aime pas la mer. Je n’y arrive pas. Tant de place, et l’on ne peut pas marcher. Et d’un. Elle bouge, et moi je la regarde. Et de deux. Boris, mais c’est la même scène, c’est-à-dire mon immobilité forcée, notoire. Mon comportement routinier. Que je le veuille ou non, ma tolérance. Et la nuit ! Cela est froid, bondissant, invisible, sans amour, imbu de soi : comme Rilke !"
(M.T. à B.P., 23 / 05 / 26)
J’ai marché à la rencontre de l’horizon sur la surface de la mer
Le silence assourdissant des vagues
Plutôt que de dire non j’ai dit oui
(En s’y noyant on ignore la beauté de la mer)
*
De la beauté et de l’oubli nous inventons une fin de cycle. L’impératif de faire des listes. Je ne ferai pas de listes dans la fluidité du monde (si : j'ai beaucoup et pas assez aimé en deux mille seize). Je ne ferai pas enfermer les mémoires en cage. "… mon immobilité forcée…" Plutôt, la suite : dans le centre de ma nuit nous allumerons un minuscule feu d’artifice. De l’espoir authentique. Puis : je ne pourrai être une autre. J’ai peur. Puis : arrête avec ta perspective. Tes impératifs. Tes extrêmes. Tes représentations égoïstes. Faussement vraies (vraiment fausses ?). Car même lors du mouvement rétrograde du Mercure, il ne faut pas ignorer la vie des autres. J'essaierai. Un dessein merveilleux.
*
Deux mille seize.
En somme, une belle mort à petite échelle.
De l’oubli, pour le meilleur et pour le pire.
Pour un nouveau cycle.
novi tjedan : 26 / 12 / 16
"Još jedna stvar, Borise : ja ne volim more. Ne mogu. Toliko prostora, a ne možemo hodati. Kao prvo. Kreće se, a ja ga gledam. Kao drugo. Borise, to je isti prizor, to jest moja prinudna, notorna nepokretnost. Moje rutinsko ponašanje. Htjela ja to ili ne, moja tolerancija. A noći ! Hladno je, uzvišeno, nevidljivo, bez ljubavi, puno sebe : kao Rilke."
(M.C. piše B.P., 23 / 05 / 26)
Hodala sam ususret obzoru na površini mora
Zaglušujuća tišina valova
Umjesto da kažem ne rekla sam da
(Utapajući se zanemarujemo ljepotu mora)
*
Od ljepote i od zaborava izmišljamo kraj ciklusa. Nužnost pisanja lista. Neću pisati liste u struji svijeta (hoću : previše sam i premalo voljela dvije tisuće šesnaeste). Neću zatvoriti sjećanja u kaveze. "… moja prinudna nepokretnost…" Radije, nastavak : u središtu moje noći zapalit ćemo sićušan vatromet. Istinske nade. I onda : neću moći biti neka druga. Bojim se. I onda : prestani sa svojom perspektivom. Svojim nužnostima. Svojim ekstremima. Svojim sebičnim predstavama. Lažno stvarnima (stvarno lažnima ?). Jer čak i u doba retrogradnog pokreta Merkura, ne smije se zanemariti život drugih. Pokušat ću. Predivne namjere.
*
Dvije tisuće šesnaesta.
Ukratko, lijepa smrt malih razmjera.
O zaboravu, u dobru i u zlu.
U novom ciklusu.
Short-cuts (48)
Est-ce que cela te fait peur ? / Bojiš li se toga ?
semaine du 19 / 12 / 16
"As-tu remarqué que je te fais don de moi en pièces et en morceaux ?"
(M. T. à B. P., 26.5.1926.)
Printemps 1926. Rainer Maria Rilke se meurt d’une leucémie en Suisse. Boris Pasternak est déprimé. Il n’arrive plus à créer. Marina Tsvetaïeva écrit des poèmes et traduit Pouchkine à Paris. Le temps d’un été ils mèneront un trilogue fiévreux et sublime. Une cinquantaine de lettres *. De l’exil. Du désir. De l’écriture. Puis, tout repartira…
"Ecrire : communiquer en envoyant des paroles écrites"
Je ne peux pas faire autrement. Je ne peux pas n’écrire à personne.
Si je ne t’écris pas je n’écris plus. Toi, tu n’es personne et tu es le monde entier. Tu es qui je veux que tu sois. Tu es les mots. Tous mes mots. Les questions et les réponses. Tu es la possibilité. L’épuisement. La fente parmi les arbres dans la forêt que survolent les cygnes en hiver. Parfois tu es ailleurs. Alors je tremble devant les signes rebelles. Je leur fais violence je me fais violence car associer les signes les mots les phrases c’est violent et l’écriture est un carnage un massacre solitaire où s’éteignent les émotions superficielles et bat le cœur des abats de mots rejetés dans les silences impossibles.
Est-ce que cela te fait peur ?
Est-ce que cela te fait peur ?
"Coupure : retranchement que l’on fait dans une composition littéraire"
Il paraît qu’il est temps de faire des listes. Des bilans. Un inventaire. Afin de chasser l’oubli des centaines de jours sans importance… des émotions refoulées… de tous les mots non-dits et des regards lumineux… A Zagreb j’ai marché le long des rails de tramway dans la nuit des rues désertes et le paysage se renouvelait : soupirs, éclats de verre, acier inoxydable. J’ai vu des vieillards aux mains éraflées par le vent du nord à fouiller dans les poubelles. J’ai aimé ma Nana devant un miroir se mettant du rouge à lèvres rose avec sa main tremblante. Des milliers de guirlandes lumineuses sans aucun leitmotiv. De l’huile à friture. Un chat mort. La religion catholique. De l’auto-subversion. Echapper à cette intangible volonté de repousser l’oubli.
* "Correspondance à trois", chez Gallimard
novi tjedan : 19 / 12 / 16
"Jesi li primijetio da ti poklanjam sebe u dijelovima i komadićima?"
(M. C. piše B. P., 26.5.1926.)
Proljeće 1926. Rainer Maria Rilke u Švicarskoj umire od leukemije. Boris Pasternak je deprimiran. Ne uspijeva više stvarati. Marina Cvetajeva u Parizu piše pjesme i prevodi Puškina. Tijekom jednog ljeta vodit će grozničavi i uzvišeni trilog. Pedesetak pisma. O egzilu. O žudnji. O pisanju. Potom će se sve nastaviti…
"Pisati : komunicirati putem pisane riječi"
Ne mogu drugačije. Ne mogu ne pisati nekome.
Ako ti ne pišem, više ne pišem. Ti, ti nisi nitko i cijeli si svijet. Ti si onaj koji želim da budeš. Ti si riječi. Sve moje riječi. Pitanja i odgovori. Ti si mogućnost. Iscrpljenje. Pukotina među stablima u šumi koju zimi nadlijeću labudovi. Ponekad si negdje drugdje. Onda drhtim pred buntovnim znakovima. Silim ih i silim se jer nasilno je vezati znakove riječi rečenice pisanje je pokolj samotni masakr u kojem se gase površne emocije i kuca srce iznutrica odbačenih riječi u nemogućim tišinama.
Bojiš li se toga ?
Bojiš li se toga ?
"Rez : zahvat koji se izvodi na književnim kompozicijama"
Čini se da je vrijeme za sastavljanje popisa. Bilanci. Inventara. Kako bi se progonio zaborav stotina nevažnih dana… potisnutih emocija… svih neizgovorenih riječi i svjetlećih pogleda… U Zagrebu sam hodala uz tramvajske tračnice u noći praznih ulica i pejzaž se obnavljao : uzdasi, staklene krhotine, nehrđajući čelik. Vidjela sam starce ruku ispucanih od sjevernog vjetra kako kopaju po smeću. Voljela sam svoju Nanu kako si pred ogledalom nanosi roza ruž za usne drhtavom rukom. Tisuće upaljenih lampica bez ikakve niti vodilje. Ulje za prženje. Mrtva mačka. Katolička crkva. Auto-subverzija. Pobjeći od te neopipljive volje za odagnanjem zaborava.
Short-cuts (47)
Nous sommes toujours en attente... C'est merveilleux et détestable. / Uvijek čekamo... To je predivno i odvratno.
semaine du 12 / 12 / 16
Kintsugi : méthode japonaise de réparation des porcelaines ou céramiques brisées au moyen de laque saupoudrée de poudre d’or.
Question 12 : « Comment est votre amour ? »
- Mal chronométré.
(Jeux anonymes. Je anonymes. Vous me déstabilisez. J’adore ça.)
Je voulais vous dire que…
Non, rien en fait.
Je n’ai rien à vous dire. A me dire. C’est pareil. Cette année dure depuis trop longtemps. Il est temps que ça s’arrête. Maintenant j’attends devant la porte L33. Moquette marron. Vitres, tiges en acier, vert dégradé. Voix métallique dans les haut-parleurs. Des passagers sont invités à… Des passagers, c’est nous. Un homme a enlevé ses chaussures. Il respire en position de lotus. Il contemple les avions. Air France KLM pour Riyad a allumé ses moteurs. Le ciel s’est couvert. Une jeune femme crie en croate. Des enfants jouent à cache-cache. Nous sommes en attente. De partir. D’être ailleurs.
Nous sommes toujours en attente…
C’est merveilleux et détestable.
Désormais je traine l’odeur des Noëls passés parmi les étoiles noires des foules lumineuses et solitaires. Désormais je traine mes longues jambes maigres dans la robe de la fille en verre. Il y a un problème avec les trajectoires célestes. Un acharnement des forces à toute petite échelle qui broie avec indifférence nos minutes mes paupières et les inconnus à l’autre bout du monde. Désormais il faudra penser à ramasser les morceaux de nos rires cassés et panser les écorchures par des espoirs non pas d’une vie simple non pas d’une vie rêvée non pas d’une belle vie mais d’une vie. Une vie.
C’est tout ce qu’il nous reste.
Et c’est bien.
novi tjedan : 12 / 12 / 16
Kintsugi : japanska metoda popravljanja porculana ili keramike pomoću laka pomiješanog sa zlatnim prahom.
Pitanje 12 : « Kakva je vaša ljubav ? »
- Loše tempirana.
(Moji anonimni ja. Uznemirujete me. Obožavam to.)
Htjela sam vam reći da…
Ne, ništa.
Nemam vam ništa za reći. Za reći. Isto je. Godina predugo traje. Vrijeme je da prestane. Sada čekam pred gate-om L33. Smeđi tepisi. Staklene stijene, čelične šipke, nijanse zelenog. Metalni glas u zvučnicima. Pozivaju se putnici da… Mi smo putnici. Jedan muškarac se izuo. Diše u položaju lotosa. Promatra avione. Air France KLM za Riyad upalio je motore. Naoblačilo se. Jedna djevojka prostači na hrvatskom. Djeca se igraju lovice. Čekamo. Vrijeme za otići. Za biti negdje drugdje.
Uvijek čekamo…
To je predivno i odvratno.
Odsada vučem za sobom miris prošlih Božića među crnim zvijezdama svijetle i samotne gomile. Odsada vučem za sobom svoje mršave noge u haljini staklene djevojke. Nešto nije u redu s nebeskim putanjama. Posve tiha srdžba sile koja s ravnodušnošću melje naše minute moje vjeđe i strance na drugom kraju svijeta. Odsada treba skupiti krhotine naših slomljenih osmijeha i liječiti rane nadama ne jednostavnog života ne divnog života ne života iz snova nego života. Života.
Samo to nam ostaje.
I to je dobro.
Short-cuts (46)
Nous n’étions pas doués pour faire durer les fils narratifs. / Nismo znali kako da produljimo trajanje narativnih niti.
semaine du 5 / 12 / 16
"Je dépends de l'oubli dans ton regard"
je
voudrais
pouvoir
écrire
Il est temps maintenant, peut-être. Nous tissons des lignes droites et laiteuses comme les toiles d’araignées invisibles sur la carte d’un monde que nous ne verrons jamais. Un filet résille tendu au-dessus de quelques photographies anémiques entrave les mouvements involontaires dans les nuits blanches et c’est tant mieux. Nous n’étions pas doués pour faire durer les fils narratifs.
j’ai
du mal
avec
les personnages
Je prends tout. Ce n’est pas assez. Ce n’est pas méthodique. Comme une fatalité pèsent sur mon corps les calculs mathématiques et les bruits de l’automne révolu. Ainsi se brisent et meurent toujours les mêmes motifs : je n’arrive pas à les épuiser.
(Le cri du texte ne peut-il naître que dans les mondes imaginaires ?)
mes textes
n’inventent
rien
de nouveau
Que se passera-t-il après ? Je dis tu, nous, pour éviter de dire je, je dis elle, la fille en verre, qui n’est pas moi, je ne dis pas tout. Et si c’est trop, de ne pas tout dire, pose ton souffle derrière mes yeux et glisse parmi mes images parfaites un faisceau de lumières polychromes. La combinatoire des paradigmes est infinie.
Il se fait tard dans la nuit de tes mots. Dormons.
novi tjedan : 5 / 12 / 16
"Zavisim od zaborava u tvom pogledu"
željela
bih
moći
pisati
Došlo je vrijeme, možda. Pletemo niti ravne i bjeličaste poput nevidljivih paučina na karti svijeta kojeg nikada nećemo vidjeti. Cipkasta mreža nategnuta nad nekoliko anemičnih fotografija zaustavlja nehotične pokrete u dugim noćima. Tim bolje. Nismo znali kako da produljimo trajanje narativnih niti.
ne znam
kako
s
protagonistima
Uzimam sve. To nije dovoljno. Nije metodično. Kao kakva fatalnost moje tijelo stežu matematičke računice i buka kasne jeseni. I tako se uvijek slamaju i umiru isti motivi : ne uspijevam ih iscrpiti.
(Zar se krik teksta može rađati samo u nestvarnim svjetovima ?)
moji tekstovi
ne stvaraju
ništa
novo
Što će se dogoditi kasnije ? Kažem ti, mi, da ne bih morala reći ja, kažem ona, staklena djevojka, koja nije ja, ne kažem sve. I ako je to previše, ne reći sve, onda položi svoj dah iza mojih očiju i ostavi snop šarenih svjetala među mojim savršenim slikama. Kombinacija paradigmi je neiscrpna.
Postaje kasno u noći tvojih riječi. Spavajmo.
Short-cuts (45)
immobile, inconscient, il règne sur l’origine du jour. / nepomičan, nesvjestan, vlada nad podrijetlom dana.
semaine du 28 / 11 / 16
"There will be time, there will be time
To prepare a face to meet the faces that you meet"
les fenêtres – reflets – tout ce qui demeure entre les murs où les mots sont silencieux. il y a des gens qui y vivent, derrière les rideaux lumineux, isolés des mouvements intermittents des étrangers au passage. il se fait chaud et immobile parmi leurs lumières assourdies durant les millièmes de secondes qu’existe la rencontre entre une rétine et leurs vies.
puis, c’est la séparation.
par exemple :
au deuxième étage d’un haut HLM, banlieue chic, contrastes. derrière la première fenêtre sur la droite, la cuisine. au milieu, un plan de travail. un lustre à l’abat-jour rouge fait danser des ombres chaudes sur les murs. les rideaux sont toujours ouverts. le Un passe devant son immeuble vers 7h17. il se réveille tôt. parfois il est face à la fenêtre. immobile, inconscient, il règne sur l’origine du jour. (je ne le ferai ni parler ni penser.) il prend son petit-déjeuner. vingt-quatre images par seconde. divisées par un clignement des yeux involontaire. il en reste sept, huit. figement de sa réalité dans le reflet d’une scène filmée par mes rétines. le vacarme du monde du dehors est bien loin. il l’affrontera plus tard.
parfois, la lumière est éteinte. alors j’ai peur. de la mort.
novi tjedan : 28 / 11 / 16
"There will be time, there will be time
To prepare a face to meet the faces that you meet"
prozori – odsjaji – sve što ostaje unutar zidova tamo gdje su utihnule riječi. ljudi tamo žive, iza osvijetljenih zavjesa, daleko od isprekidanih pokreta stranaca u prolazu. postaje vruće i nepokretno u njihovim nijemim svjetlima tijekom tisućinki sekunde koliko postoji susret između jedne mrežnice i njihovih života.
a onda, rastanak.
na primjer :
na drugom katu oronulog nebodera, šik predgrađe, kontrasti. iza prvog prozora zdesna, kuhinja. u sredini radna ploha. luster s crvenim abažurom zove tople sjene na ples po zidovima. zavjese su uvijek odgrnute. Jedinica prolazi ispred njegove zgrade oko 7h17. rano se budi. ponekad je okrenut prema prozoru. nepomičan, nesvjestan, vlada nad podrijetlom dana. (ovdje neće niti govoriti niti misliti.) doručkuje. dvadeset i četiri slike u sekundi. razdvojene nehotičnim treptajem. ostaje ih sedam, osam. njegova stvarnost je zamrznuta u odsjaju scene snimane mojom mrežnicom. galama svijeta čini se daleko. kasnije će se s njom suočiti.
ponekad je svjetlo ugašeno. tada se bojim. smrti.
Short-cuts (44)
et je ne savais toujours pas quoi en faire. et je n’ai rien fait. / i dalje nisam znala što bih s njim. i nisam napravila ništa.
semaine du 21 / 11 / 16
"Si l’autre n’est pas là, on n’écrit pas"
il est temps pour un peu de déconstruction
bon, il y a ce chien dans les rues d’Orléans
ils ont installé les chalets pour le marché de Noël. ils ont installé le grand manège. ils ont installé les décorations sur les arbres. qui n’ont pas encore perdu leurs feuilles. je trouve ça ridicule
il fait moyennement froid. moyennement mouillé. moyennement moche
ce chien, il a failli se faire écraser par le tramway rue de la République
il a un harnais rouge et une petite étiquette verte avec le nom d’un salon de toilettage. aucun intérêt
avant, peut-être que j’aimais les fêtes
peut-être que j’aimais
ce chien, il est à quelqu’un. qui le cherche. dommage que ça soit moi qui l’ai trouvé et pas ce quelqu’un
je ne savais pas quoi en faire
puis cette nuit j’ai rêvé que tu as acheté deux locaux vides près de la place aux Fleurs.
en ce moment je dors beaucoup. c’est trompeur
j’ai fini Marie D et j’ai repris Marguerite D
deux autres personnes se sont arrêtées pour regarder le chien avec moi. je leur ai dit en somme c’est triste puis bonne soirée. elles m’ont regardée l’air interloqué. elles ont eu peur. de mes mots. de ma voix. on ne peut plus dialoguer. on est des îles. c’est désolant
je ne sais pas ce que veut dire savoir écrire
j’attends
je ne suis pas vraiment chiens
puis je suis pressée. puis j’ai peur. et tant d’autres raisons pratiques objectives et pleines de bon sens
je suis partie
pourvu que… toujours rien
hier au théâtre j’ai failli ne pas m’endormir
il faut que j’arrête de parler, non ?
le soir j’ai pensé à ce chien. puis je l’ai oublié
il était très blanc
très petit
très perdu
je l’ai revu le lendemain rue des Carmes. il était moins blanc
mais vivant
on ira boire du vin chaud, au moins
je pense à cette feuille de ginkgo
je me disais c’est bien il n’est pas mort
et je ne savais toujours pas quoi en faire
et je n’ai rien fait.
au premier étage quelqu'un joue du piano
novi tjedan : 21 / 11 / 16
"Bez prisutnosti drugog ne pišemo"
vrijeme je za malo dekonstrukcije
postoji taj pas na orleanskim ulicama
postavili su kućice za božićni sajam. postavili su taj veliki kotač. postavili su ukrase po drveću. koje još nije izgubilo lišće. smiješno mi je to
umjereno je hladno. umjereno vlažno. umjereno grdo
taj pas, umalo ga je pregazio tramvaj u Ulici Republike
ima crvenu ogrlicu i zeleni privjesak s imenom beauty salona za pse. nikakve koristi
možda sam voljela sajmove, nekad
možda sam voljela
taj pas je nečiji. netko ga traži. šteta što sam ga ja našla a ne taj netko
nisam znala što bih s njim
a ove sam noći sanjala Cvjetni trg i nas i dva napuštena lokala
ovih dana puno spavam. vrijeme je varljivo
dovršila sam Marie D i vratila se k Marguerite D
još dvije osobe su se zaustavile kako bi sa mnom gledale psa. rekla sam im nešto kao tužno je to i ugodna večer. zaprepašteno su me pogledale. bilo ih je strah. mojih riječi. moga glasa. više ne možemo razgovarati. svi smo postali otoci. to je tako žalosno.
ne znam što znači znati pisati
čekam
nisam baš tip za pse
uostalom žuri mi se. i strah me. i toliko drugih praktičnih objektivnih i zdravorazumskih razloga
otišla sam
kad bi bar… i dalje ništa
jučer u kazalištu zamalo nisam zaspala
moram prestati govoriti, zar ne ?
navečer sam mislila na tog psa. onda sam ga zaboravila
bio je jako bijel
jako malen
jako izgubljen
sutradan sam ga opet vidjela u Ulici Carmes. bio je manje bijel
ali živ
ići ćemo bar na kuhano vino
mislim na onaj ginkov list
rekla sam si dobro nije mrtav
i dalje nisam znala što bih s njim
i nisam napravila ništa.
na prvom katu netko svira klavir
Short-cuts (43)
Une femme de 64 ans s’est fait piétiner par sa vache sur leur chemin vers l’abattoir. Elle est morte. / Ženu od 64 godine pregazila je njena krava na putu do klaonice. Umrla je.
semaine du 14 / 11 / 16
"Qu'est-ce qu'une belle vie ?"
Une femme de 64 ans s’est fait piétiner par sa vache sur leur chemin vers l’abattoir.
Elle est morte.
*
Epuiser : mettre quelque chose à sec, le vider complètement de son contenu
Dialogue (impératif). Et si tu n’as rien à dire, dialogue quand même car je suis épuisée. L’année dure trop longtemps. Les jours. Les heures. La fatalité des secondes qui s’arrêtent sur les souvenirs insupportables de la beauté des gestes. Par exemple. Une feuille de ginkgo dans le caniveau. Les nuages qui filent trop vite. Etc. Depuis le temps, j’ai un peu fait le tour des choses silencieuses tu sais. Et je suis épuisée.
Epuiser : employer quelque chose en totalité de telle sorte qu’il n’en reste plus
Dialogue (impératif). Un jour nous redeviendrons étrangers et je pourrai taire cette voix qui te parle dans ma tête. (Mais avant, ne saute pas les étapes. That’s the only way it works.) Maintenant, je voudrais pouvoir écrire dans le noir. Une écriture angoissée. Avec des verbes. Je voudrais pouvoir écrire. D’autres mots. Car j’ai épuisé mes mots dans les idées fixes. Arrêtées. (Arrête.) J’ai épuisé tous les ancrages. Et j’attends. Sans savoir…
*
Au fait, as-tu déjà remarqué l’horizon dans mes yeux ? Tu parles trop. Je sais (je ne sais plus). [silence]. Quand est-ce que… ? Je ne sais pas. Avant tu savais. Je sais. [silence] Arrête (d’arrêter). Je ne veux pas. Tu me fais mal. C’est toi qui te fais mal. Toute seule. ("Toute seule", yes…) Te souviens-tu… ? Non. Mais si. Non. [le chaos de leurs langues étrangères] Laisse tomber les mots et regarde-moi. Oui c’est ça… Tu ne me crois pas ? Plus. Pourquoi ? Tu es loin. De… ? Toi (qui dis je).
novi tjedan : 14 / 11 / 16
"Što je to lijep život ?"
Ženu od 64 godine pregazila je njena krava na putu do klaonice.
Umrla je.
*
Iscrpiti : isušiti, posve isprazniti od sadržaja
Pričaj sa mnom. Čak i ako nemaš ništa za reći, pričaj, jer ja sam iscrpljena. Godina predugo traje. Dani. Sati. Neminovnost sekundi koje se zaustavljaju na nepodnošljivim sjećanjima ljepote stavova. Na primjer. List ginka na cesti. Prebrzi oblaci. Itd. S vremenom sam već uspjela proučiti sve tihe stvari znaš. I iscrpljena sam.
Iscrpiti : upotrijebiti nešto u cijelosti na način da više ničega ne ostane
Pričaj sa mnom. Jednog ćemo dana opet postati stranci i moći ću utišati taj glas koji ti se obraća u mojoj glavi. (No prije tog, nemoj preskakati korake. That’s the only way it works.) Sada bih voljela moći pisati u tami. Anksiozno pisanje. S glagolima. Voljela bih moći pisati. Neke druge riječi. Jer sam iscrpila svoje riječi u fiksnim idejama. Opsesijama. (Prestani.) Iscrpila sam sva svoja uporišta. I čekam. A da ne znam…
*
E da, je li primjećuješ obzor u mojim očima ? Previše govoriš. Znam (ne znam više). [tišina]. Kada ćemo… ? Ne znam. Prije jesi. Znam. [tišina] Prestani (se zaustavljati). Ne želim. Boli me. Sama si to radiš. Posve sama. ("Posve sama", yes…) Sjećaš li se… ? Ne. Ma da. Ne. [kaos njihovih stranih jezika] Ostavi riječi i pogledaj me. Da baš… Ne vjeruješ mi ? Ne više. Zašto ? Daleko si. Od… ? Sebe (koji kaže ja).
Short-cuts (42)
Et on est loin de tout ce qui peut faire mal. De tout ce qui fait mal. De tout… / I daleko smo od svega što može boljeti. Od svega što boli. Od svega...
semaine du 7 / 11 / 16
"Provisions pour la mémoire. Provisions pour la force."
L’Airbus A 319 entamera sa descente.
Le ciel est toujours bleu les bruits sont feutrés et on plane sur la douceur mensongère des nuages, on plane, immobiles d’apparence, dans une succession de paysages lointains : les carrés des champs, les sillons des rivières, les tâches d’eau, les pointes des Alpes, la neige, la terre est verte et marron et bleue et tellement tellement petite. Plus de frontières. Plus d’hommes. Le mouvement des yeux sur l’horizon dessine une ligne infinie. Plus de distances. Et on est loin de tout ce qui peut faire mal. De tout ce qui fait mal. De tout…
Dans la brume des particules fines se dessine une montagne. Un pic marque le sommet. Les paysages anonymes des terres du vieux continent s’effacent. Il est là, le centre. Derrière les hauteurs de la montagne dans la brume une ville se déploie. Entre la montagne et la rivière, et au-delà de la rivière, la mémoire d’un corps jeune dessine les chemins de vie dans la ville, les chemins de mémoire du corps aux yeux fermés. La ville est grise. Froide. Elle est et n’est pas belle. Elle est et n’est pas étrangère. Celle qui sera toujours celle qu’on appelle la sienne et une autre à la fois.
novi tjedan : 7 / 11 / 16
"Zalihe za sjećanje. Zalihe za snagu."
Airbus A 319 započet će slijetanje.
Nebo je uvijek plavo zvukovi utišani i lebdimo nad lažnom mekoćom oblaka, lebdimo, naizgled nepomični, u nizu dalekih krajeva : kvadrati polja, brazde rijeka, mrlje vode, vrhovi Alpa, snijeg, zemlja je zelena i smeđa i plava i toliko toliko malena. Nema više granica. Nema više ljudi. Pokret očiju po obzoru crta beskrajnu liniju. Nema više udaljenosti. I daleko smo od svega što može boljeti. Od svega što boli. Od svega...
U izmaglici lebdećih čestica pokazuje se planina. Toranj označava vrh. Nestaju anonimni pejzaži zemalja starog kontinenta. Ovdje je centar. Iza vrhova planine u magli pruža se grad. Između planine i rijeke, i dalje od rijeke, sjećanje mladog tijela ocrtava linije života u gradu, linije sjećanja tijela zatvorenih očiju. Grad je siv. Hladan. Lijep je i nije lijep. Stran je i nije stran. Onaj koji će uvijek biti onaj koji se zove svoj i tuđi istovremeno.
Short-cuts (41)
regarde le ciel / pogledaj u nebo
semaine du 31 / 10 / 16
regarde le ciel
arrête de te cacher derrière tes mots tes mots magnifiques magnifiquement vides tu es vide tu n’as que tes mots et tes mots ne peuvent donner vie à tes images parfaites
arrête de penser de trop penser ça me fatigue tu me fatigues tu n’es pas légère regarde le monde regarde le ciel et avance avance dans tes absences délicates et délicatement contradictoires
arrête de partir vers tes lieux à toi tes lieux communs où personne n’entre laisse-moi entrer dans la nuit de tes yeux pleins de sable et garde-les ouverts : tu ne feras pas disparaître le monde
***
On parle toujours. On se parle. À soi. A autrui. En silence. La transcription de sa parole intérieure peut n’être qu’une illusion. Envers le monde. Envers soi-même. Ainsi, quelquefois il serait mieux de ne plus parler. Or…
novi tjedan : 31 / 10 / 16
pogledaj u nebo
prestani se skrivati iza svojih riječi svojih prekrasnih riječi prekrasno praznih prazna si imaš samo svoje riječi i tvoje riječi ne mogu oživjeti tvoje savršene slike
prestani misliti previše misliš to me umara ti me umaraš nisi lagana pogledaj u svijet pogledaj u nebo i idi idi prema svojim nježnim i nježno kontradiktornim odsutnostima
prestani odlaziti na svoja mjesta svoja općenita mjesta gdje nitko ne ulazi pusti me da uđem u noć tvojih oči punih pijeska i drži ih otvorenima : ne možeš natjerati svijet da nestane
***
Stalno govorimo. Govorimo si. Sebi. Drugima. U tišini. Transkripcija svojeg unutarnjeg monologa možda je samo iluzija. Prema svijetu. Prema sebi. Stoga bi nekad bilo bolje prestati govoriti. No…
Short-cuts (40)
Partons car ici il est difficile d'être heureux. / Pobjegnimo jer ovdje je teško biti sretan.
semaine du 24 / 10 / 16
"Parce que vous ne savez rien d’elle vous diriez qu’elle ne sait rien de vous. Vous vous en tiendriez là."
Partons.
Un matin de brouillard prenons le premier train pour ailleurs. Les cloches sonneront six heures. Toi tu auras ton grand manteau tu prendras un sac à dos moi j’aurai du thé dans un thermos car tu n’aimes pas le café je sais. On s’installera dans le premier wagon il fera froid et je serai de mauvaise humeur je suis toujours de mauvaise humeur avant l’aube. Tu essaieras de me faire rire et si ce n’est pas drôle je rirai quand même. Je rirai quand même. Les reflets du paysage nocturne fileront devant nos yeux tu voudras parler je voudrai dormir. Encore un peu. Tu ne me laisseras pas dormir tu diras qu’on n’est pas là pour dormir je dirai d’accord pourquoi on est là tu diras pour être heureux. Je jetterai sur toi un regard de tigre je te demanderai qu’est-ce que tu veux tu ne diras rien je te redemanderai tu ne diras rien. Tu me tendras le sachet de fraises Tagada j’aurai quinze ans tu auras quinze ans et ainsi passera le temps avant que le train ne siffle pour entrer dans la gare une toute petite gare au bord de la mer.
Partons
car
ici
il est
difficile
d'être
heureux.
novi tjedan : 24 / 10 / 16
"Budući da ništa o njoj ne znate reći ćete da ona ne zna ništa o vama. Na tome će i ostati."
Pobjegnimo.
Jednog maglovitog jutra uđimo u prvi vlak za negdje drugdje. Zvona će zvoniti šest sati. Ti ćeš imati svoj debeli kaput uzet ćeš ruksak ja ću imati termosicu s čajem jer ne voliš kavu znam. Smjestit ćemo se u prvi vagon bit će hladno i bit ću loše volje uvijek sam loše volje prije zore. Pokušat ćeš me nasmijati i čak i ako nije smiješno ipak ću se smijati. Ipak ću se smijati. Odrazi noćnog pejzaža bježat će nam pred očima ti ćeš htjeti pričati ja ću htjeti spavati. Još malo. Nećeš mi dati da spavam reći ćeš nismo ovdje da spavamo reći ću dobro zašto smo ovdje reći ćeš da budemo sretni. Ošinut ću te pogledom tigra pitat ću te što želiš ništa nećeš reći opet ću te pitati ništa nećeš reći. Pružit ćeš mi paket gumenih bombona imat ću petnaest godina imat ćeš petnaest godina i tako će proći vrijeme sve dok vlak ne zazviždi pri ulasku u kolodvor posve mali kolodvor u gradu pokraj mora.
Pobjegnimo
jer
ovdje je
teško
biti
sretan.
Short-cuts (39)
ça me fais mal, l’automne / tu me fais mal / mais / la douleur / est peut-être / le seul moyen de / communiquer
boli me, jeseni / boliš me / no / bol / je možda / jedini način / komunikacije
semaine du 17 / 10 / 16
"Please don’t confront me with my failures
I had not forgotten them"
L'automne, tu es cruel. Tu es cruel dans tes distances dans tes feux roux jaunes et bruns dans tes noirs humides, noirs luisants, noirs solitaires, avant l’aube, on se sent seul au monde avant l’aube dans les reflets des phares mouillés roulant dans le sens inverse. Tu es cruel l’automne tu nous arraches à la chaleur des mains rassurantes tu nous dessèches, branches vides, maigres, cassantes, tu nous casses, l’automne, tu nous casses dans la richesse de tes fruits mais ce n’est pas une raison ce n’est pas une raison et tu le sais. Tu le sais.
C'était inévitable, l'automne. Je marche désormais pieds nus doigts tétanisés parmi les brouillards de mes cheveux mouillés. La terre est épuisée par tes indifférences. Cimetières. Bords de fleuves. Maisons en ruine. Champs de blé. Chutes. Chute. Chut. Je ne t’aime pas, l’automne. Tu es la fin tu es la fin et tu aimes ça. Je ne t’aime pas, l’automne. Pars. Oui pars. Et ne dis pas que tu reviendras. Je le sais.
ça me fait mal, l’automne
tu me fais mal
mais
la douleur
est peut-être
le seul moyen de
communiquer
novi tjedan : 17 / 10 / 16
"Please don’t confront me with my failures
I had not forgotten them"
Jeseni, okrutna si. Okrutna si u svojim udaljavanjima u svojim crvenim žutim i smeđim vatrama u svojim vlažnim crnoćama svjetlećim crnoćama samotnim crnoćama, prije zore, sami smo prije zore u odsjajima mokrih farova koji voze u suprotnom smjeru. Okrutna si jeseni otkidaš nas od topline smirujućih ruku sasušuješ nas, prazne grane, mršave, lomljive, lomiš nas, jeseni, lomiš nas u bogatstvu svojih plodova no to nije dovoljan razlog to nije dovoljan razlog i ti to znaš. Ti to znaš.
To je bilo neizbježno, jeseni. Odsada hodam bosa smrznutih prstiju među maglama svoje mokre kose. Zemlja je iscrpljena od tvoje ravnodušnosti. Groblja. Obale rijeka. Ruševne kuće. Polja pšenice. Slapovi. Pad. Šuti. Ne volim te, jeseni. Ti si kraj ti si kraj i voliš to. Ne volim te, jeseni. Idi. Da idi. I ne reci da ćeš se vratiti. Ja to znam.
boli me, jeseni
boliš me
no
bol
je možda
jedini način
komunikacije
Short-cuts (38)
symptôme : souvent, inconsciemment, elle enlace son torse avec ses bras (pour ne pas voler en éclats ?). / simptom : često će nesvjesno rukama obujmiti svoje tijelo (čvrsto drži krhotine ? ).
semaine du 10 / 10 / 16
"De ce corps vous voudriez partir, vous voudriez revenir vers le corps des autres, le vôtre, revenir vers vous-même et en même temps c’est de devoir le faire que vous pleurez."
un cube en verre. surface au sol : environ 12 mètres carrés. hauteur des murs : environ 3 mètres. le fond est noir. le sol est tapissé de milliers de fleurs mortes : pivoines, roses et œillets. blancs et rouges uniquement.
une femme, plutôt jeune. elle est seule. folle, peut-être ? on ne saura rien d’elle. de son histoire, on n’aura que les fragments de ses mots. une illusion d’authenticité. il y a eu peut-être un homme, ou une femme, ou plusieurs. désormais, elle est seule. symptôme : souvent, inconsciemment, elle enlace son torse avec ses bras (pour ne pas voler en éclats ?). ses cheveux sont relevés en chignon. peu à peu, il se décomposera (car elle est agitée. son être sa peau sa respiration ses mains ses gestes ses sourires sont agités.). rouge à lèvres rouge. imprécis (s’était-elle maquillée dans le noir ?). une robe noire très courte et des chaussures voyantes mais plates.
à gauche, une chaise, un bureau. des livres, des feuilles par terre en tas. parfois elle parlera. lorsqu’elle parle, sa voix est lente. saccadée. somnambule. ses mots émergent dans la douleur et l'énervement. parfois elle lira. assise sur la chaise ou parmi les fleurs. alors, sa parole est un torrent qui abîme qui démolit qui broie (elle se cache derrière les mots autres). sur le bureau, un tas de feuilles blanches. lorsqu’elle ne pourra plus parler, elle écrira, toujours frénétiquement. à droite, un miroir. parfois son corps la dépasse. alors elle tente de s’y échapper. de le casser. elle n’y arrivera pas. elle finira par casser le miroir.
la lumière des néons dans le cube en verre. ailleurs, le noir. le tout doit paraître hermétique, fermé. on écoutera les Etudes symphoniques op. 13 de R. Schumann. durée : 34 minutes et 19 secondes. tout ce que la femme fait, est, dit, sera parfaitement synchronisé avec ces variations musicales. toutefois, la musique n’est que le décor. ce n’est que lors du dernier mouvement que le son deviendra par moments assourdissant de façon à imiter le saignement de toutes les émotions refoulées.
novi tjedan : 10 / 10 / 16
"Od tog tijela htjeli biste pobjeći, htjeli biste se vratiti tuđim tijelima, vašem, vratiti se sebi, no zato što to morate napraviti, plačete."
staklena kocka. površina : oko 12 kvadrata. visina zidova : oko 3 metra. stražnja stijena je crna. pod je prekriven tisućama mrtvih cvjetova : božuri, ruže i karanfili. isključivo bijeli i crveni.
jedna žena, mlađih godina. sama je. luda, možda ? ništa o njoj nećemo saznati. njena će priča ostati u fragmentima njenih riječi. iluzija stvarnosti. možda je postojao neki muškarac, ili neka žena, ili više njih. no sad je sama. simptom : često će nesvjesno rukama obujmiti svoje tijelo (čvrsto drži krhotine ? ). kosa joj je zadignuta u punđu. postupno će se raspasti (jer ona je nemirna. njeno biće njena koža njen dah njene ruke njene geste njeni osmijesi su nemirni). crveni ruž. neprecizan (je li ga nanijela u mraku ?). jako kratka crna haljina i ravne ali upadljive cipele.
lijevo, stolica, radni stol. knjige, papiri na podu u gomili. ponekad će govoriti. kad govori, glas joj je spor. isprekidan. mjesečarski. riječi se pojavljuju u boli i živčanoj napetosti. ponekad će čitati. sjedeći na stolici ili među cvijećem. tada joj je glas bujica koja oštećuje koja uništava koja drobi (ona se skriva iza tuđih riječi). na stolu su papiri. kad više neće moći govoriti, pisat će, i dalje mahnito. desno, ogledalo. ponekad joj je vlastito tijelo prevelik teret. tada pokušava pobjeći. razbiti ga. neće uspjeti. nakon svega će razbiti ogledalo.
neonska svjetla u staklenoj kocki. drugdje, tama. sve treba izgledati hermetično, zatvoreno. slušat će se Simfonijske etide op. 13 R. Schumanna. trajanje : 34 minute i 19 sekundi. sve što žena radi, jest, kaže bit će u potpunosti usklađeno s tim muzičkim varijacijama. ipak, muzika je samo dekor. jedino će za zadnjeg pokreta zvuk na trenutke postati zaglušujuć kako bi imitirao krvarenje svih potisnutih osjećaja.
Short-cuts (37)
j’ai mangé la nuit et sur ma bouche mes lèvres mes dents rouges est désormais imprimé le mot tigre… / pojela sam noć i na mojim ustima mojim usnama mojim crvenim zubima sad je otisnuta riječ tigar...
au bout de chaque semaine, ce(ux) que je retiens dans la réalité subjective du monde qui nous entoure
krajem svakog tjedna, ko/čega se sjećam u subjektivnoj stvarnosti svijeta oko nas
semaine du 3 / 10 / 16
"Je dois craindre des espoirs."
j’ai hanté les paysages de la nuit le toucher du vent dans les feuilles les fenêtres ouvertes qui invitent à… j’ai dormi dans le creux de toutes les paumes du monde parmi les plumes des oiseaux sauvages alors que… j’ai mangé la nuit et sur ma bouche mes lèvres mes dents rouges est désormais imprimé le mot tigre… j’ai ri à une vitesse constante à la crépuscule de toutes les lumières qui coulent, un film granuleux aux couleurs saturées qui… j’ai étouffé d’avoir eu trop d’avoir vu trop, les passants, les vitrines, les larmes sans odeur, deux caméras fixées à la hauteur du regard quand… j’ai pris peur dans la forêt des mots qui brillent de solitude, et ma peau n'est plus chaude et mes cheveux ne sont plus en sable comme... j'ai fabriqué des images imparfaites comme je-veux-me-taire-dans-tous-les-mots-de-ton-être (le temps les jugera trop...) j'ai hurlé avec mes yeux saccadés sur les nuages vides, besoin de sucre qui fait mal (je n'ai pas hurlé. je ne hurle jamais...) j'ai noyé l'enfant qui jouait dans mes poumons inspirant les paillettes de ses trois ans il ne... j'ai compté les lettres d-i-s-p-a-r-a-î-t-r-e dans le trop-plein d'une tristesse superflue à voix grave parmi les cœurs heureux des... j'ai existé dans les atomes des autres tandis que mon propre miroir est...
novi tjedan : 3 / 10 / 16
"Sigurno se bojim nadanja."
opsjedala sam pejzaže noći dodir vjetra u lišću otvorene prozore koji pozivaju na... spavala sam unutar svih dlanova na svijetu među perjem divljih ptica dok... pojela sam noć i na mojim ustima mojim usnama mojim crvenim zubima sad je otisnuta riječ tigar... smijala sam se stalnom brzinom u suton svih svjetla koja teku, zrnati film zasićenih boja koje... gušilo me imati previše vidjeti previše prolaznici, vitrine, suze bez mirisa, dvije kamera učvršćene u razini pogleda kad... prestrašila sam se u šumi riječi koje svijetle od samoće i moja koža više nije vruća i moja kosa više nije od pijeska kao... izmislila sam nesavršene slike kao želim-se-smiriti-u-svim-riječima-tvog-bića (s vremenom će postati previše...) vrištala sam svojim isprekidanim očima na praznim oblacima, bolna potreba za šećerom (nisam vrištala. nikad ne vrištim...) utopila sam dijete koje se igralo u mojim plućima udišući šljokice svojih tri godina ono ne... brojila sam slova n-e-s-t-a-t-i i prelila bespotrebnu tugu dubokog glasa među sretna srca koja... postojala sam u atomima drugih dok je moje zrcalo...
Short-cuts (36)
entaille les images parfaites puis épuise-les en douceur / zareži savršene slike te ih iscrpi s nježnošću
au bout de chaque semaine, ce(ux) que je retiens dans la réalité subjective du monde qui nous entoure
krajem svakog tjedna, ko/čega se sjećam u subjektivnoj stvarnosti svijeta oko nas
semaine du 26 / 9 / 16
"Make yourself important. Make yourself important."
frappe, frappe avec ta sérénité bleue liquide, avec tes certitudes et incertitudes, frappe avec tes ouvertures, toutes tes ouvertures, casse avec tes dents tes lèvres tes sourcils, détruis frappe ne laisse rien derrière. l’odeur du sable sur l’autre hémisphère, le linge qui sèche sur le balcon c’est fini, fini, maintenant griffe avec ta complaisance avec ta vie tranquille avec tes angoisses et tes illusions, entaille les images parfaites puis épuise-les en douceur et écrase les orties sur ton chemin. mords avec tes mots (tes mots se dissolvent dans les reflets des arbres), défigure avec tes phrases, noie, noie tout avec l’attente et les fugues, fugues imaginaires et épuisantes, déchire avec ton insécurité posée et dépeuplée, brise le verre en cas d’urgence, cas d’urgence, cas d’urgence… remue avec la lame de tout ce qui t’est familier, étrangle avec tes ongles et tes ailleurs, écorche avec ta peur intouchable, secoue fort les regards immobiles les rêves dont tu ne te rappelles jamais les silences que tu adores, secoue, secoue avec tes entrailles et broie avec les sons les sens le sens que tu te refuses. tu es calme ton âme est opaque c’est insupportable
*
Ha sido golpeado con algo duro, probablemente redondeado
novi tjedan : 26 / 9 / 16
"Make yourself important. Make yourself important."
udari, udari svojim tekućim plavim spokojem, svojim sigurnostima i nesigurnostima, udari svojim otvorima, svim svojim otvorima, slomi svojim zubima svojim usnama svojim obrvama, uništi lupi ne ostavi ništa za sobom. miris pijeska na drugoj hemisferi, rublje koje se suši na balkonu gotovo je, gotovo, sad grebi svojim samozadovoljstvom svojim mirnim životom svojom anksiozošću i svojim iluzijama, zareži savršene slike te ih iscrpi s nježnošću i zdrobi koprive na svom putu. grizi svojim riječima (tvoje se riječi tope u odrazima drveća), izobliči svojim rečenicama, utopi, utopi sve s čekanjem i bjegovima, imaginarnim i iscrpljujućim bjegovima, raspori svojom staloženom i pustom nesigurnošću, razbij staklo u slučaju opasnosti, slučaju opasnosti, slučaju opasnosti... utrljaj sol svega što ti je blisko, uguši svojim noktima i svojim odsutnostima, oderi svojim nedodirljivim strahom, jako protresi nepomične poglede snove kojih se nikad ne sjećaš tišine koje obožavaš, protresi, protresi svojom nutrinom i samelji zvukovima osjetima značenjima koje si odbijaš. tvoje tijelo je mirno tvoja duša je neprovidna to je nepodnošljivo.
*
Ha sido golpeado con algo duro, probablemente redondeado
Short-cuts (35)
Arrêter - partager - imaginer le temps (car la quarante-cinquième heure commence). / Zaustaviti – podijeliti – zamisliti vrijeme (jer četrdesetpeti sat počinje).
au bout de chaque semaine, ce(ux) que je retiens dans la réalité subjective du monde qui nous entoure
krajem svakog tjedna, ko/čega se sjećam u subjektivnoj stvarnosti svijeta oko nas
semaine du 19 / 9 / 16
"Imagine tout ce que tu peux faire."
Ce qui ressemble à Paris :
Dehors, la lumière des néons, stable et horizontale. Sur le parvis du Centre Pompidou, le jour, le ciel rouge se reflète dans les rétines des passants indifférents (la nuit, des rats). Les platanes perdent leurs feuilles. Paris est une fête de cafés à emporter, de glaces à l’eau, de curieux de Magritte. Les enfants courent et leurs êtres sont contradictoires. Caricaturistes, mendiants, distributeurs de prospectus, hommes barbus, femmes voilées, sacs à dos abandonnés : dans l’air plane l’odeur d’une paranoïa ordinaire. Personne ne lève le regard (sauf les ivrognes au regard fuyant). La douceur d’une léthargie indifférente sur les paupières, baume, ou brume… Et sur le seuil, devant les baies vitrées, trois bananes et deux pommes. Une membrane qui étalonne les importances singulières.
Dedans, la lumière des néons dans la nuit blanche et le jour rouge. Arrêter - partager - imaginer le temps (car la quarante-cinquième heure commence). Elle, elle, lui, lui. Chair, os, voix. Porte-paroles des invisibles, des inaudibles, des ignorés. Ils parlent. Dans le grand livre rouge : une orange pour chaque Noël / la manufacture familiale de chapeaux en laine pour de grandes dames, faussement fabriqués en France / un enfant, puis vice-consul qui s’habille à Londres (qui l’eut cru ?) / les centenaires. parfois, ils pleurent / les séparations / la nuit, la marche / traverser l’Europe entière à pied / arrêter ses rêves devant des barbelés / des barbares / puer la mort. Les images imagées et noires et blanches. Comment cela pourrait-être réel, ces forêts, ces couvertures miteuses, ces yeux remplis d’espoir désespéré ? Un espace de sommeil sous le piano noir (traces des empreintes digitales, deux verres à vin, souvenir des mots murmurés dans les pages froissées). L’air est doux : leurs sourires. Ils lisent. Nous lisons. Jusqu’à la fin. Plus tard, les murs murmureront les histoires de leurs vies.
www.heartefact.org : Paris, 48 heures d'éveil
novi tjedan : 19 / 9 / 16
"Zamisli šta sve možeš."
Ono što podsjeća na Pariz :
Izvana, neonska svjetla, stabilna i vodoravna. Na platou pred Centrom Pompidou, danju, crveno nebo zrcali se u zjenicama ravnodušnih prolaznika (noću, štakori). Platane gube lišće. Pariz je gozba kava i sladoleda u kartonskim čašama te Magritteovih znatiželjnika. Djeca trče, njihova su bića proturječna. Karikaturisti, prosjaci, distributeri letaka, bradati muškarci, žene pokrivenih kosa, napušteni ruksaci : u zraku lebdi miris obične paranoje. Nitko ne podiže pogled (osim pijanaca, njihovi su pogledi u praznom). Lakoća ravnodušne letargije na vjeđama, melem ili magla… A na pragu, pod staklenim prozorima, tri banane i dvije jabuke. Membrana koja odvaja različite važnosti.
Iznutra, neonska svjetla u bijeloj noći i crvenom danu. Zaustaviti – podijeliti – zamisliti vrijeme (jer četrdesetpeti sat počinje). Ona, ona, on, on. Krv, meso, glas. Nose riječi nevidljivih, nečujnih, zaboravljenih. Govore. U velikoj crvenoj knjizi : jedna naranča za svaki Božić / obiteljska manufaktura vunenih šešira za velike dame, lažno proizvedenih u Francuskoj / dijete, kasnije vicekonzul koji se oblači u Londonu (tko bi vjerovao ?) / stogodišnjaci. ponekad plaču / rastanci / noć, hodanje / prijeći pješice cijelu Europu / zaustaviti snove pred bodljikavom žicom / barbari / mirisati na smrt. Zamišljane i crno bijele slike. Kako bi to mogla biti istina, te šume, te stare prnje, te oči pune beznadne nade ? Mjesto sna pod crnim klavirom (tragovi otisaka prstiju, dvije čaše vina, sjećanja prošaptanih riječi na zgužvanim listovima). Zrak je lagan : njihovi osmijesi. Citaju. Citamo. Do kraja. Kasnije, zidovi će šaptati priče njihovih života.
www.heartefact.org : Pariz, 48 sati budnosti
Short-cuts (34)
Lire c'est important. C'est important de lire. Sans sommeil sans arrêt ils prêtent leurs voix à ceux... / Čitanje je važno. Važno je ćitati. Oni bez sna bez prestanka posuđuju svoj glas onima...
au bout de chaque semaine, ce(ux) que je retiens dans la réalité subjective du monde qui nous entoure
krajem svakog tjedna, ko/čega se sjećam u subjektivnoj stvarnosti svijeta oko nas
semaine du 12 / 9 / 16
"For we’re like creatures of the wind, and wild is the wind"
La pluie est arrivée cette nuit. Ou la nuit d’avant. Ou la nuit d’avant. Les nuits se succèdent sans importance. Les jours. Les nuits. Soleil. Lune. Le tout. Ou pas. Les marrées hautes et basses. Les promesses du pouvoir. La rhétorique ordinaire. Sans pouvoir. Pouvoir dire ce qu’on ne peut se dire (à soi ou l’un à l’autre ?). Sans importance. Le Un continue à traverser quatre rives. Ce n’est que l’eau qui change de hauteur (de couleur ?). On lit les mêmes livres. On écoute les mêmes chansons. On dit les mêmes mots. On dort ou on ne dort pas. C’est tellement tellement ennuyeux.
A Berlin, le jour dure 48 heures. Sur les murs en brique jaunâtre dansent les ombres de boulots, par exemple. A toute heure. Peu importe. On voit une table en bois. Architecture industrielle années 50. Un fauteuil vert. Profond. Confortable. Appelle au sommeil. Les jeunes et moins jeunes gens prennent leur place dans le fauteuil. Ils lisent d’un grand livre rouge. En serbe, en anglais, en allemand, peut-être ? Sans importance. Ils lisent Shakespeare. Thomas More. Ils lisent les Syriens. Les Afghans. Les Iraniens. Et les femmes. Et les femmes. Bien sûr. Les femmes, toujours… Ils s’acharnent à lire alors qu’ils sont tellement, tellement fatigués. Ils baillent. Ils mâchent des chewing-gums. Ils s’arrêtent. Froncent les sourcils. S’ébouriffent les cheveux. Enlèvent les chaussures. Ils ont froid. Puis chaud. Puis froid. Derrière l’œil de l’observateur ils allument cigarette sur cigarette. Ils rient. Ils mangent. Ils s'acharnent. Peu importe. Ils liront jusqu’au bout. Lire c'est important. C'est important de lire. Sans sommeil sans arrêt ils prêtent leurs voix à ceux qui ne peuvent parler : les sans-pays, les sans-famille, les sans-langage. Les exilés. Les humains. Aux yeux bleus. Aux cheveux noirs. Aux espoirs en couleur. Contre le vent. Car wild is the wind. Alors lisez. Et restez éveillés.
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*** www.heartefact.org : performance "48 heures d'éveil" ***
Après Berlin, à Paris du 20 au 22 septembre (Centre culturel de la Serbie, 123 rue Saint Martin, 75004 Paris)
novi tjedan : 12 / 9 / 16
“For we’re like creatures of the wind, and wild is the wind”
Kiša je došla ove noći. Ili prošle noći. Ili prošle noći. Noći se slijede bez važnosti. Dani. Noći. Sunce. Mjesec. Sve. Ili ne. Plime i oseke. Obećanja moći. Obična retorika. Bez moći. Moći reći ono što si ne možemo reći (sebi ili jedni drugima?). Nije važno. Jedinica i dalje prelazi preko četiri obale. Jedino voda mijenja visinu (ili boju?). Čitamo iste knjige. Slušamo iste pjesme. Govorimo iste riječi. Spavamo ili ne spavamo. To je toliko toliko dosadno.
U Berlinu dan traje 48 sati. Na zidu od žućkaste cigle plešu sjene breza, na primjer. U svakom trenu. Zora u Jedinici. Nema veze. Vidi se drveni stol. Industrijska arhitektura pedesetih. Zelena fotelja. Duboka. Udobna. Poziva na san. Mladi i manje mladi ljudi okupiraju fotelju. Čitaju iz velike crvene knjige. Na srpskom, na engleskom, na njemačkom možda? Nije važno. Čitaju Shakespearea. Thomasa Morea. Čitaju Sirijce. Afganistance. Iračane. I žene. I žene. Naravno. Žene, uvijek... Ustraju u čitanju a toliko, toliko su umorni. Zijevaju. Žvaču kaugume. Staju. Mršte se. Prolaze rukama po kosi. Skidaju cipele. Zima im je. Pa vruće. Pa zima. Izvan oka gledatelja pale cigarete na pravi način. Smiju se. Jedu. Ustraju. Nema veze. Čitat će do kraja. Čitanje je važno. Važno je čitati. Oni bez sna bez prestanka posuđuju svoj glas onima koji ne mogu govoriti : onima bez-zemlje, bez-obitelji, bez-jezika. Onima u egzilu. Ljudima. Plavih očiju. Crne kose. S nadama u boji. Kontra vjetra. Jer wild is the wind. Stoga čitajte. I ostanite budni.
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*** www.heartefact.org : performans "48 sati budnosti" ***
Nakon Berlina, u Parizu od 20. do 22. rujna (Kulturni centar Srbije, 123 rue Saint Martin, 75004 Paris)
Short-cuts (33)
- Et après… ? Tu n’as pas peur ? - Si. De quand la musique se terminera. Je joue…comme si elle était sans fin. / - A kasnije ? Ne bojiš se ? - Bojim se. Kraja muzike. Sviram…kao da nema kraja.
au bout de chaque semaine, ce(ux) que je retiens dans la réalité subjective du monde qui nous entoure
krajem svakog tjedna, ko/čega se sjećam u subjektivnoj stvarnosti svijeta oko nas
semaine du 5 / 9 / 16
Deux femmes. Grand écart : d’âge, de langue, d’étoiles. La plus jeune pose des questions. Elle joue avec ses cheveux. Nerveuse. L’autre l'appréhende comme si elle découvrait un objet de grande valeur et très fragile. Ses réponses sont lentes. Le silence porte le sens des mots. Fumée des cigarettes. Elles se connaissent depuis peu et toute leur vie. Danse des ombres sur la nappe vichy rouge. Une après-midi d’été. Cigales, par la fenêtre, au loin.
Tout est inventé.
Et pourtant.
Ceci n’est pas du théâtre mais le domptage de l’interview.
"Have you seen? - Have not will travel"
- La forêt te change. Tu entres dans la forêt tu ne penses pas la forêt la forêt te change. Tu en sors autre.
- Oui… Et la forêt change. Les influences. Les images des images des mystères. Tout est lié. Tu n’en sors pas indemne. La forêt non plus.
- (elle note : "brûler ce qu’on a adoré") Et ton réel ?
- Je le porte. Je le transgresse. Les catégories. Les associations. Les tournesols. Se mouvoir, s’émouvoir en dansant, par exemple. J’ai toujours vécu les corps en mouvement. Le mouvement n’éloignera pas l’ombre du doute. Mais… le mouvement pose le regard apaisé sur le réel. Tu existes. C’est très simple.
- Car autrement…tu n’existes pas ? (elle regarde ses mains. ses doigts sont des branches nues de vieux arbres)
- Autrement, tu te noies. Si tu ne bouges pas. Comme des mouches dans du lait.
"The light, sometimes is washes over me"
- Et avant…?
- Il y a eu cet atelier de couture. Au fond d’un couloir. Des ombres : mes parents, et les autres. Tout est lié, tu vois. Puis, ailleurs, j’avais un chat. C’était un bon chasseur. J’avais des masques amérindiens. De très grands masques. Précieux. Pour la mémoire. J’avais un jardin sauvage. Une grande baie vitrée. Au bord de l’eau. Une table de boucher. J’avais un dressing, aussi, à l’étage. Comme avant. Comme dans cet atelier de couture. Puis je suis partie.
- Tu regrettes ?
- Non.
"Was I wrong? I don't know don't answer"
- Et après… ? Tu n’as pas peur ?
- Si. De quand la musique se terminera. Je joue…comme si elle était sans fin.
- Instantanéité…
- Oui. C’est marqué dans les étoiles.
Elles se sourient par des yeux. Un chien traverse la pièce. Bientôt elles partiront. De nouveaux visages. Langues. Bruits. Saveurs. Villes. Mais la cadence de base a changé.
La lune se montre à l’horizon. Un cercle complet.
novi tjedan : 5 / 9 / 16
Dvije žene. Velika razlika : u godinama, u jezicima, u zvijezdama. Mlađa postavlja pitanja. Igra se s kosom. Nervozna. Druga je promatra kao da je kakav jako vrijedan i jako lomljiv predmet. Odgovori su joj polagani. Tišina nosi smisao njenih riječi. Dim cigareta. Poznaju se jako kratko i čitav život. Ples sjena na stolnjaku crvenog pepita uzorka. Ljetno poslijepodne. Cvrčci, kroz prozor, u daljini.
Sve je izmišljeno.
No ipak.
Ovo nije kazalište već vježbanje intervjua.
"Have you seen? - Have not will travel"
- Šuma te mijenja. Ulaziš u šumu ne misliš šumu šuma te mijenja. Izlaziš drugačija.
- Da… I šuma se mijenja. Utjecaji. Slike slika misterija. Sve je povezao. Ne izlaziš cijela. A ni šuma.
- (zapisuje : "spaliti što smo obožavali") A tvoja stvarnost ?
- Nosim je. Premašujem je. Kategorije. Asocijacije. Suncokreti. Pokretati se, osjećati plešući, na primjer. Oduvijek sam živjela tijelo u plesu. Pokret neće ukloniti sjenu sumnje. No… pokret postavlja smireni pogled na stvarnost. Postojiš. Jednostavno je.
- Jer inače…ne postojiš ? (promatra svoje ruke. prsti su joj poput golih grana starih stabala)
- Inače toneš. Ako se ne pokrećeš. Kao muhe u mlijeku.
"The light, sometimes is washes over me"
- A ranije… ?
- Postojao je taj krojački atelje. Na dnu hodnika. Sjene : moji roditelji, i ostali. Sve je povezano, vidiš. A onda, negdje drugdje, imala sam mačku. Bio je dobar lovac. Imala sam maske američkih indijanaca. Jako velike maske. Vrijedne. Za sjećanja. Imala sam divlji vrt. Veliku staklenu stijenu. Uz vodu. Mesarski stol. Imala sam svoju garderobu, na katu. Kao i ranije. Kao u tom krojačkom ateljeu. A onda sam otišla.
- Je li ti žao ?
- Nije.
"Was I wrong? I don't know don't answer"
- A kasnije ? Ne bojiš se ?
- Bojim se. Kraja muzike. Sviram…kao da nema kraja.
- Sadašnjost…
- Da. Zapisano je u zvijezdama.
Smiju se očima. Jedan pas prolazi prostorijom. One će uskoro otići. Nova lica. Jezici. Zvukovi. Okusi. Gradovi. No bazični štim se promijenio.
Mjesec se pojavljuje na obzoru. Puni krug.