Short-cuts (18)
"Il faut laisser les choses vous envahir. Vous mettrez après un nom dessus." / "Stvari vas prvo trebaju preplaviti. Kasnije ćete ih imenovati."
au bout de chaque semaine, ce(ux) que je retiens dans la réalité subjective du monde qui nous entoure
krajem svakog tjedna, ko/čega se sjećam u subjektivnoj stvarnosti svijeta oko nas
semaine du 16 / 5 / 16
"Il faut laisser les choses vous envahir. Vous mettrez après un nom dessus."
Je suis comme celle qui regarde la vie se vivre, derrière les vitres d’un vieux tramway. Il est tard. Dans les reflets passent : les panneaux publicitaires, la fumée des cigarettes, les chats, les vitrines, les flaques de pluie, les fils électriques, les dessins sur les murs, les bouteilles cassées, et les personnes, les personnes, les personnes. Le tout passe avant que l’esprit ne puisse le concevoir dans sa plasticité tactile. Je suis comme celle qui regarde le temps passer, dans l’espace clos d’un vieux tramway. Les saisons changent. Les lumières s’éteignent. Les vivants muent, s’émeuvent, rient, souffrent. Je suis à côté. Sur le siège plastique d’un vieux tramway. Et j'arrive toujours en retard.
Carlotta
Carlotta est morte. UTT, c’est Mai qui le danse aujourd’hui. Carlotta est morte, mais ses gestes, sa blancheur, ses cris, se perpétuent dans chaque mouvement de cette chorégraphie extraordinaire. Au début, une marche, lente, circulaire, courbée. Puis, lentement, très lentement, mouvement imperceptible, libération du corps, des muscles, de la peau, de l’esprit, esprit blanc, couleur qui contient toutes les couleurs. Mai blanche se mêle à de l’eau, à du sable, à de la lumière. On entend Pie Jesu de Fauré.
Helena
J’aime ton nez, Helena. J’aime tes cheveux bien rangés, le grain noir et blanc de ta peau, ton déséquilibre et tes plantes de pieds rouges. J’aime le charbon en poudre dans la paume de ta main. J’aime le bleu derrière lequel tu te caches ou te dévoiles. J’aime le mouvement de tes hanches et tes croquis sans tête. J’aime quand tu tombes et quand tu te relèves. J’aime ton amour de la vie.
Francesca
Il y a eu Sylvia Plath et Sarah Kane. (Il y en a eu tant d’autres...) Il y a eu aussi Francesca Woodman, figée à jamais au printemps de ses 22 ans. Ses joues sont rondes et son regard grave. Elle aurait compris toute la pesanteur de la vie. Le jeu des miroirs révèle les plis de sa peau dans des espaces vides et désaffectés. Elle est comme un ange, un souvenir, une ombre qui passe dans un monde en ruine. A l'intérieur d'une succession de cadres sur des murs roses à Paris, elle est déjà ailleurs.
novi tjedan : 16 / 5 / 16
"Stvari vas prvo trebaju preplaviti. Kasnije ćete ih imenovati."
Nalikujem na onu koja gleda život kako se živi, iza stakla starog tramvaja. Kasno je. U odbljescima prolaze : reklame, dim cigareta, mačke, vitrine, lokve kiše, električne žice, slikarije na zidovima, razbijene flaše, i osobe, osobe, osobe. Sve prolazi prije nego što um može shvatiti i oblikovati u opipljivu plastičnost. Nalikujem na onu koja gleda vrijeme kako prolazi, u zatvorenom prostoru starog tramvaja. Godišnja doba se mijenjaju. Svjetla se gase. Živi žude, žive, pate. Nisam svoja. Na plastičnom sjedištu u starom tramvaju. I uvijek stižem prekasno.
Carlotta
Carlotta je mrtva. Danas Mai pleše UTT. Carlotta je mrtva, no njene geste, njena bjelina, njeni krici ponavljaju se u beskonačnost svakim pokretom ove izvanredne koreografije. Na početku, hod, spor, kružan, pogrbljen. Onda, polagano, jako polagano, neprimjetni pokreti, oslobađanje tijela, mišića, kože, duha, bijelog duha, boja koja sadrži sve boje. Bijela Mai miješa se s vodom, s pijeskom, sa svjetlošću. Čuje se Fauré, Pie Jesu.
Helena
Volim tvoj nos, Helena. Volim tvoju uredno složenu kosu, crnobijelu zrnatost tvoje kože, tvoju nestabilnost i crvene tabane. Volim usitnjeni ugljen na tvome dlanu. Volim plavetnilo iza kojeg se skrivaš ili otkrivaš. Volim pokret tvojih kukova i tvoje skice bez glave. Volim kad padneš i kad se podigneš. Volim tvoju ljubav prema životu.
Francesca
Dogodile su se Sylvia Plath i Sarah Kane. (Bilo je i toliko drugih…) A dogodila se i Francesca Woodman, zamrznuta u vremenu s 22 godine. Obrazi su joj puni a pogled ozbiljan. Kao da je shvatila svu težinu svijeta. Igra ogledala u praznim, napuštenim prostorima otkriva nabore njene kože. Poput anđala je, sjećanja, sjene koja ide u ruševini svijeta. Unutar slijeda okvira na ružičastim zidovima Pariza, već je negdje drugdje.
Short-cuts (16)
Parfois tu planes. / Ponekad lebdiš.
au bout de chaque semaine, ce(ux) que je retiens dans la réalité subjective du monde qui nous entoure
krajem svakog tjedna, ko/čega se sjećam u subjektivnoj stvarnosti svijeta oko nas
semaine du 2 / 5 / 16
Parfois tu planes. Parfois, quand la réalité est particulièrement pesante, quand elle te jette par terre et te cloue au sol, tu la regardes en face, tu lui lances un regard malicieux, ton regard noir, et tu la provoques. Tu planes. Tu t’élèves au-dessus du monde : dans le brouillard tous les hommes sont petits, gris et identiques. Parmi ces hommes, tu te vois toi-même. Il y a comme une vision du déjà-vu. Tu planes, tu regardes le monde d’en haut. Tu te vois te réveiller, tu te vois traverser ta journée, accomplir une succession de tâches, et te coucher. Des jours passent. Tu planes. Tu es comme au-delà, tu te vois exister et pourtant tu n’es plus. Tu es léger, tu es fort, et rien ne peut t’atteindre. Lorsque tu planes, tu ne te corresponds pas. Tu es quelqu’un d’autre.
Très, très longtemps, rien.
Et puis, une fois, vos yeux.
Vos yeux sur moi.
D’abord le bleu liquide et vide de vos yeux.
Et puis, vous m’avez vue.
Une tasse de thé au jasmin en porcelaine blanche fine brodée d’or. La lumière étincelle parmi les branches de bouleaux et se dilue sur ces pages d’Aurélia Steiner. Le chat chasse tous les oiseaux que je ne saurais nommer. Les brins d’herbe accueillent la torpeur de mon corps. Aujourd’hui, le jeudi après-midi est éternel.
Josef Nadj, photographe
Avant qu’il ne parte vers de nouveaux horizons, Josef Nadj s’expose une avant-dernière fois : du 29 avril au 29 juin, au Centre chorégraphique national d’Orléans, le retour aux sources de la photographie avec une série de cyanotypes.
Vous êtes au milieu d’une pièce rectangulaire. Devant vous, deux fenêtres qui donnent sur la rue. Le parquet grésille sous vos pas. A gauche de la fenêtre qui vous est la plus proche, un grand cadre. Vous apercevez l’ombre de la mue d’un serpent sur un fond bleu. Bleu dans lequel on aurait envie de se noyer. A votre droite, un mur avec deux rangées de petits cadres carrés. Une vingtaine de tableaux par rangée. Derrière vous, une ligne de cadres moyens. Toujours le même bleu, un cyan fort et saturé, un bleu qui n’existe pas. Du bleu émergent les traces blanches : des feuilles mortes, des branches, du blé, des fleurs fanées, des brins d’herbe, des bouts de terre, des fils, des os, des coquillages ligériens, des cactées, du pollen, des gouttes d’eau. Les images sont traversées par la plasticité de ces objets : le blanc est plus ou moins net, les ombres plus ou moins lointaines. Comme les photogrammes, les cyanotypes sont des photographies directes : entre l’objet et sa représentation, il n’y a que la lumière. Les mystères du procédé chimique révèlent la profondeur de ces objets et colorient en bleu le papier à dessin.
Josef Nadj survole les berges de la Loire dans la solitude des heures avant l’aube. Il cherche les objets de ses visions. Le silence de ses pas résonne sur le chemin coloré d’un bleu cyan immortel.
novi tjedan : 2 / 5 / 16
Ponekad lebdiš. Ponekad, kad je stvarnost naročito teška, kada te baci na zemlju i prikuje uz tlo, pogledaš je u oči zlokobnim pogledom, svojim crnim pogledom, i izazoveš je. Lebdiš. Uzdižeš se iznad svijeta : u magli su svi ljudi maleni, sivi i isti. Među tim ljudima vidiš i samog sebe. Kao stari déjà-vu. Lebdiš, gledaš svijet odozgo. Vidiš se kako se budiš, kako prolazi dan, kako izvršavaš niz obaveza, kako padaš u san. Prolaze dani. Ti lebdiš. Ti si kao negdje drugdje, vidiš se kako postojiš, no nisi više tu. Lagan si, jak, i ništa te ne može dohvatiti. Kada lebdiš, to više nisi ti. Netko si drugi.
Jako, jako dugo, ništa.
A onda, jednom, vaše oči.
Vaše oči na meni.
Isprva tekuće i prazno plavetnilo vaših očiju.
A onda me ugledaste.
Čaj od jasmina u šalici od tankog bijelog porculana obrubljenog zlatom. Sunce svjetluca kroz grane breza i rastače se po ovim stranicama Aurélije Steiner. Mačka lovi sve ptice koje ne znam imenovati. Vlati trave prihvaćaju težinu mog tijela. Četvrtak popodne danas je vječan.
Josef Nadj, fotograf
Prije nego što krene u nove pobjede, Josef Nadj izlaže se predzadnji put : od 29. travnja do 29. lipnja, u orleanskom koreografskom centru, povratak korijenima fotografije sa serijom cijanotipa.
Nalazite se usred pravokutne prostorije. Pred vama, dva prozora koja gledaju na ulicu. Parket škripi pod vašim koracima. Lijevo od prozora koji vam je bliži, veliki okvir. Nazirete sjenu zmijske kože na plavoj podlozi. U tom biste se plavetnilu željeli utopiti. Desno od vas, zid s dva reda malih kockastih okvira. Dvadesetak slika u svakom redu. Iza vas, niz okvira srednje veličine. Uvijek isto plavo, jak i zasićen cijan, plavo kakvo ne postoji. Iz plavog izlaze bijeli tragovi : mrtvo lišće, grančice, pšenica, uvelo cvijeće, vlati trave, komadi zemlje, niti, kosti, riječne školjke, kaktusi, pelud, kapljice vode. Slike prožima plastičnost tih predmeta : bijelo je više ili manje oštro, sjene su više ili manje daleke. Cijanotipi su, kao i fotogrami, izravne fotografije : između predmeta i njegovog prikaza samo je svjetlo. Tajni kemijski procesi otkrivaju dubinu tih predmeta i boje u plavo crtaći papir.
Josef Nadj jezdi obalama Loire u samoći sati prije zore. Traži predmete iz svojih vizija. Tišina njegovih koraka odzvanja na putu obojenom besmrtnim cijanom.