Short-cuts (16)
Parfois tu planes. / Ponekad lebdiš.
au bout de chaque semaine, ce(ux) que je retiens dans la réalité subjective du monde qui nous entoure
krajem svakog tjedna, ko/čega se sjećam u subjektivnoj stvarnosti svijeta oko nas
semaine du 2 / 5 / 16
Parfois tu planes. Parfois, quand la réalité est particulièrement pesante, quand elle te jette par terre et te cloue au sol, tu la regardes en face, tu lui lances un regard malicieux, ton regard noir, et tu la provoques. Tu planes. Tu t’élèves au-dessus du monde : dans le brouillard tous les hommes sont petits, gris et identiques. Parmi ces hommes, tu te vois toi-même. Il y a comme une vision du déjà-vu. Tu planes, tu regardes le monde d’en haut. Tu te vois te réveiller, tu te vois traverser ta journée, accomplir une succession de tâches, et te coucher. Des jours passent. Tu planes. Tu es comme au-delà, tu te vois exister et pourtant tu n’es plus. Tu es léger, tu es fort, et rien ne peut t’atteindre. Lorsque tu planes, tu ne te corresponds pas. Tu es quelqu’un d’autre.
Très, très longtemps, rien.
Et puis, une fois, vos yeux.
Vos yeux sur moi.
D’abord le bleu liquide et vide de vos yeux.
Et puis, vous m’avez vue.
Une tasse de thé au jasmin en porcelaine blanche fine brodée d’or. La lumière étincelle parmi les branches de bouleaux et se dilue sur ces pages d’Aurélia Steiner. Le chat chasse tous les oiseaux que je ne saurais nommer. Les brins d’herbe accueillent la torpeur de mon corps. Aujourd’hui, le jeudi après-midi est éternel.
Josef Nadj, photographe
Avant qu’il ne parte vers de nouveaux horizons, Josef Nadj s’expose une avant-dernière fois : du 29 avril au 29 juin, au Centre chorégraphique national d’Orléans, le retour aux sources de la photographie avec une série de cyanotypes.
Vous êtes au milieu d’une pièce rectangulaire. Devant vous, deux fenêtres qui donnent sur la rue. Le parquet grésille sous vos pas. A gauche de la fenêtre qui vous est la plus proche, un grand cadre. Vous apercevez l’ombre de la mue d’un serpent sur un fond bleu. Bleu dans lequel on aurait envie de se noyer. A votre droite, un mur avec deux rangées de petits cadres carrés. Une vingtaine de tableaux par rangée. Derrière vous, une ligne de cadres moyens. Toujours le même bleu, un cyan fort et saturé, un bleu qui n’existe pas. Du bleu émergent les traces blanches : des feuilles mortes, des branches, du blé, des fleurs fanées, des brins d’herbe, des bouts de terre, des fils, des os, des coquillages ligériens, des cactées, du pollen, des gouttes d’eau. Les images sont traversées par la plasticité de ces objets : le blanc est plus ou moins net, les ombres plus ou moins lointaines. Comme les photogrammes, les cyanotypes sont des photographies directes : entre l’objet et sa représentation, il n’y a que la lumière. Les mystères du procédé chimique révèlent la profondeur de ces objets et colorient en bleu le papier à dessin.
Josef Nadj survole les berges de la Loire dans la solitude des heures avant l’aube. Il cherche les objets de ses visions. Le silence de ses pas résonne sur le chemin coloré d’un bleu cyan immortel.
novi tjedan : 2 / 5 / 16
Ponekad lebdiš. Ponekad, kad je stvarnost naročito teška, kada te baci na zemlju i prikuje uz tlo, pogledaš je u oči zlokobnim pogledom, svojim crnim pogledom, i izazoveš je. Lebdiš. Uzdižeš se iznad svijeta : u magli su svi ljudi maleni, sivi i isti. Među tim ljudima vidiš i samog sebe. Kao stari déjà-vu. Lebdiš, gledaš svijet odozgo. Vidiš se kako se budiš, kako prolazi dan, kako izvršavaš niz obaveza, kako padaš u san. Prolaze dani. Ti lebdiš. Ti si kao negdje drugdje, vidiš se kako postojiš, no nisi više tu. Lagan si, jak, i ništa te ne može dohvatiti. Kada lebdiš, to više nisi ti. Netko si drugi.
Jako, jako dugo, ništa.
A onda, jednom, vaše oči.
Vaše oči na meni.
Isprva tekuće i prazno plavetnilo vaših očiju.
A onda me ugledaste.
Čaj od jasmina u šalici od tankog bijelog porculana obrubljenog zlatom. Sunce svjetluca kroz grane breza i rastače se po ovim stranicama Aurélije Steiner. Mačka lovi sve ptice koje ne znam imenovati. Vlati trave prihvaćaju težinu mog tijela. Četvrtak popodne danas je vječan.
Josef Nadj, fotograf
Prije nego što krene u nove pobjede, Josef Nadj izlaže se predzadnji put : od 29. travnja do 29. lipnja, u orleanskom koreografskom centru, povratak korijenima fotografije sa serijom cijanotipa.
Nalazite se usred pravokutne prostorije. Pred vama, dva prozora koja gledaju na ulicu. Parket škripi pod vašim koracima. Lijevo od prozora koji vam je bliži, veliki okvir. Nazirete sjenu zmijske kože na plavoj podlozi. U tom biste se plavetnilu željeli utopiti. Desno od vas, zid s dva reda malih kockastih okvira. Dvadesetak slika u svakom redu. Iza vas, niz okvira srednje veličine. Uvijek isto plavo, jak i zasićen cijan, plavo kakvo ne postoji. Iz plavog izlaze bijeli tragovi : mrtvo lišće, grančice, pšenica, uvelo cvijeće, vlati trave, komadi zemlje, niti, kosti, riječne školjke, kaktusi, pelud, kapljice vode. Slike prožima plastičnost tih predmeta : bijelo je više ili manje oštro, sjene su više ili manje daleke. Cijanotipi su, kao i fotogrami, izravne fotografije : između predmeta i njegovog prikaza samo je svjetlo. Tajni kemijski procesi otkrivaju dubinu tih predmeta i boje u plavo crtaći papir.
Josef Nadj jezdi obalama Loire u samoći sati prije zore. Traži predmete iz svojih vizija. Tišina njegovih koraka odzvanja na putu obojenom besmrtnim cijanom.
Short-cuts (14)
Ce n’est que lorsque le ciel est bas que les trains passent à voix haute. / Samo kad je nebo olovno vlakovi prolaze naglas.
au bout de chaque semaine, ce(ux) que je retiens dans la réalité subjective du monde qui nous entoure
krajem svakog tjedna, ko/čega se sjećam u subjektivnoj stvarnosti svijeta oko nas
semaine du 18 / 4 / 16
"Ce qui m’emmerde le plus c’est la possibilité de choix."
Le ciel est bas. Les tons gris se déversent sur l’horizon et envahissent les plus hautes branches des arbres, encore nues, ou presque. A la lumière tamisée, comme poussiéreuse, la ville se déploie, une ville désaturée, fatiguée. Dans l’air une odeur d’ozone. Ça finira par éclater. Un changement imminent, dans un silence cosmique. Deux oiseaux survolent le lac. Au loin on entend passer le train. Ce n’est que lorsque le ciel est bas que les trains passent à voix haute.
La vie matérielle
"J’ai toujours vécu comme si je n’avais aucune possibilité de m’approcher d’un modèle quelconque de l’existence. Je me demande sur quoi se basent les gens pour raconter leur vie. C’est vrai qu’il y a tellement de modèles de récits qui sont faits à partir de celui de la chronologie, des faits extérieurs. On prend ce modèle-là en général. On part du commencement de sa vie et sur les rails des événements, les guerres, les changements d’adresse, les mariages, on descend vers le présent."
En 1987 j’ai deux ans, et Marguerite en a soixante-treize (au final, nous aurons respiré le même air pendant dix ans et demi). Je ne parle pas français, encore, mais j’ai déjà appris toutes les lettres de l’alphabet croate. J’ai des cubes blanches aux lettres bleues, chacun tient à peine dans le creux de ma petite main, et en les alignant je peux former des mots avec. J’écris : mama ou tata, peut-être. Marguerite, quant à elle, a presque terminé d’écrire. Il ne lui reste plus que cinq romans. En 1987 elle parle à Jérôme Beaujour. De sa vie ? Trop prétentieux. De ses amours ? Pareil. Des fragments, de ses souvenirs ? Trop barthésien. Elle n’aime pas l’écriture de Barthes, elle dit. La vie matérielle, ce sont des enluminures, plutôt. Une nuit dans un hôtel au bord de la Loire. La cuisine à Neauphle. Les caresses d’un inconnu dans le train de Bordeaux. Une famille, un été, sous les rails d’un TGV. Le tout avec une délicatesse subjective, la distance est abrogée, nous sommes complices : Marguerite elle aussi fait l’amour et les listes de courses. Dans ces conversations, déjà un choix, choix des thématiques, décontextualisation, comment je me représente, et de ces conversations Marguerite écrit des monologues. Exercice radical : supprimer les questions, abroger les sujets, la chronologie, intérioriser les pensées, se réapproprier son être, revendiquer ses mots, intervenir dans la chair de ses propos, les reformer, les déformer, avoir du temps, de regarder le tout, le temps de l’écrit n’est pas linéaire, se laisser le droit à l’oubli, produire un texte, un Texte, un tEXte… Pour réécrire son histoire, pour se réinventer, pour s’offrir à l’inconnu, à un inconnu, Marguerite, pourquoi supprimes-tu le dialogue ?
Après la fin, ce qui reste, c’est ce qui n’y était plus…
novi tjedan : 18 / 4 / 16
"Najviše me jebe ta mogućnost izbora."
Nebo je olovno. Sivi tonovi razlijevaju se po horizontu i jezde po najvišim granama još golih stabla. Na prigušenoj, prašnjavoj svjetlosti širi se grad, bezbojan umoran grad. U zraku miris ozona. Još malo pa će grunuti. Promjena se šulja u kozmičkoj tišini. Dvije ptice nadlijeću jezero. U daljini se čuje vlak. Samo kad je nebo olovno vlakovi prolaze naglas.
Stvarni život
"Oduvijek sam živjela kao da nemam nikakvu mogućnost približiti se bilo kakvom modelu postojanja. Pitam se na što se oslanjaju ljudi kada pričaju o sebi. Postoji toliko modela priča koje su nastale kronološki, prema činjenicama. Uglavnom se usvaja taj model. Polazi se od početka života te se tragom događaja, ratova, promjena adresa, vjenčanja, dolazi do sadašnjosti."
1987. imam dvije godine, a Marguerite sedamdeset tri (disat ćemo isti zrak deset i pol godina). Još ne govorim francuski, ali već sam naučila sva slova hrvatske abecede. Imam bijele kocke s plavim slovima, svaka mi jedva stane u ručicu, i nižem ih kako bih oblikovala riječi. Pišem: mama ili tata, možda. Marguerite je skoro završila s pisanjem. Još joj ostaje samo pet romana. 1987. priča s Jérômeom Beaujourom. O svom životu ? Previše pretenciozno. O svojim ljubavima ? Isto tako. O fragmentima, o svojim sjećanjima ? Previše barthesovski. Ne voli Barthesovo pisanje, kaže. Ne, Stvarni život su kao srednjovjekovne iluminacije. Jedna noć u hotelu na obali Loire. Kuhinja u Neauphleu. Dodiri neznanca na putu iz Bordeauxa. Mala obitelj, ljeti, pod tračnicama jurećeg vlaka. Sve nacrtano s mnogo subjektivne profinjenosti, udaljenost je poništena, isti smo : Marguerite također vodi ljubav i popise namirnica. U tim razgovorima, već prvi izbor, izbor tema, dekontekstualizacija, kako se predstavljam, a od tih razgovora Marguerite piše monologe. Radikalni zadatak : izbrisati pitanja, ukinuti teme, kronologiju, interiorizirati misli, ukrotiti svoje ja, prisvojiti riječi, umiješati se u srž svog govora, obnoviti ga, izobličiti ga, imati vremena, za povratak na početak, vrijeme pisanje nije linearno, dopustiti si zaborav, stvoriti tekst, Tekst, tEKSt… Ponovno pišeš svoju priču, ponovno se oblikuješ, nudiš se stranom, strancu, no Marguerite, zašto ukidaš dijalog ?
Na kraju, ono što ostaje je ono čega više nema…