Short-cuts (12)
Tous ces performatifs des amours passés. / Svi ti performativi prošlih ljubavi.
au bout de chaque semaine, ce(ux) que je retiens dans la réalité subjective du monde qui nous entoure
krajem svakog tjedna, ko/čega se sjećam u subjektivnoj stvarnosti svijeta oko nas
semaine du 4 / 4 / 16
Elles sont blanches, encore, les Alpes. Blanches, et parfois bleues lorsque la lumière tombe à un certain degré à une certaine heure à une certaine température, elles sont bleu turquoise même, sur le support aux sels d’argent, bleues et plates car on est haut, haut, et on écrase la terre, et les disparités disparaissent dans la platitude du bleu lointain.
Le premier pas sur le tarmac. L’air est chaud.
Zagreb, c’est la nuit, l’odeur des tilleuls et du tabac. Plus de dualités. Une nostalgie heureuse, in praesentia. Tu nages. Tu regardes les fissures sur les trottoirs et des lits anonymes derrière les rideaux où tu faisais l’amour dans une autre vie. Une vieille voiture passe. Les jolies femmes dansent. Inspire.
Zagreb, c’est quand la France n’est plus qu’un concept [vue de l’esprit, idée qu’en se fait d’une chose en la détachant de son objet réel].
Le Musée des cœurs brisés
« Le Musée des cœurs brisés a été créé à partir d’une exposition itinérante autour du thème de relations qui ont échoué et de ce qu’elles ont laissé derrière elles. A l’opposé de recommandations « destructives » des discours de développement personnel pour faire face au chagrin et à la perte, le Musée offre l’opportunité de surmonter l’effondrement émotionnel par la création : en contribuant à la collection du Musée. »
Un devoir de maths, trois feuilles roses à carreaux, des graphes et des chiffres, derrière un cadre transparent à la hauteur du regard. Une chaussure noire à talon aiguille (pratique du SM ?). Trois petits paquets de drogue. Une robe de mariée, en satin rouge. Une hache. Un procès-verbal français. Un valet de cœur, trouvé inopinément dans la rue. Une peluche mille-pattes (je n’ai jamais aimé les mille-pattes). Dix raisons pour rester à Londres. Pour rester. Pour rester.
Tous ces performatifs des amours passés.
Et nos regards stériles. Ils lisent les narratifs : date de naissance, date de mort de l’amour. Des « nous étions si… » jusqu’aux « et je n’oublierai jamais… ». Et ça n’aurait pas de sens, pas de sens, ce musée, aux airs si voyeuristes, si ces amours mortes ne monteraient pas jusqu’à l’universel de la condition humaine pour descendre au fond de chacun des spectateurs.
L’air y est lourd. Nous y laissons nos désillusions.
novi tjedan : 4 / 4/ 16
Alpe su još bijele. Bijele, i ponekad plave kad svjetlost pada pod određenim kutom određenom temperaturom u određeni sat, tirkizno-plave su, na podlozi od srebrnih soli, plave i ravne jer smo visoko, visoko, i gnječimo zemlju, a razlike nestaju u monotoniji dalekog plavetnila.
Prvi korak po pisti. Zrak je vruć.
Zagreb su mirisi lipa i duhana u noći. Više nema dvojnosti. Sretna nostalgija in praesentia. Plivaš. Promatraš pukotine na pločnicima i anonimne krevete iza zavjesa u kojima vodiš ljubav u prošlom životu. Prolazi stari auto. Lijepe žene plešu. Inspire.
Zagreb je kad Francuska postane samo concept [lat. concipere, opaziti, dokučiti, shvatiti, primiti, zamisliti].
Muzej prekinutih veza
« Muzej prekinutih veza nastao je iz putujuće izložbe s konceptom propalih veza i njihovih ruševina. Za razliku od « destruktivnih » samopomagajućih uputa kako se oporaviti od neuspjele ljubavi, Muzej daje priliku svakome da prebrodi emocionalni slom na kreativan način : donacijom zbirci Muzeja. »
Zadaća iz matematike, tri roza papira na kockice, grafikoni i brojevi, iza prozirnog stakla u visini pogleda. Crna kožna salonka (SM ?). Tri paketića droge. Vjenčanica od crvenog satena. Sjekira. Policijski zapisnik na francuskom. Dečko herc, pronađen na cesti. Plišanac stonoga (nikad nisam voljela stonoge). Deset razloga za ostati u Londonu. Za ostati. Za ostati.
Svi ti performativi prošlih ljubavi.
I naši sterilni pogledi. Čitaju narative : datum rođenja, datum smrti ljubavi. Od « bili smo tako… » do « i nikad neću zaboraviti… ». To ne bi imalo nikakvog smisla, nikakvog smisla, jer taj muzej zvuči toliko voajeristički, kad se te mrtve ljubavi ne bi uspinjale do općenitosti ljudskih sudbina prije nego se sunovrate do svakog od posjetitelja.
Zrak je težak. U njemu ostavljamo svoja razočaranja.
Short-cuts (11)
Ne gaspillez pas vos rêves. / Nemojte tratiti svoje snove.
au bout de chaque semaine, ce(ux) que je retiens dans la réalité subjective du monde qui nous entoure
krajem svakog tjedna, ko/čega se sjećam u subjektivnoj stvarnosti svijeta oko nas
semaine du 28 / 3 / 16
…encore des morts des morts des morts des morts… et ce [R] français qui se roule, qui résonne comme un fracas de verre brisé… des morts jeunes, trop jeunes, par des dizaines, d’autres jeunes aux barricades, par des centaines, un bourreau de guerre en liberté, un avenir incertain, j’observe la nuit tomber sur le monde, bientôt l’époque des crépuscules flamboyants {qui brûle en produisant une vive lueur, des flammes}, partis Imre Kertész et Zaha Hadid, partis par milliers des visages anonymes, ailleurs. bientôt l’époque des crépuscules flamboyants {(par extension) qui produit une vive lueur, un éclat}, les feuilles seront vertes et les filles ôteront la poussière de l’hiver. la cigogne est revenue, grise et jaune, pour la quatorzième fois, vive l’amour l’amour l’amour. bientôt l’époque des crépuscules flamboyants {(par extension) qui est éclatant, remarquable dans son genre} et la mue des papillons, l’air sera plus doux, c’est si naturel, et je partirai vers la foule les grandes avenues le béton et le verre. puis je rentrerai. à la maison.
Le moment où Klepetan retrouve sa Malena
Zagreb (prélude)
Je rentre ou je retourne ? à Zagreb, mon Zagreb, dans ses rues imprégnées des rires de mon adolescence, parmi ses parcs ses fontaines ses tramways où on fraude, dans les ruptures de ses absences, de mes absences, sous la lumière nocturne et les odeurs de ses tilleuls (qu’Isabel aimait il y a dix ans, dix ans…), au nord, la montagne (où on embrassait les arbres, la nuit, avant Gordogane), au sud, la rivière, à l’est, la forêt, à l’ouest, la frontière, et au milieu, l’insupportablement connu, le mien, mais comme derrière un voile transparent et intouchable, formé des ailleurs, ou des années ailleurs, des ruptures de mes absences, et je le revendique, je le revendiquerai, mon Zagreb, ces sons gorgés de miel, Zagreb…
Max Servais
Restez immobiles devant cette femme, les yeux cachés par des cibles, dans la tête et dans le corps un millier d’individus anonymes (qui l’habitent ? qui la hantent ?), et qui dit « C’est un peu de rêve que vous gaspillez sur votre passage ». Voici des preuves, dixit Max Servais, écrivain de romans policiers et surréaliste belge discret quand ça fut la mode, voici des preuves, dans ce monde des images, des nouvelles si nouvelles, des faire et des avoir, plus de place pour des rêves ?
Se lever tôt, se coucher tard, le noir est doux, prenant et surprenant, les rêves se font rares et l’oubli bienveillant.
Ne gaspillez pas vos rêves.
novi tjedan : 28 / 3 / 16
… opet novi mrtvi mrtvi mrtvi mrtvi… s tim hrvatskim [R] koje se kotrlja, koje odjekuje poput razbijenog stakla… umrli su mladi, premladi, na desetke, dok su drugi mladi na barikadama, na stotine, a ratni krvnik na slobodi, budućnost je neizvjesna, gledam kako noć pada na svijet, skoro će početi doba plamenih sumraka, otišli su Imre Kertész i Zaha Hadid, otišli tisuće anonimnih lica, negdje drugdje. skoro će početi doba plamenih sumraka, lišće je zeleno a djevojke skidaju zimsku prašinu. Klepetan se vratio, siv i žut, po četrnaesti put, živjela ljubav ljubav ljubav (ne idem bez tebe). skoro će početi doba plamenih sumraka i preobrazbe gusjenica u leptire, zrak će biti blaži, a ja ću otići prema rijekama ljudi širokim avenijama betonu i staklu. i vratit ću se. kući.
Zagreb (preludij)
Vratit ću se Zagrebu, svom Zagrebu, u njegove ulice natopljene smijehom starih dana, u njegove parkove fontane i tramvaje u kojima ne plaćamo kartu, u pukotine njegove odsutnosti, mojih odsustava, pod noćna svjetla u mirisu lipa (Isabel je voljela lipe, prije deset godina, deset godina…), na sjeveru, planina (grlili smo stabla noću prije Gordogana), na jugu, rijeka, na istoku, šuma, na zapadu, granica, a u sredini, nepodnošljivo poznato, moje, no kao iza prozirnog vela, nedodirljivo, pukotine mojih odsutnosti, no Zagreb je moj, i bit će moj, kao ti slatki zvuci, Zagreb…
Max Servais
Zaustavite se načas pred ovom ženom, čije su oči skrivene iza meta, a u glavi i u tijelu tisuće osoba, anonimnih (koji ju nastanjuju ? koji ju opsjedaju ?), a ona kaže : « To malo snova što tratite na svom putu ». Evo vam dokaza, reče Max Servais, pisac krimića i diskretan belgijski nadrealist kad je to bilo u modi, evo vam dokaza, u tom svijetu slika, gužve, posjedovanja, rada, ima li još mjesta za snove ?
Rano ustati, kasno zaspati, mrak je blag, mekan i iznenađujuć, snovi su rijetki a zaborav dobrodošao.
Nemojte tratiti svoje snove.
Short-cuts (10)
Allitération, seule raison pour un titre aussi sombre, dixit Ravel. / Aliteracija, jedini razlog za ovako mračan naziv, rekao je Ravel.
au bout de chaque semaine, ce(ux) que je retiens dans la réalité subjective du monde qui nous entoure
krajem svakog tjedna, ko/čega se sjećam u subjektivnoj stvarnosti svijeta oko nas
semaine du 21 / 3 / 16
Et nous, les petits, les anonymes, les milliers d’individus, dans la peur, ou l’attente, ou l’incrédulité, dans l’espoir, ou sans elle, que peut-on faire? Que peut-on faire?
I couldn’t again just be a witness: that is, meet and visit, tremble with fear, feel brave, feel depressed, have heartbreaking conversations, grow ever more indignant, lose weight. If I went back, it would be to pitch in and do something…I was not under the illusion that going to Sarajevo to direct a play would make me useful in the way I could be if I were a doctor or a water systems engineer. It would be a small contribution. But it was the only one of the three thins I do – write, make films, and direct in the theatre – which yields something that would exist only in Sarajevo, that would be made and consumed there. (S.S.)
Sarajevo
En avril 1992 a commencé le siège de Sarajevo. Il aura duré quarante-quatre mois. Presque quatre ans d’une vie où les lendemains étaient plus qu’incertains, où sortir dans la rue, aller au travail, à l’université, faire ses maigres courses, équivalait un acte de courage, ou de folie. Une danse pour la vie entre les grenades, les projectiles et les coups de fusil lancés par des paramilitaires Serbes intégristes. En 1993 (j’aime imaginer que c’était en avril) Susan Sontag s’installe à Sarajevo. Elle y mettra en scène En attendant Godot. En mai 2008 je suis à Sarajevo. Nous y jouerons Le roi Gordogane. Sarajevo est une magnifique ville patchwork, une ville qui rit à travers le souvenir de ses larmes. En avril 2012 dans le centre de Sarajevo ont été placées 11 541 chaises rouges, symbolisant autant de victimes du siège. Un concert de musique classique a été joué devant ces chaises vides. Le 24 mars 2016 l’ancien chef politique des Serbes en Bosnie, Radovan Karadzic, 71 ans, a été reconnu coupable du génocide à Srebrenica et condamné à 40 ans de prison.
Lorca
Si je dis Lorca est mort jeune, ça sonne presque romantique. On pensera à la tuberculose, la maladie du siècle pour ces jeunes prodiges, qui leur fera faire tant de beaux tableaux, tant de beaux textes, conscients que le temps leur est compté, épuisant chaque instant, à merveille, jusqu’au dernier souffle. Si je dis Lorca est tué jeune, on ne pensera plus à son esprit, à ses mots, à ses amours. On l’élèvera en martyr (et on aura raison), lui, la personne.
Je ne parlerai pas de Lorca, ni personne ni poète. Ses mots parleront de lui. Ses mondes parleront pour lui.
Pavane pour une infante défunte
Allitération, seule raison pour un titre aussi sombre, dixit Ravel. Allitération mais aussi… Une curieuse sensation de l’inachèvement. Dans l’harmonie de ses variations impressionnistes Ravel nous mène vers une finale qui n’arrivera jamais. Où nous mènes-tu, Ravel, que veux-tu nous montrer par cette musique, plate, si merveilleusement plate, plate, avec, à perte de vue, l’horizon, le large, le bleu et le vert, que nous montres-tu, Ravel ? (L’infante défunte n’est pas forcément une enfant)
novi tjedan : 21 / 3 / 16
A mi, maleni, anonimni, tisuće pojedinaca, u strahu, u čekanju, u nevjerici, u nadi, ili bez nje, što možemo učiniti? Što možemo učiniti?
I couldn’t again just be a witness: that is, meet and visit, tremble with fear, feel brave, feel depressed, have heartbreaking conversations, grow ever more indignant, lose weight. If I went back, it would be to pitch in and do something…I was not under the illusion that going to Sarajevo to direct a play would make me useful in the way I could be if I were a doctor or a water systems engineer. It would be a small contribution. But it was the only one of the three thins I do – write, make films, and direct in the theatre – which yields something that would exist only in Sarajevo, that would be made and consumed there. (S.S.)
Sarajevo
U travnju 1992. počela je opsada Sarajeva. Trajat će četrdeset četiri mjeseca. Skoro četiri godine života s nesigurnim jutrima, kada su izlasci na ulicu, odlasci na posao, na faks, u dućan po osnovne potrepštine, ako ih je bilo, graničili s hrabrošću, ili s ludošću. Ples za život između granata, projektila i metaka srpskih paramilitarnih integrista. 1993. (zamišljam da je travanj) Susan Sontag boravi u Sarajevu. Postavit će U očekivanju Godota. U svibnju 2008. ja sam u Sarajevu. Glumit ćemo Kralja Gordogana. Sarajevo je predivan patchwork grad, grad koji se smije kroz sjećanje na suze. U travnju 2012. postavljena je, u centru Sarajeva 11 541 crvena stolica, za isto toliko žrtava opsade. Pred praznim će se stolicama izvesti koncert klasične glazbe. 24. ožujka 2016. Radovan Karadžić, 71 godina, proglašen je krivim za genocid u Srebrenici i osuđen na 40 godina zatvora.
Lorca
Ako kažem Lorca je umro mlad, to će zvučati gotovo romantično. Pomislit ćemo na tuberkulozu, mal de siècle mladih genija, zbog koje će naslikati toliko jakih slika, napisati toliko jakih tekstova, svjesni da su im dani odbrojeni, iscrpljujući svaki tren, u stvaranju, do zadnjeg daha. Ako kažem Lorca je ubijen mlad, više nećemo misliti na njegov duh, na njegove riječi, na njegove ljubavi. Postat će naš mučenik (i imat ćemo pravo), on, osoba.
Neću govoriti o Lorci, ni osobi ni pjesniku. Njegove će riječi govoriti o njemu. Njegovi će svjetovi govoriti za njega.
Pavana za preminulu infantkinju
Aliteracija, jedini razlog za ovako mračan naziv, rekao je Ravel. Aliteracija i još… Neobičan osjećaj nedovršenosti. Ravel nas vodi kroz harmoniju impresionističkih varijacija do finala kojeg nema. Kamo nas vodiš, Ravel, što nam želiš pokazati iza ovih nota, ravnih, prekrasno ravnih, u kojima se do krajnjeg dometa na obzoru gubi ono široko, i plavo, i zeleno, što nam želiš pokazati, Ravel? (Preminula infantkinja nije nužno dijete.)
Short-cuts (9)
ces mots se disent sans virgules cadence de l’accentuation finale un flux articulé à voix semi-haute (toujours celle d’Isabelle Huppert). / te se riječi govore bez zareza ritam naglašenih slogova artikulirani poluglasni tok.
au bout de chaque semaine, ce(ux) que je retiens dans la réalité subjective du monde qui nous entoure
krajem svakog tjedna, ko/čega se sjećam u subjektivnoj stvarnosti svijeta oko nas
semaine du 14 / 3 / 16
aujourd’hui je tisse le réseau de mes mots par les éclats des images. ces mots se disent sans virgules cadence de l’accentuation finale un flux articulé à voix semi-haute (toujours celle d’Isabelle Huppert).
Jeanne Moreau par Olivier Roller - sourire moqueur de Brel - pâquerettes (on garde le ^ ou pas?) - les jeunes aux barricades (comme jadis) - extrême droite & polygamie - la cigogne n'est toujours pas rentrée
les élagueurs ont coupé encore un cerisier en fleurs. je ne comprends pas cet acharnement.
Isabelle Huppert
J’ai dix-sept ans Isabelle Huppert porte des lunettes d’institutrice provinciale bouche couleur pêche aux contours trop marqués. J’ai dix-sept ans Isabelle Huppert chante Françoise Hardy regard dans le vide cheveux flamme vie ratée. J’ai dix-sept ans Isabelle Huppert danse avec ses mains devant ses yeux profonds et mouillés et son teint de poupée en porcelaine. Je suis muette devant l’image d’Isabelle Huppert comme on est muet devant une ombre un éclair un reflet. Le dimanche 28 février 2010 à 11 heures la tempête Xynthia arrache les arbres sur la ligne ferroviaire Orléans-Paris. Les trains sont lents et le désir sans fin. Le dimanche 28 février 2010 à 15 heures Isabelle Huppert frétille en Blanche Dubois sur ses talons vertigineux (si tu trouves sur la plage un très joli coquillage…). Un dimanche -la matinée pour des provinciales- en janvier 2014 Isabelle Huppert s’aime avec Louis Garrel en Marivaux. Je la fragmente de regard. Je reste étrangère au texte. Les Parisiennes nonagénaires ont sorti leurs fourrures leurs émeraudes leurs bas en soie. Le dimanche 24 avril 2016 Isabelle Huppert inaccessible étoile sera Phèdre. Et je serai là.
« I would use myself, among other things, as material »
- Tu n’écris jamais de la fiction ?
- Non. Je ne me vois pas construire tout un autre monde, alors que le mien est aussi complexe. Ecrire, c’est une façon de défaire les nœuds.
- Autobiographique, donc…
- Non. Mes mots se combinent en structures qui forment des images indépendantes de celles à l’intérieur des cellules de mon corps.
- Autofiction ?
- Non. Le paradoxe de la fiction se réfugie dans le mensonge. Mes mots sont un jeu de miroirs. Une illusion d’authenticité sans clé d’interprétation (Il dépend de celui qui passe que je sois tombe ou trésor).
novi tjedan : 14 / 3 / 16
danas krojim mrežu svojih riječi od komadića slika. te se riječi govore bez zareza ritam naglašenih slogova artikulirani poluglasni tok.
Jeanne Moreau na fotografijama Oliviera Rollera - izazivalački Brelov osmijeh - tratinčice - mladi na barikadama (kao i nekad) - ekstremna desnica, crkva i poligamija - još čekamo Klepetanov povratak
posjekli su još jednu trešnju u cvatu. nije mi jasna ta nemilosrdnost.
Isabelle Huppert
Imam sedamnaest godina Isabelle Huppert nosi naočale za profesorice iz provincije usne su joj boje breskve s prenaglašenim rubovima. Imam sedamnaest godina Isabelle Huppert pjeva pjesmu Françoise Hardy prazan pogled plamena kosa protraćen život. Imam sedamnaest godina Isabelle Huppert porculanske kože pleše s rukama ispred očiju dubokih i vlažnih. Nijema sam pred slikom Isabelle Huppert kao pred sjenom zrakom sunca odrazom. U nedjelju 28. veljače 2010. u 11 sati oluja Xynthia čupala je stabla na željezničkoj pruzi Orléans-Paris. Vlakovi su spori a žudnja beskrajna. U nedjelju 28. veljače 2010. u 15 sati Isabelle Huppert je Blanche Dubois i pleše sama na vrtoglavo visokim petama. Jedne nedjelje -matineja za provincijalke- u siječnju 2014. Isabelle Huppert glumi u Marivauxu i voli se s Louisom Garrelom. Gledam je komadić po komadić. Tekst mi je stran. Pariške devedesetgodišnjakinje obukle su bunde smaragde i svilene čarape. U nedjelju 24. travnja 2016. Isabelle Huppert nedostižna zvijezda bit će Fedra. I ja, tamo.
« I would use myself, among other things, as material »
- Nikada ne pišeš fikciju ?
- Ne. Čemu graditi posve novi svijet kad je moj toliko složen ? Pisanjem se razvezuju čvorovi.
- Autobiografija, dakle…
- Ne. Moje se riječi spajaju u strukture koje oblikuju slike neovisne o onima unutar stanica mog tijela.
- Autofikcija ?
- Ne. Paradoks fikcije skriva se u laži. Moje su riječi igra ogledala. Iluzija autentičnosti bez ključa za interpretaciju (Il dépend de celui qui passe que je sois tombe ou trésor).
Short-cuts (8)
J’étais trop jeune pour Marguerite Duras. / Bila sam premlada za Marguerite Duras.
au bout de chaque semaine, ce(ux) que je retiens dans la réalité subjective du monde qui nous entoure
krajem svakog tjedna, ko/čega se sjećam u subjektivnoj stvarnosti svijeta oko nas
semaine du 7 / 3 / 16
J’étais trop jeune pour Marguerite Duras. Pour tant de personnes de choses d’événements de sentiments d’expériences de rires de nuits d’images de livres de mots j’étais trop jeune.
{Jeanne} Il y a comme une odeur de fleurs ?
{Marguerite} La lèpre.
Pour danser, j’étais trop jeune. Pour parler philosophie après deux bouteilles de vin (de vie ?). Pour dormir partout et n’importe où. Pour parler français avec un accent croate.
{Jeanne} Ces lueurs là-bas ? On brûle les morts de la faim ?
{Marguerite} Oui. Le jour vient.
Cette semaine, le printemps arrive dans les cœurs dans le sang dans la ville. Cette année, pour quoi ne serai-je plus trop jeune ?
Berlin (épilogue)
Berlin is :
les avenues larges, droites, aux pistes cyclables logiques / l’hiver éternel et marron (ça lui va bien) / le jaune : S-Bahn, U-Bahn, metro-tram, taxis / le vertige en haut de la Siegessäule (notre ange doré, mon pèlerinage, au nom étranger désormais) / les grues, grises et métalliques à ne jamais en finir / les Photoautomat, sourires figés à deux euros / Susan Sontag / un petit café italien au soleil en face du marché turc le long du canal à Kreuzberg (très bon le marché turc) / Schwarzes Café et ses toilettes érotiques / les cours intérieures art nouveau qui se superposent et s’entremêlent comme des alvéoles pulmonaires / la nuit qui tombe plus tôt, ou pas du tout / vin rouge, kopfkino, orchidées, Marlene Dietrich / le mur aux signes de la paix pour Paris / les cafés enfumés, on les appellerait « birtije » en croate et c’est très bien / le sake chaud et les sushis (virelangue) / les façades hétéroclites aux couleurs pastel aux jeunes couples aux deux enfants / les perspectives : en hauteur, la Fernsehturm. en profondeur, la forêt. en largeur, la Spree / les boutiques second-hand (paillettes, fourrures, diamants en plastique, chaussures de luxe, vestes militaires, D&G, vendeuses souriantes, je dépoussière mon allemand, gants en dentelle, combinaisons ski rouges, valises en carton) / la topographie des lieux qui se déploie en cercles concentriques / la topographie du cœur : asymétrique, bleu, chaud, lumineux, argentique, large, nocturne.
Oblique strategies
Et après, est-ce que tout ira bien ? - Simply a matter of work.
En noir et blanc, je pensais aux soirées surréalistes dans des appartements gris de la fumée d’opium (ci-surgit une image de ma grand-mère et sa roulade au pavot). Ils jouaient au cadavre exquis au 55 rue du Château. Sujet – verbe – complément. Le défi de l’inconscient se nourrit des tentatives de la poésie subjective suscitée par des regards entre les dandys souvent du même sexe.
En couleur, nous buvions du vin nouveau sur le lit anonyme quand E. sortit une boite en cuir noir, un jeu de cartes, elle dit, ça te plaira, elle dit. Tu poses une question, ouverte ou fermée, peu importe, tu tires une carte, et tu lis ta vérité. Ce jeu de cartes, favorisant la pensée latérale, a été conçu par Brian Eno et Peter Schmidt en 1975. David Bowie l’aimait bien. Se fier aux cartes afin d’illuminer son chemin, c’est démodé, romantique et indispensable. Les Oblique strategies sont une œuvre d’art en soi : plus d’une centaine d’énoncés qui reprennent nos interrogations à la manière de meilleurs cadavres exquis, avec un enjeu affectif. Celui d’interpréter la construction de son avenir. De se poser en sujet de ses concours de circonstances. De penser moins, mais avec une perspective plus large. Tentant… Or cette petite boîte noire n’est qu’un jeu de cartes, n’est-ce pas ? Et un jeu de cartes n’abolira jamais le hasard.
Une histoire d'amour
Avec les derniers rayons du soleil, il s’est envolé vers le sud. Comme les quatorze derniers automnes. Elle a passé l’hiver seule. Elle l’attend. Le sang dans ses veines se réchauffe au mois de mars et elle ressent qu’il se rapproche. Comme les quatorze derniers printemps. Elle, Malena, est une cigogne qui ne peut pas voler. Blessée à l’aile par des chasseurs, elle a trouvé son nid dans un village à l’est de la Croatie où l’ancien gardien d’une école primaire la nourrit et la réchauffe en hiver. Lui, Klepetan, est une cigogne qui traverse 13 000 kilomètres chaque printemps depuis quatorze ans pour la retrouver. Chaque printemps...
Cette année, sur la place principale à Zagreb, un grand écran a été installé pour suivre, en direct, les retrouvailles des amoureux. Les enfants en parlent à l’école. Les paris tombent sur la date de son retour. La presse internationale s’empare de cette histoire et traduit, tant bien que mal, les prénoms de ses protagonistes.
Et qu’on ose me dire que cette histoire d’amour n'est rien de plus qu'une curiosité locale.
novi tjedan : 7 / 3 / 16
Bila sam premlada za Marguerite Duras. Za toliko sam osoba stvari događaja osjećaja iskustava smjehova noći slika knjiga riječi bila premlada.
{Jeanne} Il y a comme une odeur de fleurs ?
{Marguerite} La lèpre.
Za plesanje sam bila premlada. Za pričanje o filozofiji nakon dvije butelje vina. Za spavanje posvuda i nigdje. Za pričanje fracuskog s hrvatskim naglaskom.
{Jeanne} Ces lueurs là-bas ? On brûle les morts de la faim ?
{Marguerite} Oui. Le jour vient.
Ovog tjedna proljeće dolazi u srca u krv u grad. Ove godine, za što više neću biti premlada ?
Berlin (epilog)
Berlin je :
široke, ravne avenije s logičnim biciklističkim stazama / vječna i smeđa zima (odgovara mu) / žuto : S-Bahn, U-Bahn, metro-tram, taksiji / vrtoglavica na vrhu Siegessäule (naš zlatni anđeo, moje hodočašće, odsada sa stranim imenom) / dizalice, sive i metalne, u nedogled / analogni Fotoautomati i zamrznuti osmijesi za dva eura / Susan Sontag / mali talijanski kafić na suncu preko puta turske tržnice uzduž kanala u Kreuzbergu (jako dobra turska tržnica) /Schwarzes Café i njegovi erotski toaleti / unutarnja dvorišta u stilu art nouveau, račvaju se kao plućne alveole / noć koja pada ranije, ili ne pada / crno vino, kopfkino, orhideje, Marlene Dietrich / zid sa znakovima mira za Pariz / zadimljeni kafići, E. ih zove birtije, volim birtije / topli sake i sushiji / raznolike pastelne fasade s mladim parovima s dvoje male djece / perspective : u visinu, Fernsehturm. u dubinu, šuma. u širinu, Spree / second-hand dućani (šljokice, bunde, plastični dijamanti, skupe cipele, vojničke jakne, D&G, nasmijane prodavačice, skidam prašinu sa svog njemačkog, čipkaste rukavice, crveni skafanderi, kartonski koferi) / topografija prostora širi se u koncentričnim krugovima / topografija srca : asimetrično, plavo, toplo, svijetlo, analogno, široko, noćno.
Oblique strategies
A kasnije, hoće li sve biti u redu ? - Simply a matter of work.
U crno-bijelom, mislila sam na večeri nadrealista u stanovima sivima od dima opijuma. Igrali su cadavre exaquis, literarno-psihološki triler kolektivnog pisanja u mraku. Subjekt – glagol – objekt. Izazov nesvjesnog hrani se pokušajima subjektivne poezije rasplamsane sugestivnim pogledima koje razmjenjuju dandyji istog spola.
U boji, pijemo mlado vino na anonimnom krevetu, E. vadi kutijicu od crne kože, špil karata, kaže, dopast će ti se, kaže. Postaviš im pitanje, otvoreno ili zatvoreno, svejedno je, izvučeš kartu i pročitaš svoju istinu. Ove karte, koje pomažu lateralno mišljenje, osmislili su 1975. Brian Eno i Peter Schmidt. Volio ih je i David Bowie. Pouzdati se u karte koje osvjetljuju put, postupak je toliko zastario, romantičan i neophodan. Oblique strategies pravo su umjetničko djelo : više od stotinu iskaza odgovaraju našim upitima poput najboljih cadavre exquis-a s emocionalnim ulogom. Mogućnost tumačenja gradnje vlastite budućnosti. Biti subjektom vlastitih okolnosti. Manje misliti, no šire gledati. Primamljivo… No ta crna kutijica samo je kartaća igra, zar ne ? A one nikad neće ukinuti slučaj.
Ljubavna priča
Sa zadnjim zrakama sunca odletio je prema jugu. Kao i posljednjih četrnaest jeseni. Zimu je provela sama. Čega ga. Krv joj se zagrijava u venama u ožujku i sluti da se približava. Kao i posljednjih četrnaest proljeća. Malena je roda koja ne može letjeti. Nakon ranjavanja stvorila je svoje gnijezdo u Brodskom Varošu, gospodin Stjepan hrani ju i grije zimi. Klepetan je roda koja svakog proljeća kao i posljednjih četrnaest godina preketi 13 000 kilometara kako bi bio s njom. Svakog proljeća…
Ove su godine na Trgu postavili videozid kako bi se uživo pratio Klepetanov povratak. Djeca u školi pričaju o tim ptičjim ljubavnicima. Zanima me je li i kladioničare zanima njegov datum povratka. Međunarodna štampa prenosi ovu priču nastojeći uglavnom bezuspješno prevesti imena njezinih protagonista.
I samo neka se netko usudi reći da ova ljubavna priča nije ništa više od još jedne lokalne zanimljivosti.
Short-cuts (7)
"Your face holds all the love in the world. " / "Your face holds all the love in the world."
au bout de chaque semaine, ce(ux) que je retiens dans la réalité subjective du monde qui nous entoure
krajem svakog tjedna, ko/čega se sjećam u subjektivnoj stvarnosti svijeta oko nas
semaine du 29 / 2 / 16
Cette semaine on vous a offert 86 400 secondes en plus.
Qu'en avez-vous fait?
Berlin (prologue)
Your face holds all the love in the world. Il est à toi, Berlin. Tu me l’as prêté jadis, le temps de quatre jours et cinq nuits, l’espace d’un désir et de la neige en avril. Je ne le voyais que dans tes yeux, Berlin. Je voyais la rotonde sur Potsdamer Platz et mes chaussures rouges dont les lacets étaient défaits. Je voyais les tags à l’intérieur de l’ange doré, et les crocus bleus…qu’est-ce qu’ils étaient bleus. Je voyais les bonshommes de Giacometti, le passage au-dessus de la S-Bahn, le château face à la Spree et tes mains sur le mur. Je me voyais dans ta Néfertiti. Je te voyais glacée dans ce café turc après les puces, je voyais du bleu et du blanc et du gris. Berlin est gris dans tes yeux. Gris et doux. Berlin se reflète dans tes yeux et dans un nombre infini de miroirs cassés. La topographie de Berlin, nous l’avons tracée minutieusement et avec amour. Point stratégique entre ton ouest et mon est. Nous avons failli y rester.
Que reste-t-il, de ton Berlin, huit années plus tard ?
Where have all the flowers gone / Long time passing / Where have all the flowers gone / Long time ago
Where have all the flowers gone / Young girls picked them every one / When will they ever learn / When will they ever learn
Marchés aux puces
Orléans, samedi matin, une image en mots :
température ressentie -5°C / maigres rayons de soleil à travers les feuilles mortes mais tenaces / vent de l’ouest (aucun obstacle depuis la mer) / poussière lourde et statique
à gauche trois chaises en formica couleur ocre
le renommée des vendeurs se lit dans les supports sur lesquels ils étalent leurs biens : d’épaisses bâches vertes côtoient des tables de camping, des boites en carton recouvertes de nappes aux petites fleurs bleues, des étagères improvisées en palettes superposées et de vieilles couvertures miteuses.
à droite sous un cadre un papillon épinglé couleur glauque irisée
la cartographie des visiteurs : il y a des dames âgées qui fouillent dans le tas des vêtements à deux euros. de petites piles successives se forment de gauche à droite au rythme des mains qui les prennent, dévisagent et reposent. il y a des couples BCBG, Orléans chocolaterie royale, bras dessus bras dessous, qui cherchent les toiles refoulées des grands maîtres. il y a des étudiantes Erasmus, Europe de l’est, qui achètent des grigris à trois sous, qui promènent leurs fausses fourrures, qui s’émerveillent devant des minitels. il y a Josef Nadj qui vient d’acheter un Kodak à soufflet. il m'interpelle. nous parlons Polaroïds, Budapest et Berlin.
à gauche dans un carton le service agreste sarreguemines, bon état
à droite un tas de colliers de perles en verre translucide. je m’en approprie un à trois euros
à gauche un vieux cadran et des cache-pots en émail
à droite des poupées ébouriffées, entières ou démembrées
à gauche un tapis turc et des revues X des années 80
à droite la sortie. la suite d'un jour sans fin
novi tjedan : 29 / 2 / 16
Ovaj tjedan poklonjeno vam je 86 400 sekundi.
Što ste s njima napravili ?
Berlin (prolog)
Your face holds all the love in the world. Berlin je tvoj. Posludila si mi ga na četiri dana i pet noći, za vrijeme ispunjenih želja i snijega u travnju. Gledala sam Berlin kroz tvoje oči. Gledala sam kupolu na Potsdamer Platzu i moje crvene cipele s rasparenim žnirancima. Gledala sam grafite u zlatnom anđelu i plave šafrane…kako su samo bili plavi. Gledala sam Giacomettijeve čovječuljke, prolaz iznad S-Bahna, dvorac preko Spree i tvoje ruke na zidu. Gledala sam se u tvojoj Nefertiti. Gledala sam te smrznutu u turskom kafiću nakon buvljaka, vidjela sam plavo i bijelo i sivo. Berlin je siv u tvojim očima. Siv i mekan. Berlin se zrcali u tvojim očima i u tisućama slomljenih zrcala. Crtali smo topografiju Berlina precizno i s ljubavlju. Strateška točka između tvog zapada i mog istoka. Zamalo se nismo vratili.
Što je ostalo od tvog Berlina osam godina kasnije ?
Where have all the flowers gone / Long time passing / Where have all the flowers gone / Long time ago
Where have all the flowers gone / Young girls picked them every one / When will they ever learn / When will they ever learn
Sajam antikviteta
Orléans, subota ujutro, slika u riječima :
vanjska temperatura -5°C / slabašne zrake sunca proviruju kroz mrtvo lišće na granama / zapadni vjetar (nema prepreke od mora) / teška i statična prašina
lijevo, tri oker stolice iz osamdesetih
ugled prodavača zrcali se na podlogama na kojima izlažu svoja dobra : zelena šatorska platna pored plastičnih stolova na sklapanje, kartonskih kutija prekrivenih stoljnjacima s plavim cvjetićima, improvizirane stalaže od naslaganih paleta i stare deke pojedene od moljaca
desno, pod okvirom, sedefasti tamnoplavi leptir
kartografija posjetitelja : starije gospođe koje kopaju po gomili odjeće za dva eura. hrpice nastaju od lijeva prema desno, kako ruke uzimaju, gledaju i odlažu odjeću. bračni parovi srednjih godina, orleanska krema, ruku pod ruku, traže izgubljene slike starih majstora. Erasmus studentice iz istočne Europe koje kupuju drangulije za euro, dva, koje šeću svoje lažne bunde i blijedi ten. Josef Nadj upravo je kupio stari Kodak aparat. Pričamo o polaroidima, Budimpešti i Berlinu
lijevo, porculanski servis s crvenim makovima, u dobrom stanju
desno, ogrlice s prozirnim staklenim perlama. kupujem jednu
lijevo, stari zidni sat i lonci za cvijeće od emajla
desno, razbacane lutke, cijele ili bez udova
lijevo, turski tepih i porno časopisi iz osamdesetih
desno, izlaz. beskrajan dan
Short-cuts (6)
ce qui ressemble à aujourd’hui : l’odeur du café torréfié avant de prendre le un. / ono što podsjeća na danas : miris pržene kave prije ulaska u jedinicu.
au bout de chaque semaine, ce(ux) que je retiens dans la réalité subjective du monde qui nous entoure
krajem svakog tjedna, ko/čega se sjećam u subjektivnoj stvarnosti svijeta oko nas
semaine du 22 / 2 / 16
ce qui ressemble à aujourd’hui : l’odeur du café torréfié avant de prendre le un. le un traverse un fleuve et une rivière. le jour se lèvera vers 7h25 (route, verges, échafaudages). la Loire est haute et noire. dans le un, des étudiants (ensommeillés, bouffis, absents), des lycéennes (maquillées en vitesse, le rimmel coule déjà, sur leurs leggings noirs des poils de chats, dans leur têtes une chanson criarde et [de]-[zєs]-[pwaR] d’une belle vie), des mères au foyer (allant à Auchan avant l’ouverture). une agréable voix synthétique résonne dans les haut-parleurs : Moulin de l’Hôpital – Madeleine – Champ de Mars – (le temps est long les stations en cadence les reflets fuyants) - Université Château – Halle des sports – I.U.T.
aller, retour, aller, retour.
Le viaduc de Beauce
La voie d’essai de l’aérotrain d’Orléans est une ligne expérimentale de transport guidé de type monorail, construite en 1968, située entre Saran et Ruan dans le département du Loiret en région Centre-Val de Loire en France. La voie en béton, en forme de T inversé, est longue de 18 kilomètres (...). La ligne est désaffectée depuis 1977. Le viaduc demeure dans la campagne de Beauce, le coût de sa destruction étant jugé prohibitif au regard du peu de désagrément que sa présence au milieu des champs occasionne. (dixit Wikipedia)
Il faut le voir, « Les premiers, les derniers ». Il faut le voir comme…comme un tableau de Goya. Ses horizons sont sombres et désaturés et son ciel est lourd. Silence. La fin du monde approche. L’aérotrain (punctum ?) dessine la perspective. Dans ce film, tous les chemins sont linéaires et fictifs. Et c’est beau. Celui d’Esther et de Willy mène vers le salut, et un cadeau. Celui de Cochise et Gilou jusqu’à une ferme où ils sauront dire non et apprendront à sourire. Celui de Jésus à travers les armes vers la lumière. Celui du SDF vers la terre et la paix. L’aérotrain, tel un phare, leur illumine la route.
Robert Desnos
Se parler (parler à ou de soi ?) à la deuxième personne. C’est ce que tu fais, Robert. Tu m’enchantes (me chantes ?) et je parle au souvenir de tes mots. Je la vois, ta fenêtre au géranium. Il est rouge. Je n’ai que peu d’attrait pour ces fleurs, trop robustes, trop grasses, trop pleines de vie. Une fleur, c’est déjà le signe de la mort. Ta rivière est scintillante ta pensée vagabonde tes sens éveillés par le bourdonnement des abeilles. Mais…qui est cette réalité qui se tient sur le seuil et te hante dans les rêves ?
-
Le patron de between se perpétue à l’infini dans les mots du monde des autres.
Fear of flying
Imaginez une île. Une très petite île, pas plus grande qu’un terrain de foot. La face est de cette île est tournée vers le continent. Elle est rocheuse, aride, mais basse, et les bateaux peuvent y amarrer. La face ouest de cette île est tournée vers le large. La mer est bleue et noire et profonde. Les vents sont forts et les vagues, en hiver, puissantes. La face ouest de cette île est très haute. Une roche nue, blanche et grise, sur laquelle, au-delà de la hauteur que peuvent atteindre les vagues, pousse de la sauge sauvage. Une roche nue, qui se jette verticalement dans la mer profonde. Vous êtes sur le bateau, face est, et avec vos masque et tuba vous vous apprêtez à faire le tour de l’île. L’eau est cristalline et le fond sous-marin, à deux, trois mètres, vallonné, irrégulier et recouvert d’algues. Vous nagez vers le large. La mer s’agite. Vous contournez la face est et nagez le long de la face sud. Puis, vous y êtes. The point of no return. La mer crépite. Votre respiration est profonde. Vous planez au bord du gouffre. Là-haut, la falaise se jette dans la mer. Ici, dans la profondeur du silence, la même falaise tombe subitement vers un abîme, cent mètres plus bas. Vous êtes là, flottant au-dessus du précipice. Vos réflexes vous disent de reculer, votre corps a peur du vide, vos sens vous supplient de ne pas tomber. Mais votre cœur est gros et vos pupilles larges. Un mouvement des bras, et vous y êtes. Dans le vide. Dans le bleu, et noir, et profond, dans l’infini, parmi les petits poissons noirs. Vous n’êtes pas tombé dans l’abysse. La mer vous berce. Le temps d’une seconde, vous vous sentez immortel. Avant de fuir. Un réflexe.
novi tjedan : 22 / 2 / 16
ono što podsjeća na danas : miris pržene kave prije ulaska u jedinicu. jedinica prelazi preko dvije rijeke. svanut će oko 7h25 (na cestama na skelama i po vinogradima). rijeka Loire je visoka i crna. u jedinici studenti (pospani, podbuhli, u mislima negdje drugdje), srednjoškolke (našminkane na brzinu, maskara već razmazana, mačje dlake na crnim tajicama, u glavi kriči neka muzika i misli o lijepom životu), domaćice (s kolicima prema dućanu prije početka radnog vremena). ugodan glas kompjutera odzvanja iz zvučnika : Moulin de l’Hôpital – Madeleine – Champ de Mars – (vrijeme je sporo stanice monotone odrazi prolazni) - Université Château – Halle des sports – I.U.T.
tamo, natrag, tamo, natrag.
Vijadukt u ravnici Beauce
Probna pruga orleanskog zračnog vlaka, izgrađena 1968., eksperimentalna je jednotračna linija između mjesta Saran i Ruan u francuskoj regiji Centre-Val de Loire. Betonska pruga, u obliku obrnutog slova T, dugačka je 18 kilometara (...). Od 1977 linija je napuštena. Vijadukt je i dalje vidljiv u ravnici Beauce : budući da njegova prisutnost usred žitnih polja ne predstavlja preveliku smetnju, njegovo je uklanjanje ocijenjeno preskupim. (dixit Wikipedia)
Mora ga se pogledati, « Les premiers, les derniers ». Mora ga se gledati kao…kao Goyina ulja na platnu. Njegovi su horizonti tamni i njegovo je nebo teško. Tišina. Približava se kraj svijeta. Zračni vlak (punktum ?) crta perspektivu. U ovom filmu svi su putevi linearni i fiktivni. Esther i Willy putuju prema pozdravu i poklonu. Cochise i Gilou prema farmi na kojoj će naučiti smijati se i reći ne. Jésus preko oružja do svjetlosti. Beskućnik prema zemlji i miru. Zračni vlak obasjava im put kao svjetionik.
Robert Desnos
Ne smije se prevoditi pjesnike.
Robert Desnos je moj Domjanić kada piše o ciklamama i moj Cesarić kada razgovara s brezama. Robert Desnos je moj Ujević i moj Matoš i njihove ljubavne pjesme. Robert Desnos je moj Tadijanović u predgrađu i moj Kamov kada ljubi.
Between se ponavlja do beskraja u riječima tuđih svjetova.
Fear of flying
Zamislite otok. Jako malen otok, ne veći od nogometnog stadiona. Istočna strana otoka okrenuta je prema kopnu. Stjenovita je, gola, no niska, i brodovi se mogu usidriti. Zapadna strana otoka okrenuta je prema pučini. More je plavo i crno i duboko. Vjetrovi su snažni a valovi, zimi, visoki. Zapadna strana otoka je jako visoka. Gola stijena, bijela i siva, na kojoj iznad linije dosega valova rastu buseni divlje kadulje. Gola stijena, koja se okomito baca u duboko more. Na brodu ste, na istočnoj strani, i spremate se s maskom i dihalicom otplivati krug oko otoka. Voda je prozirna a dno, na dva-tri metra, nepravilno i prekriveno algama. Plivate prema pučini. More se meškolji. Zaobišli ste istočnu stranu i plivate uzduž južne. I eto vas. The point of no return. More pucketa. Duboko dišete. Tamo gore, litica se baca u more. Ovdje, u dubini tišine, ista se litica naglo sunovraća sto metara niže. Lebdite na rubu ponora. Vaši vam refleksi kažu da uzmaknete, vaše tijelo boji se praznine, vaša vas osjetila mole da ne padnete. No vaše je srce veliko a vaše zjenice široke. Jedan zamah rukama. U praznini ste. U plavom, i crnom, i dubokom, u beskrajnom, pokraj malih crnih ribica. Niste pali u ponor. More vas ljulja. Na sekundu se osjećate besmrtnim. Prije nego što ćete pobjeći. Refleks.
Short-cuts (5)
cette semaine j'ai rêvé de l'Islande. / ovaj tjedan sam sanjala o Islandu.
au bout de chaque semaine, ce(ux) que je retiens dans la réalité subjective du monde qui nous entoure
krajem svakog tjedna, ko/čega se sjećam u subjektivnoj stvarnosti svijeta oko nas
semaine du 15 / 2 / 16 :
cette semaine j'ai rêvé de l'Islande. sept semaines avant Zagreb. deux semaines avant Berlin. moi, la frileuse, moi la sédentaire, moi, la fille aux cheveux qui ne volent pas au vent, j'ai rêve d’être en Islande. pas d'images mentales. juste froid, nu, plat, vide. je ne la connais pas. l'odeur de l'Islande. fougères, ajoncs, bruyères, lichens marron et verts, sel, soufre, cristaux de pyrite, flux invisible de nuages, flocons desséchés par le vent. danser, debout, face au soleil, la nuit, en Islande.
Cerisiers en fleurs
Génération 2016 : infertile, échouée, brisée. Le vent vous a cassés, cerisiers. Je marche sur les pointes des pieds en touchant vos pétales glacées alors que mon souffle se concrétise sur vos branches humides. Je pèse chaque mot pour que son son concorde avec son sens. Personne ne s’occupe de ces cerisiers en fleurs avortés (Nina, mais les cerisiers, tu le sais, c’est ta lubie depuis vingt ans). La nature s’est réveillée trop tôt cette année folle. Comme en 1996. Fermeture de la guerre en Croatie. Ouverture vers le monde. Premier repas à McDo, inauguré tout récemment dans ma capitale convalescente. Avril, il neigeait ce jour-là, et sur le chemin un cerisier en fleurs tombait sous le poids des flocons. Avec mes petites mains je l’ai libéré. Moi, Sisyphe heureux, je l’ai redressé tandis que la neige continuait à tomber.
Le petit bal perdu
Boire à plusieurs du même goulot. Une image en mots qui m’est survenue mercredi pour décrire l’an 2006. Le théâtre et les Balkans. Et quand bien même ces remembrances (un calque de l’anglais ? même pas !) n’auraient pas une longue vie ou grande importance en dehors du territoire de ma peau, elles forment des structures, des schémas, qui concordent avec des sillons tracés aujourd’hui, à presque 1500 kilomètres. A l’intérieur comme à l’extérieur. Par exemple, Bourvil. J’ignorais. C’est A. qui nous l’a fait connaître. Théâtre, again. Vous rroulez légèrrement vos rr Bourrvil, était-ce la mode à votre époque ? Vous les faites boire dans le même verre, lors de ce bal tout juste après la guerre, rite de passage obligatoire des souvenirs réussis, Bourvil ? Des coups de théâtre ?
Ce qui frappe, ou touche, dans votre petit bal perdu, Bourvil, bien plus que ses transferts imaginaires – tout compte fait avec un peu d’imagination tout est transférable – c’est son anonymat volontaire qui s’appelait…qui s’appelait… On dépense trop d’énergie à vouloir tout nommer je pense. Nommer = catégoriser. Catégoriser = rigidifier. Rigidifier = fragiliser. Ce qui est fragile se casse facilement. Le temps ne serait-il pas venu de laisser au monde un soupçon de l’indicible ?
Dans le bal perdu, c’était bien…
Et dans la vie ?
Lovro Artuković
E. habite à Berlin. M. habite à Paris. G.&Z. aussi. R. aussi. A. habite quelque part aux Etats-Unis. P. habite à Zürich. J. habite à Belgrade. M. habite à Orléans (quoique, pas pour la vie, dit-elle). M. habite à Sarajevo. K. habite à Münich. D. habite à Vienne. A. habite à Londres. H. habite je pense au Canada. Une jeunesse croate éparpillée dans le monde par des vents économico-émotionnels. Par des (dés)illusions du socialisme et de la laïcité. Une jeunesse croate hybride et fluctuante (jadis, on fumait et on buvait sur les mêmes trottoirs familiers). Revendiquée, critiquée, jalousée, et détestée parfois. Partir. Le syndrome du sentiment de culpabilité collectif e(s)t permanent…
Bref, Lovro aussi habite à Berlin. Lovro est peintre. L’un de nos plus grands peintres contemporains en fait. Un âge moyen, un nez important, des cheveux clairsemés, une allure plutôt décontractée – bobo, comme vous diriez. Mais que sais-je. Observez ses tableaux de loin, et vous penserez voir des photographies méticuleusement mises en scène. Observez ses tableaux de près et vous verrez un monde nouveau (Le Petit Chaperon Rouge (méchant ?), probablement la toile la plus horrifiante que j’aie jamais vue), subtilement caché sous des couches de peinture hyperréaliste, mouvementée, traduisant une conception subjective du sujet. Les tableaux sentent l’essence de térébenthine et une légère inquiétude. Les femmes sublimées dans du rouge, blanc, bleu. Des yeux et des bouches des femmes. Des émotions des femmes. Des huis-clos, vides, froissés. Des forêts. Des boules à facettes. Des transparences. Deux Botticelli. Des impossibilités de l’être. Dans le monde de Lovro, tout s’arrête le temps du regard de l’observateur. Et tout se remet en mouvement dès qu’on tourne la tête…
novi tjedan: 15 / 02 / 16
ovaj tjedan sam sanjala o Islandu. sedam tjedana prije Zagreba. dva tjedna prije Berlina. ja, zimogrozna, ja, statična, ja, djevojka s kosom koja ne leti na vjetru, sanjala sam o Islandu. bez mentalnih slika. samo hladno, golo, ravno, prazno. ne poznam ga. miris Islanda. paprati, vrijes, smeđi i zeleni lišajevi, sol, sumpor, kristali pirita, nevidljivi tok oblaka, pahuljice isušene vjetrom. plesati, uspravno, prema suncu, po noći, na Islandu.
Trešnje u cvatu
Generacija 2016 : neplodna, polomljena, suha. Vjetar vas je slomio, trešnje. Hodam na vršcima prstiju gladeći vaše zaleđene latice a bijeli dah mi se zaustavlja na vašim mokrim granama. Važem svaku riječ kako bi njen zvuk odgovarao smislu. Nikog nije briga za te propale trešnje u cvatu (Nina, ali znaš to, luda si za trešnjama već dvadeset godina). Ove lude godine priroda se opet probudila prerano. Kao 1996. Zatvaranje rata u Hrvatskoj. Otvaranje prema svijetu. Prvi obrok u McDonaldsu, nedavno otvorenom u mom bolesnom gradu. Travanj, tog je dana sniježilo, i na putu, kod Zrinjevnca, trešnja u cvatu tone pod težinom pahuljica. Oslobodila sam je svojim malim golim rukama. Ja, sretni Sizif, uspravila sam je dok je snijeg nastavljao padati.
"Le petit bal perdu", mali izgubljeni bal
Više nas je pilo iz iste boce. Slika u riječima koje sam se sjetila u srijedu opisujući događaje iz 2006. Kazalište i Balkan. I mada ta sjećanja nemaju veliki značaj ni dugi život izvan teritorija moje kože, ipak stvaraju strukture, sheme, koje se poklapaju s današnjim tokovima, gotovo 1500 kilometara dalje. I unutra i izvana. Na primjer, francuski pjevač Bourvil, pedesete. Otkrila sam ga zahvaljujući A. Kazalište, opet. Gospodine Bourvilu, kako to izgovarate svoje rrr-ove, je li taj suhi zvuk u vaše doba bio u modi? I vi im dajete da piju iz iste čaše, na vašem balu tik nakon rata – nužna stavka uspješnih uspomena, Bourvil? Ili udar, ili kazalište?
Ono što je u vašem malom izgubljenom balu dirljivo, Bourvil, više od mojih imaginarnih transfera, je njegova svojevoljna anonimnost... Mislim da trošimo previše energije na imenovanje svijeta oko nas. Imenovati = kategorizirati. Kategorizirati = ukrutiti. Ukrutiti = oslabiti. Ono što je slabo, postaje lomljivo. Nije li došlo vrijeme da dopustimo svijetu malo anonimnosti ?
U izgubljenom balu, bilo je dobro…
A u životu ?
Lovro Artuković
E. živi u Berlinu. M. živi u Parizu. Kao i G.&Z. Kao i R. A. živi negdje u Americi. P. živi u Zürichu. J. živi u Beogradu. M. živi u Orléansu (iako ne zauvijek, kaže). M. živi u Sarajevu. K. živi u Münchenu. D. živi u Beču. A. živi u Londonu. H. živi mislim u Kanadi. Hrvatska mladost koju su ekonomsko-emotivni vjetrovi otpuhali po svijetu. Hibridna i heterogena hrvatska mladost (nekoć smo skupa pili i pušili na poznatim pločnicima). Željena, kritizirana, omražena hrvatska mladost. Otići. Sindrom kolektivnog osjećaja krivnje je trajan.
Ukratko, Lovro isto živi u Berlinu. Za francusku publiku pojašnjavam da je Lovro slikar. Jedan od naših najvećih suvremenih slikara. Srednje dobi, velikog nosa, proćelave glave, opuštenog hoda (Francuzi bi ga zvali bobo, nešto kao kul tip koji ima novaca). Promatrajte njegove slike izdaleka, mislit ćete da gledate u savjesno režirane fotografije. Promatrajte njegove slike izbliza, i vidjet ćete jedan novi svijet (Crvenkapica (zla?) jedna je od najužasavajućih slika koje sam ikad vidjela), suptilno skriven ispod hiperrealističnih slojeva boje koja priziva osobno viđenje subjekata. Njegove slike mirišu na terpentin i blagu uznemirenost. Ukrašene žene u crvenom, bijelom, plavom. Oči i usne žena. Osjećaji žena. Prazni, zgužvani, zatvoreni prostori. Šume. Disko kugle. Prozirnosti. Dva Botticellija. Nemogućnosti bivanja. U Lovrinom svijetu sve je mirno pred očima promatrača. I sve se opet pokreće čim odvratimo pogled…
Short-cuts (4)
les choses les choses et les mots et les souvenirs et les espoirs certains et incertains à la fois / stvari stvari i riječi i sjećanja i nade sigurni i nesigurni odjednom
au bout de chaque semaine, ce(ux) que je retiens dans la réalité subjective du monde qui nous entoure
krajem svakog tjedna, ko/čega se sjećam u subjektivnoj stvarnosti svijeta oko nas
semaine du 8 / 2 / 16 :
les vents sont froids les cerisiers en fleurs les filles en chemisiers fins les regards apaisés les poissons dans l'eau les livres fermés les voyages de retour les nappes tâchées les pots renversés les pensées fluctuantes les images pleines de son les corps courbés les amis éloignés les choses les choses et les mots et les souvenirs et les espoirs certains et incertains à la fois
Leslie Kaplan
Je te traduirai, Leslie. Je te traduirai avec toutes tes virgules, avec tes sauts à la ligne, avec tes italiques et tes répétitions. Je te traduirai avec tes reprises pronominales des prénoms sujets. Je te traduirai pour m’approprier tes mots, pour t’apprivoiser. J’ai lu Louise, Leslie. Louise, elle est folle. Qui est Louise, Leslie ? "tu m’as trahie, tu m’as volé mes mots" Parler avec les mots autres. Les mots des autres. Si Louise est comme toi et moi, pourquoi est-elle folle, Leslie ? Les clichés. La tristesse. Les clichés. La tristesse. Parlons des mots. Des mots qu’on vole, qu’on extirpe, qu’on alimente artificiellement. Des mots qu’on traduit. Je la ferai parler croate, Leslie. Louise je la ferai parler croate. Car Louise, elle est folle. Et moi, ça me plaît.
Lonely Drifter Karen
Écoutez.
Vous entendez comment elle prononce "Dragon" ? Comme le prénom de mon grand-père. Il était inventeur, Dragon. Sur son bateau qui vole il chassait des rêves désespérés. Venise. Paris. Et au-delà.
Lonely Drifter Karen n’a jamais reçu toute la lumière qu’il méritait. Un article dans les Inrocs, un duo avec Olivia Ruiz, pas de paroles de chansons en ligne, pas d’interviews, pas de nouvelles nouvelles. Juste une voix claire et articulée. Lumineuse et scintillante. Juste des mélodies envoûtantes (circonflexe !). Juste des textes comme sortis de l’anthologie de la poésie surréaliste.
chut! Écoutez.
Ghérasim Luca
Ou la naissance de la passion-mot. Ou la fragmentation du désir. Les homonymes sans sens résonnent comme le chant de la carpe. Je ne me souviens pas de la première fois où S. m’en a parlé. A Zagreb, ou dans une autre vie. C’était un homme exilé, il disait. C’était un homme tourmenté, un poète. Plus de place pour les poètes dans ce monde, dit-il en se jetant dans la Seine à huit décennies. Quelle solitude. La seconde fois c’était dans les rues de Montmartre. En sortant d’un bric-à-brac (où il s’est acheté des membres d’une poupée). S. connaît très bien le Montmartre inconnu. S. connaît très bien les poètes. S. me connaît très bien.
ne do mi nez pas vos pas sions
"concupiscence"
nom féminin / latin concupiscentia, de concupiscere, convoiter / attrait naturel vers les biens matériels, terrestres, en en particulier penchant aux plaisirs sensuels
Les guillemets montrent le métalangage. Le langage pris pour objet de sa propre observation. Con-cu-pi-scence. Le chant de [ky] adoucit la torpeur de la première syllabe, avec un [k] dur et un [õ] nasal plaintif, avant de passer par un [pi] aigu et culminer dans le sifflement de [sãs]. Voilà. Voilà un mot que je n’avais jamais entendu avant lundi dernier. Un mot que j’aime désormais rouler dans la bouche avant de le laisser partir vers des contextes sémantiquement tout à fait inadaptés. Le luxe d'être étrangère.
novi tjedan : 8 / 2 / 16
vjetar je hladan trešnje u cvatu košulje tanke pogledi blagi ribe u vodi knjige zatvorene putevi u povratku stolnjaci s mrljama vaze prevrnute misli lebdeće slike pune zvuka tijela uvijena prijatelji daleko stvari stvari i riječi i sjećanja i nade sigurni i nesigurni odjednom
Leslie Kaplan
Prevest ću te, Leslie. Prevest ću sve tvoje zareze, isprekidane misli, ponavljanja i italike. Prevest ću tvoje zamjenice nakon osobnih imena. Prevest ću te kako bih prisvojila tvoje riječi, kako bih te ukrotila. Pročitala sam Louise, Leslie. Louise, ona je luda. Tko je Louise, Leslie? "izdala si me, ukrala si moje riječi" Govoriti drugim riječima. Riječima drugih. Ako je Louise kao ti i ja, zašto je luda, Leslie? Klišeji. Tuga. Klišeji. Tuga. Pričajmo o riječima. Riječima koje krademo, čupamo, umjetno održavamo na životu. Riječima koje prevodimo. Ona će govoriti hrvatski, Leslie. Louise će govoriti hrvatski. Jer Louise, ona je luda. A meni se to sviđa.
Lonely Drifter Karen
Slušajte.
Jeste li čuli kako izgovara « Dragon » ? Kao ime mog dede. Dragon je bio izumitelj. Na svom letećem brodu ganjao je beznadne snove. Venecija. Pariz. I još dalje.
Lonely Drifter Karen nikada nije dobio onoliko svjetla koliko zaslužuje. Par članaka u novinama. Duo s popularnom Francuskinjom Olivijom Ruiz. Nema tekstova pjesama na internetu, nema intervjua, nema novih novosti. Samo glas. Jasan, artikuliran, svijetao, blještav. Samo očaravajuće melodije. Samo tekstovi koji kao da su izašli iz antologije nadrealističke poezije.
šššš. Slušajte.
Ghérasim Luca
lli rođenje strast-riječi. Ili fragmentacija želje. Homonimi bez smisla odjekuju kao pjev šarana. Ne sjećam se kad mi je S. prvi put pričao o njemu. U Zagrebu, ili nekom drugom životu. Bio je to prognan čovjek, rekao je. Izmučen čovjek, pjesnik. Na ovom svijetu više nema mjesta za pjesnike, reče bacajući se u hladnu Seineu s osam desetljeća. Koja samoća. Drugi put mi je pričao o njemu na ulicama Montmartrea. Pri izlasku iz dućana drangulijama (kupio je ruke i noge neke lutke). S. dobro poznaje nepoznati Montmartre. S. dobro poznaje pjesnike. S. me dobro poznaje.
ne moj te do mi ni ra ti svo je stras ti
"concupiscence"
Ne, ovo ne mogu prevesti. Metajezik, jezik koji sam sebe promatra, koji objašnjava doživljaje svojih zvukova, koji se udaljava od smisla. Concupiscence znači požuda. Ne zanima me to. Slušam se kako izgovaram slog po slog. Volim prevrtati tu riječ u ustima, prije nego je pustim, prije nego odleti u posve neprikladne semantičke kontekste. Luksuz koji si kao strankinja mogu dopustiti.
Short-cuts (3)
Il arrive que, parfois, le monde extérieur suive un autre rythme que celui à l'intérieur. / Ponekad se dogodi da vanjski svijet slijedi neki drugi ritam od onog untarnjeg.
au bout de chaque semaine, ce(ux) que je retiens dans la réalité subjective du monde qui nous entoure
krajem svakog tjedna, ko/čega se sjećam u subjektivnoj stvarnosti svijeta oko nas
Il arrive que, parfois, le monde extérieur suive un autre rythme que celui à l'intérieur. Que leurs longueurs d’ondes ne concordent pas. Quand le monde est trop froid. Trop loin. Trop éloigné des préoccupations subjectives. Comme cette semaine. Semaine où, en France, il a été question de l’application de la réforme de l’orthographe de 1990 dans tous les manuels scolaires à partir de la rentrée 2016 (touche pas à mon oignon ou alors je suis circonflexe – ou cornflakes, si vous voulez). Semaine où, en Croatie, les handballeurs ont décroché la médaille de bronze "aux reflets d’or" et la ministre de la jeunesse et de la politique sociale, ex-religieuse, a estimé que le pays ne pourrait prospérer sans aide de la force divine. Et si la réalité, pour une fois, n’était pas la réalité ?
Solitude
Solitude, peur primaire. De n’être plus qu’avec ses pensées. Son silence. Ses chimères. De n’avoir plus personne. D’être seul (et je pense à Robert Desnos : "… et tu restes là sur le seuil entre le monde plein de semblables à toi-même et ta solitude bourdonnante du monde entier.") Puis les hivers passent, et tu te rends compte que seul ne veut pas dire solitaire. Que parfois, seul c’est bien. Cette semaine j’ai été seule. Et si cette condition est désormais loin de laisser s’installer une forme d’angoisse, comme jadis, il reste que je n’aime pas le silence. Cette semaine, j’ai écouté du jazz. J’ai écouté Tony Bennett & Lady Gaga. Cette fille nie mes préjugés. Cette fille, avec une voix suave, avec des hauteurs cristallines, avec une maîtrise de souffle redoutable, cette fille chante comme une déesse. Cette semaine, j’ai écouté David Bowie. Que peut-on dire de plus ? Je ne veux rien dire. J’écoute. J’ausculte. Ses rires. Ses souffles. Cette semaine, j’ai écoute Bashung. Madame rêve. Madame rêve d’apesanteur. Oh que oui…
Mots
Au fil des textes, je m’aperçois que le français s’impose de plus en plus dans mon écriture "primaire" (ne suis-je pas en train de trahir mon identité ?). Un français sans doute maladroit. Sans doute erroné, parfois. Un français qui manque de profondeur esthétique. Qui manque du corps. Mon corps ? J’apprivoise cette langue dans une écriture subjective, un défi, peut-être, un signe, sans doute, une parole intérieure qui se stabilise sur le territoire étranger. Ne pas fuir. Ecrire. Ecrire à défaut de (se) parler ? Se taire, en somme ? Se représenter par des mots. Ne pas arrêter. Construire un soi des morceaux de lettres (et reconstruire l’autrui ?). Dans cette langue autre qui traduira magnifiquement l’écart entre le soi et le monde.
Images
Mes parents n’avaient pas d’appareil photo instantané, contrairement à de nombreux parents dans les années 1980. Le mien, le premier, a été acheté à Avignon en juillet 2007 (Avignon : pieds nus sur les pavés lisses - cheveux ébouriffés - affiches qui volent au vent - nuits sous les étoiles - théâtre - vie), et le plus récent en décembre dernier pour la fin de la thèse. Je ressens une certaine dose de frustration face à la pratique de la photographie instantanée : au-delà de la singularité d’une photographie qui ne peut se dupliquer par un quelconque procédé de tirage postérieur à la prise de vue, je n’ai jamais su atteindre dans mes images instantanées une unicité stylistique, thématique ou sensorielle. Cette semaine, j’ai chargé une nouvelle cassette dans l’appareil, et je me suis posée face à l’objectif. Des fragments de moi, un bras, des cheveux, des roses qui cachent la peau, un rouge à lèvres rouge. Des fragments dans un espace-temps anonyme. Se transformer en objet pour redevenir sujet.
Ponekad se dogodi da vanjski svijet slijedi neki drugi ritam od onog untarnjeg. Da im se valne duljine ne podudaraju. Onda kada je svijet hladan. Dalek. Previše udaljen od vlastitih briga. Kao ovog tjedna. Tjedna tijekom kojeg se, u Francuskoj, raspravljalo o uvođenju reformiranog, pojednostavljenog pravopisa iz 1990. u školske programe 2016. (Francuzi neobično drže do svog pravopisa. Twitter je zatrpao tag #jesuiscirconflexe u spomen naglaska ^ koji polako odlazi u mirovinu). Tjedna tijekom kojeg su, u Hrvatskoj, rukometaši osvojili brončanu medalju "zlatnog sjaja" a ministrica socijalne politike i mladih je zaključila da se zemlja bez božje snage i pomoći neće moći izvući iz krize. A što ako stvarnost, bar jednom, nije stvarnost?
Samoća
Samoća, primarni strah. Biti sam sa svojim mislima. Svojom tišinom. Svojim utvarama. Bez ikoga. Biti sam (i misliti na onu pjesmu Roberta Desnosa koju bi Rundek tako dobro izgovorio). No zime prolaze i shvatiš da sam ne znači i usamljen. Da je biti sam ponekad dobro. Ovaj sam tjedan sama. I makar me samoća više ne plaši kao nekada, i dalje ne volim tišinu. Ovaj sam tjedan slušala jazz. Slušala sam Tonyja Bennetta & Lady Gagu. Ta djevojka demantira moje predrasude. Ta djevojka, slatkoga glasa, kristalnih visina i zavidnog vladanja tišinama, ta djevojka pjeva kao vila. Ovaj sam tjedan slušala Davida Bowieja. Što reći više? Ne želim ništa reći. Slušam. Osluškujem. Njegove osmijehe. Njegovo disanje. Ovaj sam tjedan slušala Bashunga. Pjesmu Madame rêve – Gospođa sanja. O bestežinskom stanju… Da.
Riječi
Iz teksta u tekst primijećujem da se francuski sve više pojavljuje u mom "primarnom" pismu (je li izdajem svoj identitet?). Zasigurno nespretan francuski. Ponekad i pogrešan. Francuski kojem nedostaje stilističke dubine. Kojem nedostaje tijela. Mojeg tijela? Pripitomit ću taj jezik u subjektivnom pismu, izazov, možda, znak, sigurno, unutarnji monolog koji se stabilizira na stranom teritoriju. Ne bježati. Pisati. Umjesto govora ili razgovora? Šutjeti, ušutjeti, napokon? Predstavljati se riječima. Neprestano. Izgraditi sebe od komadića slova (sebe i drugog?). U tom stranom jeziku koji će prelijepo premostiti prazninu između sebe i svijeta.
Slike
Za razliku od mnogih roditelja osamdesetih, moji nisu imali polaroid kameru. Moja je prva kupljena u Avignonu 2007. (Avignon : bose noge po glatkim kockama - zapetljane kose - plakati lete na vjetru - noći pod zvijezdama - kazalište - život), a zadnja u prosincu za kraj doktorata. Instant fotografija izaziva u meni određenu dozu frustracije: osim one problematične unikatnosti koja se ni na koji način ne može duplicirati, moje instant fotografije nikada nisu pronašle jedinstvenost stila, osjeta ili teme. Ovaj sam tjedan u polaroid stavila novi film a pred objektiv sebe. Komadiće sebe, jednu ruku, zamah kose, ruže koje kriju dijelove kože, crveni ruž. Komadiće u anonimnom prostoru i vremenu. Pretvoriti se u objekt kako bi se postalo subjektom.
Short-cuts (2)
Hier, j’ai posé les deux vases sur un linge blanc et j’ai photographié les fleurs. / Jučer sam postavila obje vaze na bijelu plahtu i fotografirala cvijeće.
au bout de chaque semaine, ce(ux) que je retiens dans la réalité subjective du monde qui nous entoure
krajem svakog tjedna, ko/čega se sjećam u subjektivnoj stvarnosti svijeta oko nas
Cette semaine, c’était l’anniversaire de C. Sur la table du salon, deux bouquets de fleurs coupées. L’un, roses en quatre couleurs, dans un vase en cristal épais et orné de formes qui me font penser à la décoration désuète dans la maison de mes grands-parents. L’autre, roses couleur feu et tulipes blanches dans un vase en verre fin, dont les arrondis rappellent les courbes féminines. Hier, j’ai posé les deux vases sur un linge blanc et j’ai photographié les fleurs.
"Dora et le Minotaure"
Sur l’étagère de Nana, des recueils de Sergueï Essénine (et une petite photographie de lui encadrée sur le mur. Je me souviens elle m’a dit qu’il s’était suicidé je ne comprenais pas le mot ni l’horreur derrière lui). Des livres de cuisine. Le livre tibétain sur la mort. Et l’un de Slavenka Drakulić – Peau de marbre. Je ne l’ai jamais lu. Sur la couverture, sculpture, torse d’une femme nue, de dos. Parmi les mots, une mère et une fille. Difficile.
La prose de Slavenka Drakulić semble être between, un peu comme elle, entre l’ex-Yougoslavie et le grand nord suédois. Les mots, entre la prose et l’(auto)biographie, le privé et le public, le documentaire et l’intime. Elle parle du féminisme, du communisme, de Frida Kahlo, des Balkans. Puis dans son nouveau roman, de Dora Maar – photographe surréaliste, muse de Picasso, croate par son père.
En ce moment, elle est en train de faire connaissance avec Picasso. J’hésite à aller plus loin dans les pages. La femme moderne, libre me plaît. Elle est un peu ronde, bien brune, elle a une relation particulière avec sa mère. Ça pourrait être moi. Ensuite, elle abandonnera tout. Elle s’abandonnera dans les bras d’un génie, deviendra une idole, une image, et se laissera écraser. Je n’ai pas envie d’en arriver là (dans le livre ou dans la vie ?).
"La photographie est ma vocation. Car l’appareil photographique me donne la possibilité de décider. Il m’est important d’être celle qui observe les autres, et non celle que les autres observent, tu le comprends ? La photographie me permet non seulement de voir la réalité comme je le veux, mais aussi d’en créer une nouvelle. Il m’importe de créer, papa." (ma traduction)
Christiane Taubira & Nina Violić
C.T., dernier bastion de gauche du gouvernement sous Hollande, est partie du pouvoir sur son vélo hollandais. N.V., actrice croate, a écrit sur Facebook une lettre sur la liberté, amère et sincère. C.T. a fièrement et poétiquement porté jusqu’au bout la loi sur le mariage pour tous. N.V. a dit à voix haute ce qu’un bon nombre de Croates pense de leur nouveau gouvernement : non ! Non au nouveau ministre de la culture qui relativise l’antifascisme, non au gouvernement qui mêle dangereusement l’état et l’église, non au nationalisme, au flicage, au primitivisme. Oui à la Liberté. C.T. est restée fidèle à elle-même : "parfois résister c’est rester, parfois résister c’est partir". Partir, plutôt que de trahir ses convictions.
Au nom du petit peuple dont la voix n’est pas toujours audible, merci à ces deux femmes de défendre, dans mes deux pays, ce qui reste de humain, de libre en nous, ce qui a trait à la résistance, ce qui a trait à des idées.
Penser, c’est dire non (Alain, 1924).
Les Barbie avec des formes
Jeudi matin (ou était-ce mercredi? les journées s'assemblent et se ressemblent) une bribe déjà sur France Inter, j'entends le mot Barbie. Dans le train pour Tours je lis les gros titres, Le Monde parle des Barbies, Libération parle des Barbies (samedi matin, la nouvelle, sous-titrée "Révolution", est toujours à la une de leurs top 100...), Jutarnji list parle des Barbies. Les Barbie avec des courbes, les Barbie noires, les Barbie petites, les Barbie aux cheveux courts feront désormais fureur auprès des jeunes filles rangées du monde entier, les créateurs de la belle blonde aux proportions fantasques ne s’essuieront plus des reproches sur le non-politiquement-correct, le non-conforme-à-la-réalité de leurs poupées, et les râleurs de service devront se taire face à cette « diversité » affichée.
Tout ça est très bien. Mais ne nous faisons pas d’illusion : Barbie restera pour toujours blonde et mince et disproportionnée. Les enfants ne cherchent pas la réalité, ils cherchent à en fuir.
Or moi, ce qui me gêne bien plus que les belles Barbie blondes, rêve anodin des jeunes filles aux yeux brillants, ce sont les grand-mères décolorées qui, interloquées, choquées presque, réprimandent d’une voix blasée et basse leurs petits fils : "Mais arrête de regarder ces poupées, c’est pour des filles ! Tu n’es pas une fille quand même, tu ne vas pas jouer aux poupées quand même, tu veux qu’on se moque de toi ?!" Histoire vraie, mercredi, Orléans, un magasin de jouets.
Ovaj tjedan C. je slavila rođendan. Na stolu u dnevnom boravku dva buketa. Prvi, četiri boje ruža, u vazi od teško ukrašenog debelog stakla koja me podsjeća na dedu i baku. Drugi, vatrenocrvene ruže i bijeli tulipani u vazi od tankog stakla oblikovanog kao silueta žene. Jučer sam postavila obje vaze na bijelu plahtu i fotografirala cvijeće.
"Dora i Minotaur"
Na Naninoj polici zbirke Jesenjina (i njegova mala fotografija uokvirena na zidu. Sjećam se da mi je rekla da je počinio samoubojstvo. Tada su mi i riječ i čin bili nepoznati). Kuharice. Tibetanska knjiga mrtvih. I jedna Slavenke Drakulić – Mramorna koža. Nikad je nisam pročitala. Na prednjim koricama ženski torzo, s leđa. U riječima, majka i kći. Teško.
Proza Slavenke Drakulić kao da je between, kao i ona, između bivše Jugoslavije i velikog švedskog sjevera. Riječi, između proze i (auto)biograije, privatnog i javnog, dokumentarnog i intimnog. Govori o feminizmu, komunizmu, Fridi Kahlo, Balkanu. A u novom romanu o Dori Maar – fotografkinji u doba nadrealizma, Picassovoj muzi, Hrvatici po ocu.
Upravo će se upoznati s Picassom. Je li da čitam dalje? Sviđa mi se ova moderna, slobodna žena tamne kose, s oblinama i složenim odnosom s majkom. To bih mogla biti i ja. A potom će sve napustiti. Napustit će se u rukama genija, postat će njegov kip, slika, dopustit će da je uništi. Ne bih htjela dotle doći (u knjizi ili u životu?).
"Fotografija je moj poziv. Zato što mi fotografski aparat daje mogućnost da ja odlučujem. Zar ne razumiješ da mi je važno biti ona koja proučava druge, a ne ona koju proučavaju drugi ? Fotografija mi omogućuje ne samo da vidim stvarnost kako ja to želim, nego i da kreiram novu. Važno mi je da stvaram, tata."
Christiane Taubira & Nina Violić
C.T., posljednja utvrda ljevice u Hollandeovoj vladi napustila je vlast na holandskom biciklu. N.V., hrvatska glumica, na Facebooku je napisala pismo o slobodi, gorko i iskreno. C.T. je ponosno i poetično sve do kraja provela zakon o braku za sve. N.V. je naglas rekla ono što mnogo Hrvata misli o novoj vladi: ne! Ne novom ministru kulture koji relativizira antifašizam, ne vladi koja opasno miješa državu i crkvu, ne nacionalizmu, registrima izdajica, primitivizmu. Da Slobodi. C.T. je ostala vjerna sebi : "ponekad, znak otpora je ostati, ponekad, znak otpora je otići". Otići, radije nego izdati svoja uvjerenja.
U ime malog čovjeka čiji se glas rijetko čuje, hvala ovim dvjema ženama koje u moje dvije zemlje brane ono ljudsko, slobodno u nama, ono što nas podsjeća na otpor, ono što pokreće ideje.
Misliti znači reći ne (francuski filozof Alain, 1924).
Barbike s oblinama
U četvrtak ujutro (ili je bila srijeda ? dani si nalikuju, vrijeme leti) par riječi na radiju, čujem Barbie, mislim da sam krivo čula. Malo kasnije u vlaku čitam naslove dnevnih novina, Le Monde priča o Barbikama, Libération priča o Barbikama (u subotu ujutro vijest, znakovitog podnaslova "Revolucija", i dalje je prva u njihovih top 100...), Jutarnji list priča o Barbikama. Barbike s oblinama, crne Barbike, male Barbike, Barbike s kratkom kosom, sve će one odsad očaravati dobre djevojčice diljem svijeta. Kreatori najpoznatije plavuše nemogućih proporcija neće više morati slušati prigovore o politički nekorektnim lutkama koje ne nalikuju na stvarne žene, a dežurni dušebrižnici trebat će se utišati pred tom novom raznolikošću.
Sve je to jako lijepo. No nemojmo se zavaravati: Barbika će zauvijek ostati plava, mršava i nemogućih proporcija. Djeca ne traže stvarnost, oni traže bijeg od nje.
No ono što mene muči, mnogo više od plavih Barbika, bezazlen san curica sa sjajem u očima, to su izblajhane bake koje, šokirane i posramljenje, tiho prekoravaju svoje unuke dječake : "Ma prestani gledati te lutke, to je za curice! Pa ti nisi valjda curica, nećeš se valjda s lutkama igrati, zar hoćeš da ti se druga djeca rugaju?!" Istinita priča, srijeda, Orléans, jedan dućan s igračkama.
Short-cuts (1)
L’écran, l’imaginaire, les représentations, la vie. / Ekran, mašta, predodžbe, život.
au bout de chaque semaine, ce(ux) qu'il faut retenir dans la réalité subjective du monde qui nous entoure
krajem svakog tjedna, ko/čega se treba sjetiti u subjektivnoj stvarnosti svijeta oko nas
How to get away with murder
Qu'est-ce t'en penses du premier épisode? Chais pas, ça allait un peu trop vite. C'est un peu cru, non? Puis ces sauts temporels j'ai peur que ça me perturbe. (...) On se lève dans six heures. Oui mais il faut qu'on sache ce qui est arrivé à Rebecca! Allez, encore un.
Personnage principal, Annalise, une avocate brillante. Attachante. Noire américaine. Une scène inoubliable. Devant le miroir. Elle enlève sa perruque. Puis ses faux cils. Elle se démaquille. Elle passe ses doigts sur les traits de son visage. La courbe des sourcils. Puis les cernes. Et les lèvres. On a envie de faire pareil. Ses yeux sont noirs et profonds. Elle est belle. Réelle. Sujet. Femme.
Amour entre hommes. Puis entre femmes. Rien n’est noir et blanc. Personne n’est innocent. Sauf, parfois, les coupables.
L’écran, l’imaginaire, les représentations, la vie.
Enduring Love
Je lis dans les transports en commun. Entre "Moulin de l’Hôpital" et "IUT". Ou "De Gaulle" et "Université l’Indien". Une trentaine de minutes, deux fois par jour, cinq fois par semaine. Parfois, mon regard est attiré par des lumières fugaces du monde de dehors. Ou des bruits des conversations (je cherche alors des discours représentés). Parfois, le livre m’aspire. M’inspire. Comme celui-ci, de Ian McEwan. Narrateur extradiégétique. Anglais splendide. Phrases ficelées comme de la dentelle. Jusqu’au bout de souffle.
Curieusement, je n’ai pas réussi à les visualiser : ni Joe, ni Jed, ni Clarissa. Leur identité, ce sont des signes. Un roman éblouissant. L’imagination des mots. La trêve des images. Et c’est très bien.
Olivier Steiner
Je le lis. Pas encore assez. Il écrit. Il fait des phrases courtes. Saccadées. Vivantes. Il écrit sur Annie Ernaux. J’aurais aimé l’écrire ainsi. Il écrit comme il pense, ou non. Des mots simples. Des idées complexes. Un quotidien saturé de poésie. Il marie Duras avec Bowie avec Flaubert. Je voudrais qu’il dessine Isabelle Huppert.
Les Croates
J’aime mon Zagreb. Et ma Croatie ? Je ne sais plus. Nous avons un nouveau gouvernement. Avec un premier ministre qui peine à parler croate. Avec 3 femmes et 17 hommes. Avec des mots, beaucoup de mots, de promesses, de la démagogie. Je me félicite que les médias français ont d’autres chats à fouetter que de parler de cette triste histoire. De ce retour en arrière. Vers le pire héritage de l’esprit balkanique. Vers la patrie, le dieu et la haine. Un traditionnalisme qui étouffe. Une famille, un papa une maman plein d’enfants.
J'arrête d'en parler ça me rend malade.
A Color Story
Il fait gris en hiver. Je supporte mal le froid. Des épaisseurs. Ma peau est rouge et sèche. Tu prends des photos avec ton tel ? m’a demandé G. Oui mais elles sont pas belles en hiver. Je ne trouve point la beauté dans un monde qui dort. Manque de lumière. De couleurs. Je prends des photos avec mon téléphone puis je triche. Un peu. Car je ne veux pas voir ce que je vois. C’est ainsi que, cette semaine, j’ai trouvé A Color Story sur App Store (je parle comme un vrai hipster, là). Un peu de couleurs pour ce monde de brutes.
Amis
Enfin, j'écoute, je réécoute, et encore et encore cet extrait. Entendu dans le Petit psaume du matin. Je pense à ceux que j'aime. En France ou ailleurs. Anciens ou nouveaux. Et je m'éloigne des mots...
How to get away with murder
Što misliš o prvoj epizodi? Ne znam, malo je prebrzo išlo, nisam sve pohvatala. Malo je okrutno, ne? Smetaju me ti vremenski skokovi, bojim se da nikada neću shvatiti. (...) Budimo se za šest sati. Da, ali moramo saznati što se dogodilo s Rebeccom! Hajde, još jedna.
Glavni lik, Annalise, briljantna odvjetnica. Brzo se vežemo. Američka crnkinja. I nezaboravna scena. Pred ogledalom. Ona skida periku. Pa umjetne trepavice. Skida šminku. Prstima prelazi po crtama lica. Luk obrva. Pa podočnjaci. I usnice. Njezine su oči tamne i duboke. Lijepa je. Stvarna. Žena.
Ljubav dvaju muškaraca. Pa dviju žena. Ništa nije crnobijelo. Nitko nije nevin. Osim, ponekad, onih koji su krivi.
Ekran, mašta, predodžbe, život.
Enduring Love
Čitam u javnom prijevozu. Između stanica "Moulin de l’Hôpital" i "IUT". Ili "De Gaulle" i "Université l’Indien". Tridesetak minuta, dvaput dnevno, pet dana u tjednu. Ponekad mi pogled bježi prema bljeskovima svjetlosti s druge strane stakla. Prema buci razgovora (tada tražim upravni i neupravni govor). Ponekad me knjiga uvuče k sebi. Kao ova – napisao ju je Ian McEwan. Ekstradijegetički pripovjedač. Sjajan engleski. Rečenice spletene kao čipka. Do samog kraja.
Nisam uspjela vizualizirati ni Joea, ni Jeda, ni Clarissu. Neobično. Njihov su identitet znakovi. Roman koji oduzima dah. U mašti se umjesto slika oblikuju riječi. I to je dobro.
Olivier Steiner
Čitam ga. Još nedovoljno. On piše. Sastavlja kratke rečenice. Isprekidane. Žive. Piše o Annie Ernaux. Bila bih htjela tako o njoj pisati. Piše kako misli, ili se samo tako čini. Jednostavne riječi. Složene ideje. Svakodnevica se utapa u poeziji. Povezuje Duras s Bowiejem s Flaubertom. Htjela bih da skicira Isabelle Huppert.
Hrvati
Volim svoj Zagreb. A svoju Hrvatsku ? Ne znam više. Imamo novu vladu. Na čelu s premijerom koji jedva govori hrvatski. S 3 žene i 17 muškaraca. S riječima, mnogo riječi, obećanja, demagogije i primitivizma. Srećom da francuske novine imaju dosta svojih briga pa ne pišu o toj tužnoj priči. O tom povratku u prošlost. U najgore naslijeđe balkanizma. Domovina, bog i mržnja. Tradicionalizam koji guši. Obitelj, tata mama i puno djece.
Prestajem o tom pisati jer mi je zlo.
A Color Story
Zima je siva. Teško podnosim hladnoću. Mnogo slojeva. Koža mi je crvena i suha. Fotografiraš i s mobitelom ? pitao me G. Da, ali zimi slike nisu lijepe. Ne nalazim ljepotu u svijetu koji spava. Nedostaje svjetlosti. Boja. Fotografiram s mobitelom i onda malo varam. Jer ne želim vidjeti što vidim. Tako sam ovaj tjedan na App Storeu pronašla A Color Story (zvučiš kao hipster). Malo boje u ovom hladnom svijetu.
Prijatelji
Slušam, ponovno, ponovno, ovih pet minuta. Čula sam ih u Petit psaume du matin. Mislim na one koje volim. U Francuskoj ili negdje drugdje. Stari ili novi. I odlazim od riječi…