horizon d’attente

(2020)

La théorie de la littérature définit l’horizon d’attente du lecteur comme le “système de références objectivement formulable qui, pour chaque œuvre (…) résulte de trois facteurs principaux : l’expérience préalable que le public a du genre dont elle relève, la forme et la thématique d’œuvres antérieures dont elle présuppose la connaissance, et l’opposition entre langage poétique et langage pratique, monde imaginaire et réalité quotidienne” (H. R. Jauss, 1978).

Le confinement de huit semaines, décrété en France le 17 mars 2020 pour endiguer l’épidémie du Covid-19, a généré un bouleversement radical du système de références s’appliquant au monde qui nous entoure et nous emplit. Plus rien n’allait de soi et il a fallu réapprendre à vivre, à s’adapter brusquement à une nouvelle réalité quotidienne et y créer des automatismes pour retrouver notre homéostasie collective.

Nos horizons étaient réduits et notre attente immense. La vraie vie n’a jamais été aussi imaginaire et moi, je ne m’en suis jamais sentie aussi présente et absente à la fois. Pour transgresser les injonctions du temps et de l’espace, je n’ai rien trouvé de mieux qu’un langage poétique, le même qui, tout compte fait, me rendait un semblant de réalité.

cyanotypes, feuilles d’or, machine à écrire sur papier japonais Satogami (200g/m2)

8 pièces uniques signées, 15x20 cm